Nous avons tous dans notre entourage des personnes qui, à cause de leur condition physique, ne peuvent pas jeûner lors du mois de Ramadan. Nos prières et nos pensées leur sont adressés chaque nuit de ces jours bénis, nous prions pour la santé de tous, et surtout pour la santé des cœurs. Souvent, cette situation est mal vécue par les personnes concernées, et on voit la tristesse que cela peut générer. Cela me touche profondément de voir que certaines personnes peuvent se sentir privées d’un Bienfait de Dieu, et qu’elles puissent penser qu'elles subissent là une sorte de double peine. Car penser cela, c’est méconnaître qui est Dieu, et méconnaître la manière dont Il nous aime et nous traite. En réalité, cette situation de maladie, bien qu’inconfortable ou douloureuse, vous ouvre des voies de Proximité et de Rapprochement auxquelles les gens bien portants sur le plan physique n’ont pas spontanément accès. C'est d’ailleurs pour cela que nous sommes invités à jeûner : pour se sentir comme une personne malade, et pouvoir avoir accès aux mêmes mérites et opportunités que ces dernières. Bien entendu, ces bienfaits dont nous allons parler sont des choses auxquelles Dieu nous donne accès, mais c’est toujours à nous d’aller les chercher. C’est ainsi en tout, même dans la nature : s’Il vous donne un arbre bien fourni en fruits, c’est à vous de tendre la main pour les cueillir et les manger, ils ne vont pas vous tomber dans la bouche comme ça, sans rien faire. Il y a toujours un effort à faire, une démarche à entamer : à nous de lire notre contexte, d’exercer notre intelligence et de nous rendre humbles afin de comprendre ce que Dieu attend de nous, et ce à quoi Il nous invite.
Le mérite de la maladie
La maladie : un exercice de purification
La maladie doit être considérée et vécue comme un exercice de purification que Dieu vous donne : Il a choisi, dans Sa Sagesse et Sa Toute-Puissance, de vous donner cette condition qui est un contexte à vivre et qui offre un certain nombre d’opportunités. Par exemple, une narration prophétique nous enseigne que la personne qui est souffrante a pour Compagnon Dieu Lui-même, à son chevet. Elle n’est ainsi pas privée face à la personne qui jeûne, qui elle aussi se trouve en compagnie de Dieu.
Ainsi, on peut comprendre que si celui qui est touché par une maladie se trouve dans l’incapacité de jeûner, c’est tout simplement parce qu’il n’en a pas besoin. Car si nous jeûnons, c’est pour “devenir malades” si l’on peut dire : nous jeûnons pour avoir accès à cette purification et à cette élévation auxquelles la maladie donne accès. La fatigue, la peine, la souffrance et la faiblesse que génère la maladie font partie des choses qui sont voulues et recherchées à travers le jeûne.
Aussi, dans le cas d’une maladie de longue durée ou chronique, cette situation exige de mettre en place un certain nombre de rituels, de se fixer une discipline, que ce soit alimentaire, de traitement, de sommeil, etc. Et cette discipline est une chose que l’on cherche à acquérir en jeûnant. Voilà donc un autre bénéfice que l’on trouve dans la maladie, et qui est recherché dans l’exercice du jeûne. 
L'objectif commun du mois de Ramadan et de la maladie
Si on cherche à la vivre en alignement avec la Volonté de Dieu, on réalise que la maladie nous rend conscient de la limite de notre être biologique et nous ouvre la porte pour trouver l’être spirituel en nous. La maladie est un messager de Dieu qui nous dit une chose : vous ne pouvez pas trouver le bonheur en cherchant le plaisir, car le plaisir est éphémère, limité et, même, dans certains cas, impossible.
Il est clair que la maladie vient réduire, interdire voire annuler la qualité du plaisir. Or, il faut bien comprendre qu’à chaque fois que Dieu nous enlève un plaisir, c’est en réalité pour nous inviter au bonheur. La maladie vient nous rendre conscient du caractère éphémère du plaisir et nous expliquer qu’il ne vaut pas la peine de se consacrer à cette recherche-là. Et par conséquent, elle vient nous inviter à nous investir dans une autre recherche : celle du bonheur spirituel.
Que fait-on durant le mois de Ramadan, lui qui est un messager, un invité que Dieu nous envoie ? On cherche à affaiblir l’être biologique en nous, le chercheur de plaisirs, pour trouver et nourrir en nous l’être spirituel, l’entité éternelle en nous, celle qui est en quête du bonheur absolu et permanent.
Nous faire passer de chercheur de plaisir à chercheur de bonheur, voilà le résultat auquel nous mènent l'exercice de consécration du mois de Ramadan et la maladie.
Si vous cherchez à en savoir plus sur les mérites du mois de Ramadan, lire notre article Les mérites du mois de Ramadan
Un autre mérite : avoir le cœur brisé pour Dieu !
Un autre bénéfice peut être tiré de votre situation de maladie, et non des moindres. Si vous êtes dans cet état d’amour de l’adoration de Dieu, si vous aimez le mois de Ramadan et le fait de jeûner pour la Face de Dieu, de vous consacrer pleinement à Lui, si vous avez vécu des moments d’amour durant ce mois les années précédentes et que Dieu a mis en vous cette tristesse de ne pouvoir jeûner, cela signifie que vous avez le cœur brisé pour Dieu.
Et ça, ce n’est pas rien... C’est même une autre opportunité de Proximité qui se présente à vous, car Dieu nous dit dans une narration sacrée (hadith qudsi) :
“Tu me trouveras auprès de ceux qui ont le cœur brisé (pour Moi)”...
