L'importance de la culture humaine dans la préservation du mode de vie prophétique

bâtir une conscience collective et une culture saine développement de conscience marcher dans les pas des maîtres de la conscience prophète mohammed Nov 19, 2021

 

Depuis plusieurs décennies, et même depuis deux siècles, le discours littéraliste s’est répandu dans notre communauté jusqu’à devenir le discours dominant. Le résultat de cette idéologie a été le refus et même la volonté de détruire toute innovation, toute création culturelle humaine au motif que “le Prophète ne l’a pas fait” ou que “les compagnons n’en ont pas parlé". 

 

Pas De Liberté, Enfant Solitaire

 

Pourtant, il nous faut comprendre que l’innovation culturelle, tout ce qui participe au développement d’une conscience collective n’est pas seulement permise : elle est nécessaire, et même vitale. Car en réalité, la religion qui n’est pas portée par une culture devient une religion stérile, une religion qui ne peut plus se vivre au quotidien ni se transmettre aux générations futures. 

L'être humain est un être social et culturel par nature. Il sera en partie modelé par la culture qui le voit naître et grandir. Son mental est extrêmement sensible aux ambiances dans lesquelles il évolue, et il sera influencé toute sa vie durant par la compagnie, les chants, les odeurs, les habitudes culinaires et toutes les autres routines sociales dans lesquelles il aura baigné. 

Nous avons déjà comparé la croissance humaine à celle d’un arbre, et bien, à l’image d’un arbre, l'homme ne peut grandir et s’épanouir hors sol. Il a besoin d’un terreau riche en nutriments bien sélectionnés, d’une culture et d’une conscience collective positives comme le serait une culture bactérienne, une sorte de bouillon de culture qui favoriserait la naissance, la renaissance et la préservation des consciences individuelles.

 

Plante, Petites Plantes, Truie, Croître

 

Un milieu de vie qui serait également perçu comme beau et attirant pour l’étranger : celui qui serait juste de passage repartirait durablement marqué par la beauté dont il a été témoin. Et ce serait là le meilleur moyen d’appeler les gens à Dieu, de l’intérieur comme de l’extérieur. 

Cette conscience collective doit se manifester à travers une certaine structure qui permettrait aux recommandations prophétiques d’être appliquées et même généralisées à toute la population de manière naturelle, positive, facile et surtout, avec art et beauté. En conséquence, elle permettrait aux consciences individuelles d’être reboostées et régénérées. L’innovation culturelle serait alors en quelque sorte le corps et le décor dans lequel s’incarnerait et s’animerait l’esprit du mode de vie prophétique, le cadre qui permettrait à la sunna d’être préservée, vécue et comprise par tous.



LE RÔLE DU PROPHÈTE 

A cette phrase “les compagnons ne l’ont pas fait”, il est en réalité facile de répondre.

Oui, nous faisons certaines choses qu’eux n’ont pas faites. Et cela est bien normal. Car ils n’avaient pas besoin de culture, ils avaient le plus noble des êtres, le Prophète Mohammed (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) à leurs côtés. Et on ne peut qu’essayer d’imaginer ce que vivre avec lui a pu signifier, impliquer et produire en chacun d’entre eux. 

Le Prophète (que Dieu nous nourrisse de sa lumière) n'était pas juste une sorte de personne ressource qui aurait distribué ça et là des informations et des recommandations de choses à faire ou ne pas faire. On ne peut décemment le considérer et le réduire de cette façon. Il (que Dieu nous connecte à son amour et à sa paix) était toute une vie, toute une ambiance, toute une culture à lui tout seul dans laquelle baignaient tous ses compagnons. 

 

 

Sa vie parmi eux était cette aide, cette assistance venant de Dieu qui leur permettait de cultiver leur conscience, leur reconnaissance et de travailler leur goût et leur art de vivre en toute beauté avec Dieu, que ce soit intérieurement ou extérieurement. Il intervenait chaque jour dans chacun des détails de leurs vies pour leur permettre de développer et de préserver leurs consciences en toute occasion car il était le Prophète de l’Assistance Divine (al-awn).  

Et quelle assistance ! Lui qui avait décrit les Hommes de Dieu comme étant ceux qui, “lorsque tu les vois, tu te rappelles de Dieu”. En d’autres termes, les rencontrer agit comme un tremplin qui facilite ta rencontre avec ton Seigneur. Que dire alors de lui, le summum et le meilleur des hommes de Dieu, lui qui était la rose parmi le bouquet des prophètes, la plus belle fleur de ce jardin de lumière, l’être conscient par excellence dans tous ses états et dans tous ses moments ? 

Le Prophète est une essence, une âme, un esprit, une vie qui, bien qu’elle dépasse le corps et le décor, était portée par sa présence physique durant son passage sur terre. La connexion et l’interaction avec son esprit étaient facilitées à travers sa présence physique, à travers ses habitudes, ses interactions, ses paroles, sa façon de manger, de marcher, etc. 

