Prière de la paix

connaître dieu pour mieux l'aimer développement de conscience marcher dans les pas des maîtres de la conscience mettre sa spiritualité au service de l'humanité oppression/injustices paix texte/contexte Sep 09, 2021
Imaginez. Nous sommes au cœur des années de boycott qu’ont vécu les premiers croyants. Mis au ban de la société par les Qoraysh pour avoir suivi le noble Messager (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) et pour avoir appelé leur peuple à Dieu, ils se voient contraints de demeurer dans le désert, dans un endroit que l’on nomme Cha’b Abu Talib. Un traité a été signé qui interdit à tous les membres de la cité de faire affaire avec eux, de leur vendre des denrées alimentaires ou même de leur venir en aide d’une façon ou d’une autre. Les voilà donc condamnés à la pauvreté et à la faim. La nourriture est très rare et beaucoup tombent malades.
 
Chaque jour, des enfants meurent sous les yeux de leurs parents, et sous le regard d’Amour Inconditionnel du Prophète (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) et de sa famille, famille qui est au premier rang de ces souffrances. Notre Bien-aimé Prophète Mohammed et son épouse bénie, Khadija (que Dieu nous connecete à eux deux) voient également leurs filles se sacrifier plus que les autres, manquer de force, se priver du peu qui se trouve devant elles, par sentiment de responsabilité envers ce peuple qui a suivi le message de leur père. Elles qui avaient déjà été renvoyées des demeures de leurs époux, rejetées de par la mission de leur père, elles ont donné leur vie à sa cause, leur vie à leur Seigneur.
 
C'est à ce moment-là que l’Ange Jibril (que Dieu nous connecte à lui) vient au Prophète et lui dit : “ton Seigneur te dit de passer le salam (la paix ou salutation de paix) à Khadija, et dis-lui que l’attend au Paradis une demeure de Paix et de Félicité éternelle”. Le Prophète se tourne vers son épouse bien-aimée, et lui transmet donc ce message, ce à quoi elle répond : “et que le salam soit sur toi (Ô Mohammed), et que le salam soit sur Jibril, et Dieu, Lui, est La Paix, Source de Paix, La paix vient de Lui, c’est uniquement par Lui et avec Lui que nous pourrons trouver la Paix, et c’est à Lui revient la Paix".
 
 
 
 
On voit donc que notre mère commence par transmettre la paix à son tour et qu’elle ne relève pas cette promesse du Paradis qui lui est faite. Comme si cette annonce était une chose secondaire devant le fait que Dieu est sa PAIX, et que la Paix vient de Lui.
 
De ce moment si particulier, il nous reste aujourd'hui une prière inspirée de la réponse de l’âme de la Noble Khadija.
 
 

PUISER LE COURAGE DU COEUR DANS LA PAIX DE L’ ÂME

Notre mère (que Dieu nous connecte à elle et à son amour) nous donne ici une leçon : notre paix ne doit pas dépendre du contexte autour de nous. Elle a su, au milieu de son contexte qui n’était pas paisible du tout, puiser la Paix à sa Source, le souhaiter et le partager à son tour. Elle a su atteindre ce degré de contentement et de satisfaction qui n’est plus dépendant d’aucun contexte. Le contexte n’a aucun contrôle, aucun pouvoir sur elle. Son âme est ancrée et enracinée dans la paix et dans la prière.
 
Car un vrai changement ne peut venir que d’un cœur courageux, d’un cœur vraiment battant, vivant et veillant. Et il se trouve que le cœur est le petit-fils de l'âme, comme notre maître Jésus est le fils de Marie (que Dieu nous connecte à eux et à leur héritage de lumière). Le cœur doit être vu comme un arbre qui prend ses racines dans la terre de l'âme. Et ces racines doivent être profondément ancrées et développées.
 
 
 
Un vrai changement ne peut donc venir que d’un cœur qui a du cœur, et c'est là même la définition du courage. Et ce cœur ne peut trouver vraiment son cœur, sa vie et son courage qu’en la puisant dans une âme sereine, une âme qui est en paix, une âme qui est réconciliée avec son Seigneur. Une âme qui baigne vraiment dans la Paix de Dieu.
 
Si nous laissons nos âmes se troubler, cela va nous éloigner de Dieu, nous affaiblir, faire de nous des proies faciles pour l’angoisse, l’anxiété et les voix sataniques qui nous invitent à lâcher. Ce que j'appelle les voix de “waswas” et les voix de “nasnas” : les voix des démons (le waswas est le murmure qui vient de satan, que Dieu nous protège) et les voix des hommes oublieurs de leur Seigneur, déconnectés de la Réalité Supérieure qui vont rester bloquer dans leur mental et dans leurs projections sur tel ou tel événement, empêchant le cœur de se développer et de devenir courageux.
 
On devient alors une proie facile pour la rage, la haine, la colère négative et tous les autres sentiments qui vont finir par dévorer l’énergie de notre cœur, l’affaiblir devant la situation, et nous empêcher de penser comme des agents de Dieu, comme des ambassadeurs, des porteurs de la Paix de Dieu sur terre.
 
