Le cadeau d'adieu

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Il est dit que notre Bien-aimé Prophète (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) a dit à son compagnon notre maître Mou’adh (que Dieu nous connecte à son héritage béni :
Ô Mou’adh, sache que je t’aime. Et ne délaisse pas cette habitude de dire vers la fin de chaque moment de connexion (“salât”) :
 
اللهم أعني على ذكرك، وشكرك، وحسن عبادتك‏"
 
 
TRADUCTION MÉDITATIVE DE LA PRIÈRE
 
 
 
“Ô Dieu de mon cœur, Toi qui es l’Amour Suprême de mon cœur,

Aide-moi à développer ma conscience de Ta Présence

Aide-moi à m’investir dans Ta Voie pour exprimer et cultiver ma reconnaissance

Et aide-moi à cheminer vers Toi en toute beauté et avec excellence.”

 
 
 
 
JE T’AIME
 
Une prière, ou plutôt une méditation, un exercice de développement de présence que le Prophète (que Dieu nourrisse sa lumière) a donné à son jeune compagnon Mou'adh après lui avoir déclaré son amour. On peut donc comprendre que cet exercice sert à conserver, à préserver cet état spirituel dans lequel Mou’adh se trouvait lorsqu’il a reçu cette bonne nouvelle du Prophète. Et quelle bonne nouvelle…
 
On peut imaginer l’état de notre maître Mou'adh lorsque son Bien-aimé lui a annoncé “Ô Mou’adh, je t’aime »... À travers ces paroles, on peut comprendre, en d’autres termes, que le Prophète lui dit, tout comme il le dirait à toi aujourd’hui : “Sois certain et confiant du fait que je t'aime. Tu es aimé Mou'adh, ne cherche donc plus à te questionner, à te demander si tu es aimé ou pas, si tu es agréé ou pas, si tu es accepté ou pas. Tu es aimé, c’est un capital maintenant, je te le confirme. Tu as mon amour, tu as ma confiance, mon cœur est dirigé vers toi, mon cœur nourrit ton cœur, mon être nourrit ton être, mon être veille sur toi et ma lumière veille sur ta lumière. Je veille sur toi mon compagnon, mon ami Mou’adh. Et pour préserver cet état dans lequel tu es maintenant, je t’offre ces mots à prononcer “à la fin de chaque salât”.
 
Dieu sait bien qu’il y a des moments dans notre cheminement où nous avons tous besoin de cette assurance, où nous avons besoin de nous sentir aimés et agréés, non pas par les gens, mais par Dieu, Son Prophète et les Hommes de Dieu. Nous avons besoin de ressentir notre appartenance à Dieu et Son Prophète (que Dieu nous connecte à son amour) pour raffermir nos pas et cheminer en confiance vers Dieu.
 
Le Prophète a donné cette prière à notre maître Mou’adh alors qu’il partait. Dans plusieurs narrations, il est dit que c’était comme un cadeau d’adieu alors que Mou’adh s'apprêtait à partir au Yémen pour devenir juge et que le Prophète, lui, se préparait pour aller rencontrer son Seigneur. Il avait déjà reçu des signes de son départ de ce monde terrestre, et a annoncé cette nouvelle à son jeune compagnon. Vous pouvez juste imaginer ce moment-là où le Prophète lui dit que la prochaine fois qu’il se rendra à Médine, il est possible qu’il ne soit plus là, et que c'est sa tombe que Mou'adh viendra visiter...
 
"Dieu sait bien qu’il y a des moments dans notre cheminement où nous avons tous besoin de cette assurance, où nous avons besoin de nous sentir aimés et agréés, non pas par les gens, mais par Dieu, Son Prophète et les Hommes de Dieu." 
 
 
UNE PRÉPARATION À LA SÉPARATION
 
Cette prière est donc un cadeau offert lors d’un moment de départ et de séparation. Le Prophète lui offre cette prière, cet exercice de développement d’attachement à Dieu, comme s’il souhaitait lui léguer quelque chose, une chose qui remplacerait sa présence physique après son départ…
 
En pensant au moment où cette prière a été partagée, on peut comprendre qu'il s’agit d’une prière accompagnatrice. Une prière qui va accompagner ce compagnon dans la suite de son cheminement. Puisque son Guide (que Dieu nourrisse son être) ne sera plus là physiquement, il lui offre un cadeau qui va venir remplacer sa présence ou son rôle physique, cette présence qui n’était autre que la manifestation de l’Assistance Divine pour toute l’humanité.
 