Nous avons déjà comparé l'esprit à un aigle qui peut voler très haut mais qui a besoin d’un rocher, d’une montagne, d’une branche, d’une forme quelconque sur laquelle se poser afin de devenir accessible aux habitants de la terre et redécoller dans les airs. Car toute Réalité du monde de l’Essence et du Sens a besoin d’une manifestation dans le monde physique pour que l’être humain puisse y accéder. De la même manière, cet esprit, cette lumière prophétique a besoin d’un corps et d’un décor pour que les gens puissent la vivre et la voir. 

Durant sa vie physique, notre Guide et Bien-aimé était donc à la fois le porteur de l’esprit et de la lumière, mais il était aussi la culture, la structure et la matérialisation de l’Assistance Divine. Nul besoin de créer quoi que ce soit, tout était là, en lui et auprès de lui (que Dieu nous connecte à son être lumineux). D’ailleurs, c’est pour cela qu’il est difficile de trouver des éléments venant directement de lui au sujet de la gestion administrative ou judiciaire d’un État, de l'éducation islamique ou autre. On trouve très peu de matière car il n’a pas laissé une structure en tant que telle, non pas parce que les musulmans étaient trop peu nombreux et que cela n’aurait pas été justifié. Au contraire, à  son départ, le besoin de structurer les choses s’est fait tout de suite ressentir, et quelques années après, notre maître Omar ibn al-Khattab (que Dieu nous connecte à lui) a procédé à la création d’institutions et de structures. Simplement, sa présence était tellement forte qu’il était la structure à lui tout seul. 

 


Couche Du Soleil, Nature, Arbre, Branche

 

ET APRÈS SON DÉPART ?

Certes, l’esprit du Prophète, ce que nous appelons la lumière ou la vie prophétique est toujours là, mais comment la recevoir ? Sur quelle branche cet aigle va-t-il pouvoir se poser afin d’être accueilli sur terre après son départ physique ? 

Lorsque le corps du Prophète Mohammed (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) a quitté ce monde éphémère, les compagnons  ont travaillé à créer une forme pour retrouver cette assistance. Ils ont créé une niche, une lampe qui a permis de conserver cette flamme prophétique, alors que durant son passage terrestre, il était lui-même la flamme, la lampe et la niche (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui). 

Et les Hommes de Dieu après eux ont continué ce travail. Jusqu’à aujourd’hui, on peut voir certaines cultures préservées dans ce que j’appelle des “poches culturelles” comme la ville de Tarim ou la région de Mayotte que nous avons l’honneur de visiter habituellement chaque année à l’occasion du festival de Rajab.

 

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Chacune a su s’approprier et faire vivre le mode de vie prophétique avec ses propres couleurs, son propre mode vestimentaire, ses chants et sa langue particulière. Ces cultures ont agi comme des conservatoires qui ont permis aux consciences individuelles de naître et de renaître, de se régénérer et se renforcer. Elles ont offert, chacune à leur façon, quelque chose de tangible et de formel,  une routine, un rythme de vie, une cadence du quotidien qui manifeste la conscience et qui aide à son développement.

Voilà l’objectif de la conscience collective : il s’agit du support dans lequel on peut toucher, voir, témoigner de cette Assistance Divine, cet Accompagnement Divin qui a pris la forme de l’accompagnement de la personne prophétique durant la vie terrestre du Prophète Mohammed, et qui, après son départ, doit prendre la forme d’une culture saine, d’un milieu de vie de développement et de conservation des consciences individuelles. 



LA QUESTION DE L’INNOVATION

Contrairement à ce que beaucoup pensent, toute innovation n’est pas à blâmer ni à refuser. Nous pouvons citer des exemples bien connus d’innovations chez les compagnons (que Dieu nous connecte à eux) : la compilation des feuillets du Qor’an en un seul et unique livre (moushaf) par notre maître Othmane ibn ‘Affan ou encore la prière méditative en groupe des soirées du mois de Ramadan (tarawih) par notre maître Omar ibn al-Khattab. Ce sont bien là des choses que “le Prophète n’a pas faites”. 

Ces innovations ont été impulsées par les plus proches compagnons, quelques mois ou années seulement après le départ de leur Bien-aimé (que Dieu nous connecte à sa lumière). Ces hommes étaient de grands hommes de Dieu, des gens d'une qualité qu’on ne peut même pas concevoir, ce qui implique qu'ils n’auraient certainement pas fait quelque chose qui serait allé à l’encontre de la volonté prophétique.

Il faut donc comprendre qu’il existe deux types d’innovations : la bonne, et la mauvaise.

