L'entrée du mois de Ramadan dans une culture saine

bâtir une conscience collective et une culture saine comprendre les enjeux de notre époque foi et joie ramadan traditions/histoire islamique Apr 22, 2021
Le contexte de nos sociétés modernes nous a fait perdre la notion de festivités du Ramadan. Les seules festivités qui persistent aujourd'hui sont celles des centres commerciaux, des soldes qui s’annoncent, et ce même dans des pays laïcs comme la France. Il est désormais coutume d’y voir des publicités sur les produits orientaux : dattes algériennes, huile d’olive marocaine, harissa tunisienne, et kebab libanais, tout cela au rabais ! Voilà les festivités du monde moderne... Mon Dieu Seigneur, où en sommes-nous rendus ?
 
Alors qu'il suffirait que l’on décide d’être un peu silencieux le jour du doute qui nous informe de la date précise du mois béni, de se positionner en mode accueil pour voir et sentir un parfum différent dans l’air. Car c'est un parfum matériel, palpable. Les Anges annoncent la bonne nouvelle, et ils ne sont pas immatériels. Ils sont faits d’une matière que l’on ne peut toucher ni voir, certes, mais d’une matière qui appartient au monde physique. C’est quelque chose qu’on peut ressentir et qui nous transmet de l'énergie.
 
 
DES POCHES CONSERVÉES 
 
Si nos cultures modernes ne célèbrent pas la venue du mois de Ramadan, ce n’est pas le cas partout dans le monde, par la grâce de Dieu. Prenons l’exemple de la ville de Tarim au Yémen. Lorsque le mois de Ramadan vient, tous les habitants du village, hommes et enfants, vont sur la montagne. Là-haut, ils allument des bougies et descendent dans le noir, à la lumière de leurs seuls flambeaux.
 
De loin, il semblerait que ce sont des étoiles qui descendent au rythme des chants de joie et des hymnes de célébration dont les paroles sont des mots de bienvenue pour ce mois tant attendu, ce mois propice à la recherche de la face de Dieu.
 
Puis les gens continuent avec la récitation de toutes les narrations prophétiques qui évoquent les bienfaits de cette période si spéciale : la largesse du Pardon Divin, la fermeture des portes de l’enfer et l’ouverture des portes du paradis, etc.
 
 
REJOUISSEZ-VOUS !
 
Pourquoi le Prophète (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) nous a-t-il décrit ce monde spirituel qui nous est impossible de saisir à partir de la raison et du mental ? Pourquoi toutes ces narrations qui nous parlent des portes de l’enfer fermées et de celles du paradis ouvertes ? Qui nous invitent à imaginer les Anges qui descendent en nombre plus important que les grains de sable ? Pourquoi ?
 
C’est un monde et un langage inaccessibles par le mental. Si le but était de nous faire seulement raisonner, il aurait pu simplement nous dire que c’est un mois béni pour nous, un mois qui nous permet d’être en bonne santé ou de trouver d’autres intérêts matériels secondaires qui résident dans le fait de jeûner. Il aurait pu nous parler en ces termes, nous décrire un monde auquel on a accès par le mental et la raison.
 
Mais le Prophète, dans sa sagesse qui lui vient de Dieu, a choisi de nous décrire ce monde hors de portée pour notre raison en utilisant le langage de l’abondance. Ceci pour s’adresser à nos émotions et nous donner un sentiment de réjouissement. Comme un enfant qui entre dans une maison pleine de cadeaux et qui s’extasie à chaque fois qu’il en découvre un nouveau, et qui se trouve tellement heureux devant chaque surprise qu’elle lui fait oublier le cadeau précédent. L’objectif est de nous donner un peu de ce goût-là.
 
"Le croyant doit prendre conscience de ses manquements et se tourner vers Dieu en toute repentance et humilité pour Lui demander de restaurer cette culture saine qui célèbre l’arrivée des jours de Dieu et qui permet aux cœurs des hommes de vivre et de vibrer à leur rythme".
 
Il faut accueillir et vivre les narrations du Prophète ainsi que la majorité des versets coraniques avec nos émotions. Avec nos sentiments dans un premier temps, puis avec des émotions matures profondes. La plupart de ces écrits ne s’adressent pas à la raison humaine mais à cette entité en nous avec laquelle on peut goûter et vivre les choses. Lorsque l’on entend que les portes de l’enfer sont fermées et que les portes du paradis sont ouvertes, ou encore que les Anges descendent, il faut comprendre que ce sont des choses qu’on ne peut pas saisir mentalement. Ces mentions parlent à notre énergie, à notre innocence. Cela s’adresse à l’enfant en nous, afin que l’on puisse se réjouir de la Parole Divine, afin que l’on puisse se réjouir de cette Grâce Abondante, cette Proximité, cette Générosité, cet Amour Inconditionnel qui vient de Lui (Rahma).
 
Donc la première obligation pour celui qui cherche à vivre avec Dieu, c’est de se réjouir face à cette Grâce, face à cette Rahma. Et cette jouissance-là est encore plus forte que toutes les actions que l’on peut cumuler. Un moment de jouissance dans notre vie de dévotion à Dieu (ibada) est meilleure que mille jours consacrés à l'adoration. Un moment de jouissance au cours d’une prosternation durant laquelle on goûte vraiment à la Proximité Divine recèle plus de beauté, de goût et de valeur que toutes les valeurs que d'autres sont en train d’amasser.
 
Il est donc absolument nécessaire de célébrer la venue du mois de la Générosité Divine, du mois qui, tel un soldat de Dieu, vient nous aider dans notre cheminement. Notre situation actuelle de confinement et d’isolation, de privation d’accès aux Maisons de Dieu doit être l’opportunité pour nous de méditer sur tout ce que nous avons perdu, sur tout ce que nous avons laissé la modernité nous voler, notamment en terme de culture. Le croyant doit prendre conscience de ses manquements et se tourner vers Dieu en toute repentance et humilité pour Lui demander de restaurer cette culture saine qui célèbre l’arrivée des jours de Dieu et qui permet aux cœurs des hommes de vivre et de vibrer à leur rythme.

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