Nous vous souhaitons à tous et à toutes une merveilleuse fête célébrée en conscience dans la foi et dans la joie ! Après avoir passé la journée d'hier en prières sur le mont Arafat, les pèlerins sont retournés dans leur campement de Mina ce matin, et célèbrent le sacrifice. Nombre de musulmans à travers le monde vont également sacrifier un mouton en ce jour béni. Mais saviez-vous que ce sacrifice est hautement symbolique ?
Sacrifier un peu d'avoir, et beaucoup d'égo
Tout d'abord, il s'agit de de sacrifier un peu de soi, un peu de son avoir pour partager avec l’autre, car la viande issue de ce sacrifice doit partir en dons et en aumône.
Ensuite, un sens plus symbolique du sacrifice nous invite à sacrifier et même égorger notre égo pour pouvoir vivre avec l’autre. Les pèlerins sont à Mina, au cœur de la vie en groupe, loin de tout luxe et des habitudes du quotidien. Les tentes offrent le confort le plus rudimentaire, et il est impossible que cette cohabitation fonctionne si chacun cherche son propre confort avant celui des autres. Un travail sur soi est obligatoire.
Honorer le sacrifice comme Symbole de Dieu
Aussi, nous devons comprendre que les brebis ou les moutons sacrifiés sont des symboles qui viennent nous rappeler Dieu. Dieu nous dit dans Sa Sainte Écriture adressée à l’humanité :
فَصَلِّ لِرَبِّكَ وَانْحَرْ
“Alors travaille au développement de ta connexion avec ton Maître qui veille sur Toi, et sacrifie” (S. 108 - V. 2)
Le mot “nhar” a pour signification "sacrifier"', “égorger”,mais aussi “donner une offrande”. On voit dans ce verset que le sacrifice est associé et demande au préalable un travail de développement de conscience et de connexion à Dieu. Ainsi, offrir la nourriture en offrande lors du Pèlerinage est un acte sacré.
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Par conséquent, il faut vraiment offrir ce sacrifice et cette aumône qui va suivre avec un art de vivre, art de faire les choses et de se comporter en harmonie avec son contexte et avec la Volonté de Dieu (adab). Ceux qui vénèrent, qui respectent profondément et qui sacralisent les Symboles de Dieu sont ceux qui ont un cœur vivant, et qui sont aussi en train de cultiver la Vie de leur cœur en même temps. Car comme toujours, notre voie est à double sens.
Savoir se sacrifier comme le Prophète Ismaïl
Notre Maître Ismaïl, totalement perméable et en harmonie avec son Seigneur, n’a pas montré de résistance face au choix venant de Dieu qui a inspiré à son père d’offrir sa vie en sacrifice. Au contraire, il était totalement confiant en la Promesse Divine, et il n’a pas dit : “je ne suis pas un mouton !”, slogan que l’on entend couramment de nos jours. Au contraire, il a agi de manière confiante et soumise à Dieu, comme s’il disait : “je suis le mouton de mon père ! Non seulement je le suis comme un mouton suivrait son berger, mais en plus, il peut m’égorger comme il égorgerait un mouton”.
Bien entendu, notre Maître Ismaïl ne suivait pas son père de manière inconsciente comme l’expression “être un mouton” laisse entendre de nos jours. Au contraire, il le suivait dans le bon sens du terme : il le suivait avec pour objectif de tout prendre, de tout ramasser et de ne rien perdre sur le chemin. Il suivait son père comme le mouton suit son parent pour apprendre les secrets des plaines et des pâturages...
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“Suivre comme un mouton” “se sacrifier comme un mouton”, voici des phrases à connotations usuellement péjoratives. Cependant, nous venons de voir que dans certains cas, il s’agit en réalité d’une vertu et d’un exercice d’avancement sur le chemin spirituel. Nous vous invitons donc à ce petit travail d'introspection en ce jour de célébration : qu’est-ce qui dans votre vie mériterait que vous osiez davantage assumer d’incarner ce mouton sacré, pour créer une rupture avec vos schémas de résistance ? Quels sont les freins qui vous bloquent pour pouvoir l’incarner ?
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