Sa vie parmi eux était cette Aide venant de Dieu qui leur permettait de cultiver leur conscience (dhikr), leur reconnaissance (shoukr) et de travailler leur goût et leur art de vivre en toute beauté avec Dieu (housni ‘ibada), que ce soit intérieurement ou extérieurement. Et c’est exactement ce que l’on retrouve dans cette prière : la conscience, la reconnaissance et la beauté dans l’expression de la dévotion de l’adoration.
 
Une fois parti, il faudrait remplacer cette présence afin que l’Assistance Divine puisse se manifester, afin que l’esprit prophétique, qui dépassait bien évidemment son corps terrestre, puisse être reçu et accueilli. Cette prière va venir jouer ce rôle, et elle posera les bases du développement de toute une culture de préservation de l’esprit du mode de vie prophétique.
 
 
COMMENT INTERPRÉTER LE MOT “SALÂT”
 
Le Prophète invite son ami Mou’adh à répéter cette prière accompagnatrice “à la fin” ou “après chaque salât”. Selon les savants, le mot “salât” dans cette narration est interprété de différentes façons.
 
Le mot “salât” vient du mot “sila” en arabe, signifiant simplement “connexion”. Ainsi, on peut donc l’utiliser pour évoquer tout acte qui consiste à travailler sa connexion avec le Divin, et en premier lieu la prière méditative rituelle, celle que l’on effectue au minimum cinq fois par jour. Ce qui signifie qu’on peut réciter cette prière après chaque prière méditative, ou bien à la fin de cette dernière, juste avant la salutation de fin, après avoir récité la dernière formule de témoignage (at-tahiyat). C’est d’ailleurs là un très beau moment pour formuler ses prières, alors que nous sommes assis à la fin de cette rencontre avec Dieu, où nous répétons les mots qui ont été dits au Prophète lors de son Ascension, lorsqu’il était en présence de son Seigneur.
 
"Qu’est-ce que la demande de connexion au Prophète (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) ? C’est une prière, une demande de renforcement spirituel et de connexion avec le Prophète dans laquelle on s’adresse directement à Dieu."
 
Le mot “salât” peut aussi renvoyer aux prières de supplications (qu’on appelle aussi “dou’a”). Il est également dit qu’on peut la prononcer à la fin de chaque répétition de formule demande de connexion au Prophète (salât ‘ala Nabi).
 
Car qu’est-ce que la demande de connexion au Prophète (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) ? C’est une prière, une demande de renforcement spirituel et de connexion  avec le Prophète dans laquelle on s’adresse directement à Dieu. C’est à Lui que l’on demande de nous accorder cette connexion, ce lien, cette lumière : “Ô Dieu de mon cœur, plus Proche de moi que moi-même, Toi qui connais bien les secrets et les besoins de mon cœur, accorde-moi un lien et une connexion avec le Guide Mohammed ainsi qu’avec sa noble Famille”.
 
Alors que nous entrons dans ce mois de Cha'bane, ce mois qui est consacré à la réconciliation avec le Bien-aimé, méditer sur cette prière viendra préserver et faire vivre ce lien qui nous unit à lui.
 
 
CHA’BANE
 
Nous sommes actuellement au tout début du mois de Cha’bane, mois au sujet duquel notre Bien-aimé Guide (que Dieu nous connecte à son Amour) a dit : “Cha’bane est mon mois”.
 
Dans cette période de Rajab/Cha’bane/Ramadan, chaque mois est une invitation à se réconcilier, à faire la paix. Rajab est le mois qui nous permet de nous réconcilier avec Dieu, en plantant nos graines de retour vers Lui. Cha’bane est le mois de la réconciliation avec notre Bien-aimé Prophète (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) et Ramadan est le mois de la réconciliation avec la communauté du Prophète, qui est l’humanité toute entière. Trois étapes pour trouver la paix, trois étapes pour s’harmoniser avec la Volonté Divine et avec notre vraie nature humaine, avec nos vrais besoins.
 
Le mois de Cha’bane est le mois où notre mère Amina (que Dieu nous connecte à elle) a réalisé qu’elle était enceinte, le moment où pour la première fois, la venue du Prophète Mohammed (que Dieu nous abreuve de son Amour) en ce monde créé fut annoncé. C’est également au mois de Cha’bane que, plus tard, fut révélée la sourate 33 de la Sainte Écriture adressée par Dieu à l’humanité. Et cette sourate ne traite que de ce sujet : celui de la réconciliation avec le Prophète. Dieu nous invite à arrêter de le regarder comme un homme “normal” qui vient de telle ou telle famille pour enfin le considérer dans son rôle, son statut spirituel. Pour se concentrer sur l’attention et la place que nous devrions lui donner dans vos cœurs.
 
