Hommage à Sidi Ussama Canon

comprendre les enjeux de notre époque hommage Sep 11, 2021

 

Alhamdoulillah 

Toutes les louanges reviennent à Dieu, notre Seigneur et Maître.

 

Cette image ci-dessous, tirée de cette vidéo, est un souvenir de ma première rencontre avec Sidi Ussama Canon (que Dieu l’accueille auprès de Ses bien-aimés) et avec la communauté des États Unis, qui m'était jusque-là complètement inconnue. 

 

 

C’était la deuxième fois que j'assistais à des cercles de développement de conscience ("assises de Dhikr") « libérées » du formalisme que je connaissais jusque-là. Mais c'était la première fois que j’y ressentais cette présence… 

Je devinais les interrogations des frères qui me découvraient aux côtés de Habib Omar, assis parmi les shouyoukh qu'ils connaissaient bien… mais en réalité, j'étais absorbé par tout autre chose, très ému de ce que je voyais, de cette beauté révélée devant mes yeux.

J’étais très content de voir et d'avoir trouvé ce que je croyais à ce moment-là être « l’alternative » ou « la solution » à la crise de notre Voie spirituelle (tariqa) et des autres voies (tourouq) : celle de l'élitisme et du confinement de l'esprit de la religion dans les murs des zaouïas… crise qui m'avait plongé dans une profonde tristesse et remise en question quelques mois avant cette rencontre bénie avec mon guide spirituel. 

Je me rappelle avoir été captivé par Sidi Ussama, par sa présence et son tact dans l’organisation, par son souci du détail. Un homme d’intention et d’attention. 



AU-DELÀ DE LA CÉLÉBRITÉ

Nous avons vraiment été bénis en tant que communauté d'avoir un leader comme Sidi Usama Canon parmi nous. Parmi les choses qu’il laisse derrière lui, je souhaite attirer l’attention sur ce que notre frère et enseignant a apporté dans le domaine de l’Invitation à Dieu (da’wa) : quelque chose d’unique et d’indispensable. 

Après avoir embrassé l'islam, Ussama Canon a étudié à l'Institut Zaytuna, puis a brièvement visité des enseignants (shouyoukh) à l'étranger. Rapidement, il a fait le choix de rentrer chez lui, aux États-Unis, pour enseigner, servir et construire une communauté. Il n’a pas cédé au romantisme de s'asseoir aux pieds d'un shaykh et de vivre la vie d'un étudiant en sciences religieuses très longtemps. Car il avait conscience de l'immense besoin qui l'attendait chez lui. 

 

 

Bien sûr, je suis persuadé que nous devons apprendre de nos enseignants et continuer à rechercher leurs conseils dans tout ce que nous faisons, y compris en ce qui concerne le travail que nous entreprenons à notre retour dans nos pays. Mais nous devons faire attention à éviter cet écueil qui traverse à un moment ou un autre tous ceux qui empruntent le chemin : le fantasme de vouloir rester en permanence aux côtés de notre professeur physiquement, et de simplement profiter des avantages de ce mode de vie, de cette expérience incroyable d'être honoré de la présence d’un géant du monde de la conscience, une personne qui a tant d’amour, de science, de gentillesse et de lumière à partager.

Tomber dans ce piège, c’est oublier et même renoncer au devoir qui est le nôtre de servir en revenant vers les personnes que l’on laisse derrière nous, dans nos pays d’origine ou de résidence. 

Certes, tous ceux qui apprennent d'un shaykh ne deviendront pas enseignant à leur tour, mais tous ceux qui ont appris quelque chose doivent trouver un moyen de partager cette beauté avec le reste du monde, que ce soit un enfant, un voisin, un ami, un jeune, une personne âgée, ou sa propre famille. Et il y a tellement de gens dans le besoin !

 

Sidi Ussama avait vraiment compris cela. Il est parvenu à atteindre les gens que j’appelle les “démosqués”, (ceux qui ne trouvent pas leur place dans les communautés religieuses et dans les lieux de culte) par sa gentillesse et sa chaleur humaine, rendant facile ce qui était jusque là présenté comme difficile. Sa manière de servir, d’enseigner et de se soucier de sa communauté est ce qui l'a rendu si aimé de ceux qui ont eu la chance de le côtoyer.

 

Il était un esprit et un cœur illuminés qui comprenaient ce qu'est l’invitation à Dieu : le fait de partager la lumière et l'amour auxquels on a été exposé avec des personnes qui ne sont pas en mesure d'y accéder par elles-mêmes, d'une manière qui leur est vraiment accessible, qui leur parle et qui les touche.

C'est là que Sidi Ussama s'est vraiment démarqué : tout ce qu'il faisait (comme par exemple sa façon de se vêtir) était fait avec la ferme intention de rendre l'Islam accessible, praticable et enviable pour les gens. Ceci était parfaitement illustré dans le slogan de l'institution qu'il a fondée, Ta'leef : “Venez tel que vous êtes, à l'Islam tel qu'il est”.

 

Son passage nous aura montré l'exemple et nous montre l'importance de ne pas considérer l’islam comme une idéologie ni une philosophie abstraite qui se déroulerait dans la tête uniquement. Le travail qui doit être fait aujourd'hui est le travail sur le terrain, et ce travail demande de l'humilité et des manches retroussées. 

 

Voilà qui était et qui restera pour moi Usama Canon. Au-delà de la célébrité qu’il a connue, c'est une personne qui a répondu à l'Appel de son Seigneur, qui a compris quoi faire, qui a comblé le vide qu'il a vu devant ses yeux et a répondu aux besoins de son temps. 

Que notre Seigneur Bien-aimé couvre notre enseignant Ussama Canon de Sa Grâce et de Son Amour Inconditionnel. Qu’Il nous permette d’honorer son héritage et nous permette de marcher dans ses pas. 

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