Les nuits de Ramadan dans un contexte de confinement

confinement nourrir sa relation avec dieu et apprendre à lui parler prières/méditations ramadan Apr 22, 2021
Les nuits de Ramadan sont des nuits où nous sommes invités à veiller et à prier. Il s’agit vraiment de prier, de chercher une connexion plus forte qu’à l’accoutumée, et non pas de rester sur nos téléphones, ni même de rester assis avec un chapelet. Que ce soit pour les prières du soir (tarawih), mais aussi pour les prières du dernier tiers de la nuit (tahajjud), nous sommes vraiment incités à nous tenir debout devant notre Seigneur en récitant Sa Parole le plus qu’on le peut, et à effectuer les mouvements d’inclinaison et de prosternation.
 
Habituellement, les croyants ont la chance de pouvoir se réunir dans les Maisons de Dieu pour pouvoir prier en groupe et être portés par cette conscience collective facilitante. Mais cette année, beaucoup d’entre nous se voient une nouvelle fois privés des rassemblements des soirées de Ramadan. Alors, comment honorer ces nuits bénies lorsqu’on est chez soi, seul ou en famille réduite à sa composante nucléaire, que l’on ne connaît que très peu de Qor’an et/ou que l’on ne sait pas lire l’arabe ?
 
 
SUIVRE À DISTANCE
 
Tout d’abord, certains savants ont affirmé qu’il était possible de suivre une récitation à distance par le biais d’une retransmission en live d’un imam qui prie en même temps que vous, à la même heure. Cela reste assez contraignant, et si vous ne trouvez pas de retransmission qui concorde avec vos moments de prières, l’assouplissement de la règle a été poussé jusqu’à l’autorisation du recours à un enregistrement. Il suffit de réciter la sourate de l’Ouverture au préalable (al-Fatiha), puis de suivre la récitation enregistrée.
 
"Cherchez l’intimité avec Dieu, cherchez à vivre des moments privilégiés avec votre Seigneur."
 
Cela est une possibilité, mais en réalité, ce n'est pas forcément la meilleure option qui s'offre à vous. Car en réalité, ce que l’on doit chercher dans ces moments nocturnes, ce n’est pas forcément la quantité, ni même la forme. Ce que l’on doit rechercher, c’est l’intimité. Cherchez l’intimité avec Dieu, cherchez à vivre des moments privilégiés avec votre Seigneur.
 
 
DES MOMENTS D'INTIMITÉ AVEC DIEU
 
Pour s’offrir ces moments d’intimité avec son Créateur, nul besoin de connaître l’arabe ni même beaucoup de Qor’an. Bien sûr, nous sommes invités à réciter et lire tout ce que l’on connaît du Qor’an durant les nuits de Ramadan, mais le fait d’avoir des “connaissances” ou des compétences limitées ne doit pas être un frein.
 
Il faut comprendre que le niveau de nos “connaissances” n’est pas déterminant en ce qui concerne notre cheminement spirituel. En effet, combien de nos grands-mères étaient illettrées, ne connaissaient qu’une ou deux sourates (et souvent avec des erreurs), mais sont tout de même devenues des saintes accomplies, des personnes qui ont su tout donner et tout pardonner ?
 
"La seule chose qui nous éloigne de Dieu, c’est notre ego. C’est satan. Et ce sont les blocages de notre mental."
 
Si, comme elles, vous ne connaissez que la dernière sourate du Qor’an (la plus facile à apprendre et qui commence par “Qul huwa Allahu ahad”), sachez que cela est bien suffisant. Inutile de perdre de l’énergie à se complexer et se dire que l’on ne peut se rapprocher de Dieu à cause de ce fait-là. Ce n’est pas notre niveau d’arabe qui nous éloigne de Dieu, non. La seule chose qui nous éloigne de Dieu, c’est notre ego. C’est satan. Et ce sont les blocages de notre mental.
Ne pas savoir lire l’arabe est un contexte, comme le fait de savoir lire l’arabe et de pouvoir réciter le Qor’an en entier en est un autre. En aucun cas, il ne s’agit d’une privation, et chacun sera jugé en fonction du texte qu’il aura écrit dans ce contexte particulier. Celui qui sait lire l’arabe mais qui prend cela pour acquis en laissant son Qor’an prendre la poussière n’est pas mieux loti que celui qui ne peut pas lire l’arabe, et qui fait tout ce qu’il peut pour se consacrer à Dieu.
 