Nous ne devons jamais nous contenter d’être dans la réaction qui nous affaiblit, la réaction d’une âme au vent, d’une âme qui n’est pas enracinée dans la Paix et dans la Présence de Dieu. Car cette âme ne pourra pas nourrir un cœur et le renforcer, et un cœur mal nourri, faible, va s’énerver et s’agiter sans pouvoir apporter des changements positifs autour de lui.
 
Le Prophète, les prophètes avant lui et les saints après lui ont vécu des moments d’adversité et d’épreuves que l’on n’oserait peut-être pas imaginer aujourd'hui. Et ils ont su y répondre en puisant le courage de leur cœur dans la sérénité de leurs âmes, sérénité qui venait de la Paix de Dieu.
 
 

KHADIJA

Voilà l’état dans lequel se trouvait notre mère Khadija. Pourtant, elle qui fut une femme riche et influente de la Mecque, avait bien tout perdu (sur le plan matériel) et avait même fini par être persécutée par les siens. Elle a aussi fait face à une haine sans pareille, de la part de son propre peuple, de certains de ses voisins même.
 
On pourrait alors s'attendre à ce qu’elle profite de la présence de l’Ange pour se plaindre, pour demander à quand la fin de cette persécution, à quand la fin de cette épreuve si longue et pénible à vivre, à quand le retour des croyants dans leurs foyers. Elle aurait même pu demander à ce que l'Ange terrasse leurs ennemis, après tout, il est l'Esprit, l'Ange de la Victoire, l’Ange de la Force Spirituelle et Divine. Il était là, à son écoute, et elle était une mère, mère de tous les croyants qu’elle voyait en souffrance, et une mère biologique aussi, car il faut lire entre les lignes de cette histoire pour imaginer ce qu’ont vécu ses filles.
 
Pourquoi sont-elles toutes décédées jeunes ? Pourquoi avaient-elles toutes une santé si fragile ? On peut imaginer que c’est entre autres à cause de ces deux ans de privation qu’elles ont vécu de manière encore plus intense que le reste des croyants. Car comme leurs parents, elles se sentaient responsables de cette situation, et répondaient à cela en partageant et donnant le peu qu’elles avaient. Ils étaient les derniers à manger, les derniers à se reposer parce qu’ils se sentaient responsables de la misère de tous les autres, parce que les gens étaient persécutés pour avoir suivi le message de leur père. Et en tant que filles du berger du groupe, elles se mettaient au service, faisaient office d’infirmières et de cuisinières. Et elles mangeaient très peu, voire pas du tout.
 
D’ailleurs, les deux filles du Prophète, Oum Kalthoum et Rokaya (que Dieu nous connecte à elles) sont décédées très vite après cette période, quelques temps après la migration qui allait suivre. Elles étaient jeunes, et n’ont pas eu le temps d’avoir des enfants. Mais Khadija n’a pas assisté à cela, elle était déjà elle aussi partie rejoindre son Créateur, lors de cette période que l’on nomme l’année de la tristesse. Quelques temps après cette rencontre avec l’Ange, elle a quitté ce monde terrestre, laissant sa famille, et son époux (que Dieu nous connecte à sa lumière) en premier lieu, en grande peine.
 
Mais alors qu’elle était dans ce monde terrestre, elle n’a pas demandé vengeance, ni biens matériels, ni retour à son ancienne vie. Ce qu’elle a fait, c’est souhaiter la paix, et se connecter à sa Source de Paix. Car elle était déjà en Paix, tout simplement. Notre mère Khadija nous a donc enseigné qu’il ne faut pas perdre sa paix intérieure, cette paix qui va nourrir un cœur et y faire naître le courage de changer les choses, d’agir de manière qui plaît à Dieu.
 
 

 

 

DE QUELLE PAIX PARLE-T-ON ?

Il est important de définir à quelle paix nous faisons référence. Car la paix que nous visons n’est pas cet ersatz de tranquillité du mental que l’on voit se répandre aujourd’hui. La paix, ce n’est pas juste “garder la paix” pour continuer à pouvoir consommer, manger notre pain et boire notre café en tranquillité sans que personne ne vienne nous perturber. La paix n’est pas insouciance, indifférence, nonchalance et égoïsme. Ça, ce n’est pas la paix.
 
La Paix dont nous parlons est celle qui vient de la Présence Divine, celle qui se trouve en Dieu, car c’est Lui qui est Paix (as-Salam). Cette Paix intérieure nous permettra de devenir de vrais agents, des instruments, des porteurs, des ambassadeurs de Paix.
 
La paix n 'est pas une chose qui se mendie auprès des autres non plus, quels qu’ils soient. Aucun gouvernement, aucune structure humaine ne peut nous apporter la paix.
 