Savourez cette sensation, celle d’avoir le cœur brisé pour votre Créateur, celle de désirer plus que tout autre chose cette Proximité et cette Intimité. D’autres ont le cœur brisé parce qu’ils n’ont pas pu acheter tel ou tel modèle de voiture, ou parce qu’ils n’ont pas pu avoir le passeport de tel ou tel pays… Et vous, vous avez le cœur brisé parce que vous n’avez pas pu jeûner ! C’est une chose noble, c’est un cadeau supplémentaire qui vous offre un Compagnon à vos côtés, Celui-là même que vous recherchez...
Cette nostalgie que vous nourrissez de ne pouvoir honorer l’Invité de Dieu nommé Ramadan va aussi créer en vous un sentiment d'humilité. Cela est vraiment une bonne chose, car l’humilité est également une des choses que l’on cherche à travers le jeûne : le fait de se sentir vraiment humble, faible et dépendant de Dieu.
Est-ce que vous vivez votre situation pleinement, ou êtes-vous plutôt en train de la subir ? Pour comprendre la différence, visionner notre vidéo "La différence entre vivre et subir"
Vivre la maladie durant le mois de Ramadan : une question de positionnement
Choisir le chemin qui mène à Dieu selon votre contexte
Récapitulons tout ce à quoi la maladie vous donne accès :
- le détachement de l'être biologique pour retrouver votre être spirituel,
- ce sentiment de faiblesse, de dépendance et d’humilité,
- le fait d’avoir le cœur brisé pour Dieu, parce que vous êtes dans l'incapacité de jeûner.
Maintenant, c’est donc à vous de faire un choix : celui de cueillir les fruits que Dieu a placé dans l’arbre de votre contexte. Car il y a toujours deux choix, en réalité : le choix de cueillir les fruits, ou le choix de critiquer l’arbre que Dieu a choisi pour vous nourrir.
Le chemin de Dieu est celui où on Le voit, Lui tout comme Ses bienfaits à notre égard, en toute chose. C'est ce chemin auquel Il nous invite, celui qui nous permettra de trouver dans n’importe quel contexte Sa Présence, qui exercera notre intelligence et notre gratitude en vue de trouver le bonheur éternel.
L’autre choix est celui dans lequel Satan veut nous entraîner. Ce n’est pas un vrai chemin, c’est plutôt un tourbillon, le tourbillon du mécontentement. Il veut toujours attirer notre attention sur ce que l’on a pas et ce qui nous manque, à tel point qu’il nous pousse à considérer tous ces supposés manques comme des manquements de Dieu à notre égard ! “Pourquoi Dieu ne m'a pas donné ceci ? Pourquoi Dieu ne m'a pas donné cela, pourquoi Dieu m’a fait souffrir de cette façon ?”... Que Dieu nous protège et vous protège.
C’est une voie de malheur et d’ingratitude, une voie sans issue. Alors que la voie de Pardon, de Proximité et de Satisfaction de Dieu est disponible en toute chose. A nous de faire notre choix.
La bonne nouvelle : le mois de Ramadan reste toujours le mois de Ramadan !
Quoi qu’il arrive et quel que soit notre état, le mois de Ramadan reste toujours le mois de Ramadan. Que l’on soit en capacité de le jeûner ou pas, l’invité est là, parmi nous. Il est toujours possible de passer du temps, et pourquoi pas même des moments de qualité, avec cet invité, ce Messager de Dieu qui est venu nous honorer.
Les dix dernières nuits sont propices au silence, à l'introspection et à la méditation, ce qui est à la portée de tous, malade comme bien portant physiquement. Alors plongez au fond de vous-mêmes, dans cette réflexion proactive et intense qui vous permettra de travailler sur vous, de vous développer, de parvenir à une certaine clairvoyance sur vous-même, et sur le rôle que Dieu joue dans votre vie. Dans cette méditation, parlez-Lui. Parlez-Lui en permanence, confiez-vous à Lui en ces heures où Il nous entend, qui que l’on soit et quoi que l’on ait pu faire, dire ou penser… Il entend et répond à Celui qui L’appelle et L’invite dans sa vie, et Il nous a donné tellement d’opportunités de rapprochement...
Pour apprendre l'art de parler à Dieu, inscrivez-vous à notre formation en ligne Les prières des Amis de Dieu
Le mois de Ramadan est aussi et avant tout la célébration du Qor’an, c’est “l’anniversaire” de la Révélation si l’on peut dire. Donc si vous êtes capable de lui donner plus d’attention et de célébrer La Parole de Dieu durant ce mois, ne vous privez pas. Nourrissez-vous de cette Parole qui est une guérison, un ressourcement. Vous allez certainement trouver une connexion amplifiée, car les lettres et les significations de la Parole Sacrée deviennent plus vivants durant le mois de Ramadan.
Dieu rend Son Livre plus accessible, de par la présence angélique qui est là, que l’on jeûne ou pas. Si vous jeûnez, connectez-vous à cette présence angélique à travers le jeûne, et si vous ne jeûnez pas à cause d’une maladie, soyez rassuré : vous avez encore plus de visiteurs ! Car nous savons très bien que les Anges rendent visite aux malades... Et s’ils vous trouvent avec le cœur brisé parce que vous auriez aimé jeûné et honoré cet invité, ils viendront vous consoler et vous donner encore plus d’élan spirituel !
Que Dieu nous permette à toutes et à tous de vivre ces instants en pleine conscience, avec intention et attention, quel que soit notre état et notre condition.