Choisissez d’être parmi ceux-là. Quel que soit votre niveau en arabe, votre niveau de “connaissances”, sachez que Dieu se fait connaître par Lui-même, à ceux qui Le cherchent. Il entend et répond à celui qui L’appelle, sans distinction… Ainsi, si vous ne connaissez que peu de Qor’an, et même si vous ne connaissez que la sourate qui commence par “Qul huwa Allahu ahad”, soyez reconnaissant pour cela. Cette merveilleuse sourate représente à elle seule un tiers du Qor’an, ce qui est loin d’être négligeable ! Elle est très courte, mais il est possible néanmoins de l’honorer en la récitant plusieurs fois dans la même unité de prière.
 
Celui qui souhaite passer un moment d’intimité avec son Seigneur, se tenir debout devant Lui pour un moment prolongé en récitant Sa Parole peut donc la réciter trois fois ou même onze fois dans une seule unité de prière (raka’a). Il est même possible de même célébrer toute une prière rituelle, et même les prières du soir (tarawih) et du dernier tiers de la nuit (tahajjud) avec cette seule sourate, qui est d’une valeur inestimable.
 
 
SALAT TASBIH
 
Une autre alternative est la célébration de la prière dite “salât at-tasbih”, dont nous vous offrons le détail dans cette publication. C’est une prière méditative assez longue que notre Bien-aimé Prophète (que Dieu continue de nourrir son être) a enseigné à notre maître al-’Abbas. Elle est très simple, basée sur la récitation de formules faciles à prononcer, issues du Qor’an et qui résument tout le cheminement spirituel en islam.
 
Le Prophète a dit à propos de cette prière qu’il fallait la célébrer une fois par jour, et que si l’on ne pouvait pas, il fallait la vivre au moins une fois par semaine. Si on ne peut pas, une fois par mois, et si encore on ne peut pas, alors au moins une fois dans l’année. Pour finir, il a dit que si une fois par mois n’était pas possible, on devait la célébrer au moins une fois dans notre vie.
 
Cette prière a pour résultat de donner de la bonne énergie (‘afiya) à celui qui la célèbre. On traduit souvent le mot ‘afiya” par “bonne santé”, mais en réalité, on peut avoir un bon état de santé physique, et manquer d’énergie pour s’investir dans le bien, tout comme on peut avoir de grosses difficultés de santé, mais être pleinement investi, avec une bonne énergie. Et ce que l’on cherche, c’est la bonne énergie pour pouvoir s’investir dans la Voie qui nous mène à Dieu, indépendamment des fluctuations de notre état physique.
 
On sait qu’en ce moment, toute l’humanité se trouve attaquée dans son énergie, par les mesures de confinement et d’isolation sociale, surtout en ce mois qui devrait être celui des regroupements communautaires en Dieu...
 
J’invite donc tous mes frères et sœurs à s’essayer à cette méditation durant ces nuits bénies de Ramadan. En toute intimité, aux heures où personne ne vous sollicite sauf Lui, plongez dans cette prière qui nous a été donnée par l’être qui a vécu la relation la plus intime qui soit avec son Seigneur (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui). Ceux qui se sentent énergétiquement affaiblis voire abattus pourront ainsi répondre à leur état en prenant les moyens que Dieu leur a donné pour se sortir de cette situation. Et ceux qui pensent avoir déjà une bonne énergie, la verront encore renforcée et multiplier.
 
Nous vous offrons ce visuel explicatif ainsi que la traduction méditative que l’on doit réciter à la fin de cette prière. Elle vous permettra de vivre ce moment, de faire cette demande de rapprochement dans des mots qui parlent à votre cœur. Car pour que des phrases deviennent une vraie prière sincère, il faut qu’elles parlent à votre cœur avant tout.
 
Que ces nuits soient celles du Rapprochement !
Que Dieu vous protège.
 
 

 

Enseignement donné en Mars 2020, avant le premier Ramadan en situation de confinement, en

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