L'istighfar : exercice spirituel de remise en question et de réconciliation

développement spirituel nourrir sa relation avec dieu et apprendre à lui parler retour à dieu/tawba Apr 14, 2021

"L’istighfar" est l’exercice de développement de conscience (dhikr) durant lequel nous sommes invités à entamer et cultiver une démarche de remise en question et d’examen de conscience. L’objectif est de nous rendre conscient de notre état de pécheur lié à notre condition humaine et du fait que Seul Dieu est Juste, Parfait et Équitable. Il s’agit de reconnaître ses erreurs et de s’en repentir.

Par la pratique de l'"Istighfar", nous demandons à Dieu de nous couvrir et de nous recouvrir de Son Amour et Son Pardon. Nous nous tournons vers Lui, conscients qu'Il est Notre Seul Secours et Notre Seule Protection contre nous-même. Nous Lui demandons de ne pas laisser apparents nos défauts afin d’éviter que nos ennemis ne s’en servent contre nous et nous décidons de ne plus retourner à nos erreurs en mettant tout en œuvre pour y parvenir, tout en sachant que c’est Lui qui peut nous préserver de tomber à nouveau dans la noirceur.

"L’Istighfar" est aussi une protection car il est dit que Dieu ne punira pas ceux qui sont sincèrement en demande de faire la paix avec Lui. Il s'agit aussi d'un acte d’amour car l’on cherche à être réconforté et réaccueilli par notre Seigneur qui veille sur nous, Celui qui donne espoir, qui couvre et recouvre de Sa Grâce qui Il veut, Celui qui peut tout enlever, tout réparer et tout changer.


NOTRE REMISE EN QUESTION A BESOIN DE REMISE EN QUESTION

Tout ceci est en réalité ce que devrait être "l’istighfar". Cette belle parole, celle de dire "astaghfirullah" (je demande à Dieu de me recouvrir du manteau de Son Pardon suite à la reconnaissance de mes fautes et de mon éloignement), ce bel exercice de prise de conscience et de développement de conscience devrait être vécu comme un processus en vue de faire de nous une personne différente, une personne humble et consciente de sa tendance à pécher. Une personne qui ne résiste pas à l'amélioration, à la croissance, à l'apprentissage et à la reconnaissance de ses erreurs.

Il s’agit en réalité de se fuir soi-même pour trouver refuge auprès de Dieu. Ni plus ni moins. Il s’agit de reconnaître pleinement qui nous sommes, et qui est Dieu. Qui Il est pour nous, et qui nous sommes devant Lui.

"Ce bel exercice de prise de conscience et de développement de conscience devrait être vécu comme un processus en vue de faire de nous une personne différente, une personne humble et consciente de sa tendance à pécher. Une personne qui ne résiste pas à l'amélioration, à la croissance, à l'apprentissage et à la reconnaissance de ses erreurs."


Mais le vivons-nous vraiment de cette façon ?

Prenons quelques temps, en ces derniers moments du mois de Rajab, pour nous observer nous-mêmes et nous demander si nous avons, durant ce mois, répété des mots vides de sens, ou si nous avons vécu un processus de retour vers Dieu, de paix et de transformation.

Il est dit que le Prophète Mohammed (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) avait pour habitude de réciter ces mots soixante-dix fois par jour. Et pour lui, chaque répétition s'accompagnait d'une remise en question et d'un repentir total, lui qui n’avait rien à se faire pardonner… Alors comment devrions-nous le pratiquer, nous ?

Comme l’a dit notre ancêtre spirituelle Rabi’a al-’Adawiya (que Dieu nous connecte à elle et à son héritage de lumière) : “Notre exercice de remise en question a besoin de remise en question”.

 

"Ce qui nous manque, c'est l’état d’esprit qui permettrait d'incarner ces paroles."

 

Autrement dit, nous disons nous remettre en question sans même savoir ce que cela signifie, sans rechercher profondément le Pardon et l'Amour de Dieu. Nous demandons pardon, mais nous n'acceptons pas vraiment la gravité de nos péchés et quand quelqu'un nous renvoie une erreur que nous avons commise, nous nous mettons en colère. Nous disons nous repentir, mais nous continuons à nous défendre, à nous justifier, à nous faire comptables des fautes de l’autre plutôt que de commencer à faire face à nos propres manquements. Nous répétons des mots sans les vivre et au final, nous restons persuadés d’être dans notre bon droit.

Ce qui nous manque, c'est l’état d’esprit qui permettrait d'incarner ces paroles. Et au final, nous nous empêchons nous-mêmes d’expérimenter cette vraie humilité, ce vrai retour, cette vraie réconciliation avec Dieu.

 

SORS DE TA BULLE

Si tu restes dans ta bulle, si tu refuses de faire ce travail d'introspection et de devenir humble au sujet de ta réalité, si tu demandes pardon dans un souffle, puis que tu t’indignes du fait que quelqu'un a remarqué une de tes fautes dans le souffle suivant, alors cela signifie que ton exercice de remise en question a besoin d’être remis en question. Et que tu n’as pas compris le sens de cet exercice, ni atteint sa réalité.

Et il nous faut faire attention, mes chers frères et sœurs. Car celui qui ne se remet pas en question finira par remettre sa relation à Dieu en question.

"En réalité, il n’y a pas de vraie relation avec Dieu sans une remise en question régulière de soi-même".

Que Dieu nous donne une vraie introspection, et une vraie remise en question dans notre démarche de retour vers Lui.

Amine

 

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