Sois le changement que tu veux voir autour de toi

marcher dans les pas des maîtres de la conscience mettre sa spiritualité au service de l'humanité Apr 22, 2021

De nos jours, la majorité des gens se plaignent au sein de notre communauté. On entend des discours de plaintes et de regrets sur le manque d’amour, le manque de fraternité, le manque d’intelligence, le manque d’entraide communautaire ou encore de justice. Certaines personnes vont même jusqu’à penser et dire que la communauté musulmane ne serait qu’une mascarade, que les rencontres à la mosquée ou lors des fêtes de l’aïd ne seraient que des scènes de théâtre où les gens se saluent et se souhaitent bonne fête sans création de réels liens fraternels et communautaires.

On ne peut nier que ces constats sont souvent justifiés. On pourrait même dire que ces personnes qui se plaignent le font à juste titre car même les savants formulent ce genre d’observations. Il est vrai que nous manquons de fraternité, de sororité, de vraies relations mais aussi d’intelligence au sein de notre communauté.

 

QU'EST-CE QUE L'ON CHERCHE

Il existe tout de même une différence notoire entre ce constat dressé par les savants et le même constat lorsqu’il alimente le discours de plainte du râleur lambda. Les savants, eux, ont une fonction d’ingénieurs sociaux, d’ingénieurs du développement social si l’on peut dire. Lorsque l’un d’entre eux affirme que notre communauté manque de quelque chose, il fait suivre ce constat par des propositions et des conseils afin d’agir pour remédier à ce triste constat.

 

"Avons-nous fait des efforts ? Avons-nous fait notre migration (hijra) de la zone de confort du consommateur, celui qui se victimise et qui se plaint en permanence vers l’état du propriétaire-exploitant, de l’entrepreneur de nos vies ?"

 

En revanche, la personne qui se plaint pour se plaindre ne va jamais rien proposer ni faire, alors qu’elle est souvent elle-même la plus grosse partie du problème. Peut-être est-ce sa présence qui génère des manques dans le groupe, car même la manière dont elle formule sa plainte démontre le manque d’amour qu’elle porte aux autres. Nous devons être conscients : certaines personnes quittent la communauté à cause de postures comme celle-ci.

Donc mes frères et sœurs, je nous invite, avant de nous plaindre, à nous poser des questions : Avons-nous fait des efforts ? Avons-nous fait notre hijra, notre migration, de la zone de confort du consommateur, celui qui se victimise et qui se plaint en permanence vers l’état du propriétaire-exploitant, de l’entrepreneur de nos vies ? Comment affrontons-nous nos difficultés ? Comment résolvons-nous un problème lorsqu’il se présente ?

 

DEVIENS UN INVESTISSEUR

Il y a une phrase que les gens attribuent à Ghandi qui est en réalité une citation de l’imam Ali (Que Dieu continue de nourrir son être et nous connecte à son héritage béni) : “sois le changement que tu veux voir autour de toi”. Cette sagesse, universelle, est à appliquer au plus vite.

En effet, le pire des êtres humains est celui qui demande aux autres un effort qu’il ne s’impose pas à lui-même, celui qui ne fournit pas un atome de travail pour changer les choses dont il se plaint. Celui qui nourrit des attentes envers les autres qu’il ne nourrit même pas envers lui-même.

Nous ne pouvons plus continuer à nous plaindre de cette manière. Car cela ne fait pas changer les choses réalité. Nous sommes arrivés à la sixième ou septième génération de gens qui ne font que se plaindre, encore et toujours, à propos du passé, du présent et du futur. Que ce soit au sein de la communauté humaine au sens large ou de la communauté musulmane, ou même des petites communautés locales. Et la situation ne s’améliore pas pour autant.

 

"Le pire des êtres humains est celui qui demande aux autres un effort qu’il ne s’impose pas à lui-même, celui qui ne fournit pas un atome de travail pour changer les choses dont il se plaint."

 

“Sois le changement que tu veux voir autour de toi”. Nous avons besoin de nous joindre aux efforts qui sont en train d’être fournis autour de nous, c’est un besoin en nous auquel il nous faut répondre. Et si nous choisissons de rester dans l’immobilisme, alors nous n’avons aucun droit de nous plaindre.

Placez votre effort, votre argent et tout votre investissement dans les domaines au sujet desquels vous vous plaignez. Consacrez-les à combler ces manques qui vous insupportent, et arrêtez de vous plaindre sans arrêt. Rejoignez les efforts des gens qui essaient de faire bouger les choses, de proposer des alternatives. Joignez-vous à eux avec vos idées, votre cerveau, votre argent, votre amour, vos pensées, vos efforts… Parce que vous en avez besoin en réalité.

Nous devons vraiment nous rendre compte de cela. Nous ne pouvons pas continuer à nous plaindre de choses à propos desquelles nous ne faisons pas nous-mêmes le minimum d’efforts. Nous ne pouvons plus nous plaindre des difficultés de la société ou de la communauté musulmane si nous ne trouvons pas en nous-mêmes un minimum de courage pour les affronter et leur faire face, ou un minimum de générosité et d’altruisme pour vraiment nous engager et les résoudre.

 

BESOIN DE LEADERS

Nous avons besoin de leaders. Le leader est celui qui ne se plaint pas lorsque surviennent les problèmes mais aussi celui qui choisit de ne pas les ignorer. Au contraire, le leader affronte les difficultés et se demande comment il va les résoudre afin qu’elles ne touchent pas les autres. Lorsqu’un tel événement se produit, il se demande quel enseignement divin il a omis d’appliquer dans sa vie, à quel enseignement il ne donne pas son droit, son importance. Il s’interroge en permanence : “Qu’est-ce qui manque dans ma manière de faire ? Que devrais-je faire, ou modifier dans mon comportement pour résoudre ce problème ?”

 

"Nous ne pouvons plus nous plaindre des difficultés de la société ou de la communauté musulmane si nous ne trouvons pas en nous-mêmes un minimum de courage pour les affronter et leur faire face, ou un minimum de générosité et d’altruisme pour vraiment nous engager et les résoudre."

 

Au lieu de nous plaindre des manques, soyons force de proposition et créons les choses qui manquent. Soyons dynamiques, cela ne va pas tomber du ciel ! Et lorsque l’on prend le leadership, que cela ne soit pas avec notre Ego. Nous devons être menés intérieurement par l’esprit en nous et extérieurement par le vrai leadership de nos ancêtres, ce leadership qui provient de cette chaîne, cette corde sans interruption depuis notre Bien Aimé Prophète, que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui.

Car le leadership, au-delà d’être une position dans la société, est aussi et avant tout une personnalité, un état d’esprit. Une attitude que nous devons développer en nous et chez nos enfants, tout d’abord par l’exemple : soyons nous-mêmes des leaders.

Lorsque votre enfant vient se plaindre de quelque chose, demandez-lui d’y proposer une solution dans la foulée. Ensemble, réfléchissez et faites des propositions pour mettre un terme à ce problème. Et agissez. Par Dieu, cela fera une grosse différence. Créez chez eux une personnalité de leader, car le leader ne sera jamais un consommateur.

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