Aspirer à la Paix, ce n’est pas devenir un “pacifiste” à tout prix et être prêt à toutes les compromissions. Nous parlons de la Paix de Dieu, la Paix qui donne force. D’ailleurs, les guerres du Prophète (que Dieu nous connecte à sa lumière) n’avaient aucun autre but que de partager cette paix. C’était pour partager la Paix qu’il a fait la guerre, pas pour se venger ni détruire, pas pour blesser ni pour nuire. La guerre n’était là que pour débloquer, enlever ces obstacles qui empêchaient la paix de passer.
 
La force intérieure vient lorsque l’on est en paix à l’intérieur de soi. D’ailleurs dans Sa Sainte Parole, Dieu nous dit que lorsqu’il a envoyé des Anges pour donner victoire aux combattants le jour de la bataille de Badr, ces Anges leur ont apporté la “Sakina” qui est à la fois l’harmonie de l’esprit, la paix de l’âme, le courage du cœur, et une pensée claire et clairvoyante.
 
 

APPEL A LA PAIX

En tant que croyants, nous sommes tous appelés à devenir des agents de Paix sur terre. Et c’est donc ce à quoi je vous appelle à mon tour.
 
J’appelle à une paix qui n’est pas faiblesse, insouciance, nonchalance ou égoïsme. J’appelle à une Paix qui est force et enracinement, une Paix qui est Source de toutes les vertus : courage, honneur, loyauté, compassion, partage, don de soi.
 
Voilà notre voie, voilà notre direction. Avec tous les événements dont nous sommes témoins à notre époque, et tous les événements qui nous attendent certainement demain, j’appelle les croyants à garder leur paix. Non pas à “garder la paix” au sens de tranquillité, mais à garder et nourrir leur paix intérieure, celle qui va nourrir leur force.
 
J'appelle tout le monde à ne pas tomber dans la réaction, dans la haine, la rancœur ou la volonté de vengeance. Car toutes ces qualités sont en réalité des attributs non pas de courage, mais de lâcheté. Au contraire, ce moment est un moment pour que les gens s’enracinent et cherchent cette Paix et dans Sa Source à travers les prières.
 
Nous appelons à une Paix qui est le fruit du développement de la conscience de la Grandeur de Dieu, comme nous le faisons lors nos prières méditatives rituelles (salât) où nous répétons cinq fois par unité de prière que Dieu est le Plus Grand (“Allahu akbar”), pour arriver à la fin de notre méditation à passer le “salam”, la salutation de paix, autour de nous, en tournant notre tête vers la droite et la gauche.
 
 

APPEL A LA PRIÈRE

La paix est donc aboutissement de cette reconnaissance de la Grandeur de Dieu, elle provient et découle de la Source de la Grandeur, de Dieu : de Sa Magnanimité, de Sa Noblesse, de Sa Grandeur, de Sa Toute-Puissance.
 
Cette paix découle de notre relation à Dieu, qui passe par la prière, inévitablement. J’invite donc tous nos frères et sœurs à vraiment prier pour l’humain en général, qui se trouve faible devant son ennemi principal, qui n’est autre que satan, que Dieu nous protège et vous protège.
 
J’appelle à prier pour les frères et sœurs persécutés dans le monde, en l'occurrence nos frères et sœurs dans cette terre usurpée de Palestine. Car si cessez-le-feu il y a, nous connaissons tous cette situation qui dure et perdure depuis tant et tant d’années. Si les événements des dernières semaines nous ont permis de commencer à prier pour eux, alors ne cessons pas maintenant ! Continuons jour après jour, à prier pour eux, à nous connecter à cette Source de paix qui nous rendra tous inébranlables.
 
Prions pour que la lumière puisse trouver un chemin vers la raison des oppresseurs, ou au moins de leurs enfants. Peut-être qu'en voyant l’injustice que leurs parents commettent chaque jour, ils vont se réveiller, chercher cette Source de Paix qu’ils ont en eux en tant qu’être humain, et arrêter le tort qui est commis. Nous prions également pour ceux qui sont au milieu du conflit, car il est si difficile pour eux de trouver la sagesse dans cette situation. Et ils peuvent malheureusement très vite devenir des instruments politiques servant les agendas des uns ou des autres.
 
Nous prions pour tous nos frères et sœurs qui vivent ce drame. Pour ces parents qui pleurent leurs enfants, et pour ces enfants désormais orphelins. Nous prions pour cette terre, “Dar es-salam”, Jérusalem qui étymologiquement signifie "la maison" ou "le voisin de la Paix", cette terre que Dieu avait choisie pour être le sanctuaire de paix sur terre, mais qui, à cause de nos péchés, est devenue l’endroit qui a connu le moins de paix à travers l’histoire...
 

 

MÉDITATION DE LA PRIÈRE

Afin de vivre pleinement ce moment d’introspection et de dialogue avec Dieu, nous vous offrons cette méditation inspirée de la prière de la Paix, que vous pouvez lire chaque jour :
 
 
 
 

 
Enseignement donné en ligne auprès d'étudiants à l'occasion des attaques sur Gaza en Mai 2021
 
 

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