C’est d’ailleurs dans cette sourate que Dieu donne l’invitation à se connecter à lui : “ô vous qui vous êtes engagés à devenir perméables aux Enseignements Divins, laissez-le entrer dans vos vies, connectez-vous à lui, alignez-vous complètement avec sa mission et laissez-le jouer le rôle que Dieu veut qu’il joue dans vos vies. Laissez-le être qui il doit être pour vous”.
 
 
POURQUOI SE RÉCONCILIER AVEC LE PROPHÈTE ?
 
Nous parlons de réconciliation avec notre Bien-aimé (que Dieu continue de nourrir son être et notre connexion à lui), non pas parce que nous serions en guerre ouverte contre lui, que Dieu nous protège. Comme lorsque nous disons qu’il nous faut nous réconcilier avec Dieu, cela ne veut pas dire que nous voulons ou que nous sommes en train de combattre Dieu, mais tout simplement qu’on ne Le laisse pas être notre Maître, on ne L’accueille pas comme étant le Cultivateur de notre être. Et que nous devons faire ce travail de retour vers Lui, pour Lui redonner Sa place, Le réinviter dans notre existence et nous aligner avec Lui et Sa Volonté.
 
Il en va de même pour ce qui est du Prophète (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui). Il s’agit de nous réconcilier dans notre conception et notre réception de qui il est, ou plutôt de qui il devrait être pour nous.
 
L’avons-nous laissé jouer le rôle que Dieu a prévu qu’il devrait jouer dans nos vies ? Le reconnaissons-nous comme celui qui nous aime plus que nous ne nous aimons nous-mêmes, qui se soucie plus de nous que nous nous soucions de nous-mêmes ? Celui qui a plus de peine pour nous que la peine que nous pouvons ressentir pour nous-mêmes ? Celui qui est l'Assistance venant de Dieu pour réussir cette vie ? Lui donnons-nous cette place, celle d’être notre guide qui nous prend par la main et nous enseigne ce qu’est cette vie, et comment la vivre ? Avons-nous bien compris qu’on ne pourrait nouer de relation avec Dieu si on ne passe pas par lui, qu’il est la porte de Dieu, le porteur de L’Amour Inconditionnel Divin pour toute la création ?
 
Chacun est invité à ce travail d’introspection durant ce mois. Et en réalité, nous n’avons jamais assez de connexion avec lui, nous devons en permanence nous repositionner, nous raccrocher à lui. Et puisque le mois de Cha’bane est le mois de la connexion et de la réconciliation avec le Prophète, et que la prière qu’il a offerte à notre maître Mou’adh est à prononcer vers la fin de chaque “salât”, il est donc possible de coupler les deux : les formules de demandes de connexion au Bien-aimé suivies de la prière de notre maître Mou’adh.
 
 
INSPIRATION MÉDITATIVE DE LA PRIÈRE
 
Afin de vous accompagner dans cette démarche de connexion, nous vous proposons cette méditation inspirée de cette prière et du contexte qui l 'a vue naître :
 
 
Ô mon Seigneur plus Proche de moi que moi-même,

Me voilà, convaincu et prêt à emprunter le chemin qui me mène à Toi,

Plus j’avance et plus s'installe en moi le besoin de Toi.

Je réalise que je ne saurais y arriver sans Ton Aide et Ton Assistance

Accompagne-moi donc sur ce chemin de conscience

Qu'il devienne ma mission, ma démarche de vie, le but de mon existence.

Que chacun de mes pas me rapproche encore plus de Toi

Et fasse grandir en moi la gratitude pour ce chemin que Tu ouvres pour moi

Que chacune de mes actions soit une preuve et une manifestation de mon amour pour Toi !


Aide-moi à développer une culture de reconnaissance,

Afin que la gratitude devienne pour moi une habitude et mon essence

Afin que je puisse voir, déceler et reconnaître Tes Bienfaits

Et me montrer toujours reconnaissant pour ces derniers.

Ô mon Seigneur, je T'aime et j’aimerais tant Te le montrer

Apprends-moi donc à T’aimer d’un amour sincère et pur,

Reste à mes côtés et accorde-moi l’ouverture,

Que se grave dans mon cœur l’expérience de Ta Réalité

Afin que jamais je ne puisse T’oublier.


Ô mon Seigneur qui connaît bien les secrets de mon cœur,

À partir d’aujourd’hui, c’est une vie pour Toi que je veux vivre, pleine d’ardeur et de ferveur !

Embellis donc toutes mes actions,

Et apprends-moi à Te servir avec amour, art et dévotion,

Que je m’applique à Te livrer mes actions de la plus belle des façons !

Permets-moi de les nourrir des plus belles intentions

Et de les mener jusqu'à leur terme,

Afin que ce qu'on en voit soit aussi beau que ce qu'elles renferment

 
 
 

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