Le chemin qui mène à Dieu n’est autre que le chemin des Maîtres de la Conscience, les Prophètes et les Hommes de Dieu après eux. S’engager dans ce chemin revient à les suivre, à chercher à marcher dans leurs pas. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Il ne s’agit pas de les imiter de manière mécanique, robotique voire pire, conformiste. Il ne s’agit pas de répéter des mots dont on ne comprend même pas le sens (alors que dire de les vivre ?) comme le ferait un perroquet. Il ne s’agit pas de se créer tout un ensemble de routines vides, de cases dans lesquelles on essaie de rentrer à tout prix, sans profiter ni du sens, ni de l'essence de chaque chose. Non, ce n’est pas cela le chemin. Bien au contraire.
Ce dont il s’agit, c’est de rentrer en relation avec les Maîtres de la conscience. Il s’agit de chercher l’alignement, l’harmonie pour pouvoir viser le même objectif qu’eux ont visé toute leur vie durant : Dieu. Et seulement Dieu. On ne cherche pas des statues ou des statuts à adorer, tout cela ne sont que des objets, des images ou des concepts morts par définition. Ce que nous cherchons, c’est Lui, le Dieu Vivant, Source de toute vie, Lui qui donne Vie à ce qui est mort, ce Dieu qui nous a envoyé un Prophète bien vivant et aimant pour nous montrer le chemin, ce chemin dont Il est à la fois la Fin, et le Moyen. C’est uniquement par Lui et pour Lui que l’on chemine.
La religion, c’est l'art d'être en relation, en interaction. Même du point de vue étymologique, le mot religion vient du latin “religare”, qui signifie “relier”. Il s’agit donc pour l’homme de se relier à Dieu, de créer et entretenir un lien, une relation. Ainsi, notre intention dans tous nos actes doit être d’entrer en relation avec le Prophète, avec les Hommes de Dieu, mais aussi avec tous les symboles de Dieu, et même toute la Création en réalité. Car tout vient de Lui, Dieu a tout créé, absolument tout, et en chaque chose se trouve une porte qui mène à Lui.
L’être humain a peur de sortir de sa zone de confort. Il a peur de ce travail intérieur en profondeur qui le bouscule et le sort de sa torpeur. Il a peur de cette pression, peur de dépasser sa résistance qui, toujours, précède la croissance. Il a donc développé cette tendance à se figer et aussi à figer les choses, à objectifier tout ce qui l’entoure. La modernité a nettement encouragé cette facilité à considérer les personnes et les choses autour de lui comme des images inanimées, des objets, des biens consommables, et donc jetables.
"L’être humain a peur de sortir de sa zone de confort. Il a peur de ce travail intérieur en profondeur qui le bouscule et le sort de sa torpeur. Il a peur de cette pression, peur de dépasser sa résistance qui, toujours, précède la croissance."
L’homme consomme la matière, et il consomme aussi la religion : on voit comment le mode de vie et les recommandations prophétiques (sunna), mais aussi les enseignants et même le Prophète lui-même (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) ont été transformés en objets spirituels, en objets d’obsession et de passion. Et même de Dieu, nous avons fait un objet : un objet de discussion, un objet d’abstraction et pensée théorique, un objet de querelle, et même un objet de division… Que Dieu nous protège et nous pardonne.
C'est pour lutter contre cette tendance mortifère que Dieu nous demande de développer notre conscience en permanence. C'est pour nous redonner vie que Dieu nous invite à Le rencontrer en nos enseignants, dans le cadre d’une relation humaine bien vivante. Voilà pourquoi Il nous a donné Ses Prophètes et Ses Amis, non pas pour qu’on les imite machinalement pour finir par se créer une image d'eux qui nous donne l'illusion de nous valoriser nous-mêmes, non. Il les a placés dans nos vies pour que l’on puisse sortir de nous-même et s’aligner avec leur quête, celle de Sa Présence et de Son Amour