La mauvaise innovation est comme une plante parasite, comme une sous-culture. Elle va pousser juste à côté de la plante que l’on cherche à cultiver, va prendre la même forme et donner un feuillage ressemblant mais finira par faire suffoquer et même étouffer la culture saine que l’on cherche à obtenir. Car en réalité, l’objectif de cette sous-culture parasite est de prendre la place de cette plante-là, de se substituer à elle, et par conséquent, de l’anéantir.

 

Peut-on brûler des mauvaises herbes

 

La bonne innovation (bid’a hassana) est bien différente. Elle sert de véhicule, de support comme les huiles porteuses qui permettent de manier et utiliser les huiles essentielles. Une huile essentielle est un produit naturel extrêmement puissant, qui, pour être utilisé, a besoin d’être transporté dans une huile de support. Sans ce véhicule-là, on ne peut quasiment rien en faire, et ce produit si bon pour notre santé peut même s’avérer dangereux au final. 

Il se trouve que les bonnes innovations font le même travail que ces huiles porteuses pour la sunna, qui est l'essence de l'enseignement prophétique. 

Nous avons donc besoin d’innovations porteuses du mode de vie et des habitudes prophétiques. Nous avons besoin que les êtres humains fassent preuve de créativité pour créer des milieux, des structures, des cultures, qui vont nous permettre d’assurer, de faciliter, de véhiculer, de manifester cette Assistance Divine, ce rôle d’accompagnement prophétique. Car pour qu’une recommandation prophétique puisse vivre, il lui faut une bonne innovation, une huile porteuse, une création humaine spécifique à un territoire, à un moment, à une langue bien déterminés. 

 

 

UNE CRISE DE L’INNOVATION

Notre crise aujourd’hui n’est pas une crise d’ignorance des habitudes prophétiques. Même s’il est vrai qu’un certain nombre de nos frères et sœurs ne veulent pas en entendre parler et préfèrent le mode de vie moderne, il est tout de même indéniable que jamais nous n’avons compté autant de personnes qui connaissent la lettre, la description littérale de ce qui en est lé littérature aujourd'hui.

Avant, seuls les savants pouvaient se mettre en quête du savoir, et il leur fallait partir, voyager vers les lieux où étaient conservés les livres pour pouvoir les étudier. Ainsi, il était fréquent que même de grands savants découvrent certaines habitudes prophétiques tard dans leur cursus, tout simplement parce que l’endroit où ils ont grandi et étudié n’avait pas conservé ces habitudes-là. Car chaque village, chaque région pouvait conserver un certain nombre de recommandations, mais jamais l’intégralité du mode de vie et des recommandations prophétiques. 

 

Désert, Ait-Ben-Haddou, Maroc, Ville

 

Aujourd’hui, il est très facile de se procurer les ouvrages de compilation des narrations prophétiques (hadith), et même des peluches pour enfants et des robots pour adultes peuvent faire notre “éducation religieuse” ! On voit des publicités vantant les miracles d’un jouet qui pourrait enseigner aux enfants toutes les formules de développement de conscience à réciter après la prière méditative, ou pour toute occasion de la journée… Comme si la religion était abstraite, hors sol, et que la relation humaine n’avait pas son rôle à jouer dans toute transmission de savoir !

Comme nous l’avons conseillé à un de nos frères et amis récemment, le meilleur moyen d’apprendre la religion à vos enfants n’est pas de leur offrir ce genre de jouet, mais de devenir un modèle pour eux, de devenir soi-même une personne porteuse de cette religion et de les placer dans un environnement culturel et familial qui encouragera de manière naturelle leur goût et leur intérêt pour leur relation au Divin. 

 

 

 

De nos jours, même la personne qui a le moins de savoir peut avoir accès à presque toute les prières possible qu’il est possible de formuler durant une journée : ce qu’il faut dire avant de rentrer ou de sortir de la salle de bain, avant d’entrer ou de sortir de chez soi, en se levant ou en se couchant… 

Mais sincèrement, qui les applique ? Qui les pratique ? Et qui les vit vraiment ? 

Même parmi les savants qui sont en train d’enseigner ces prières, certains ont avoué qu’ils rencontraient de la difficulté à les intégrer dans leurs vies… Et qu’est ce qui fait défaut ? C’est cette assistance, cette culture, cette structure, cette conscience collective, qui rendrait les choses plus faciles, ce milieu de vie pour les consciences individuelles, ce corps et ce décor qui permettrait à l’esprit de la sunna prophétique de se manifester. 

Donc je l’affirme, nous avons une crise d’innovation aujourd’hui. Mais pas dans le sens dans lequel nous l’entendons habituellement. Notre crise vient au contraire du fait que nous n’avons pas assez d’innovations culturelles. Nous avons une connaissance littérale de l’islam mais sans culture, sans structure, sans façon et sans art de les vivre… Ce qui nous manque, c’est le milieu de vie qui donne goût et qui donne vie aux pratiques prophétiques. Voilà la crise que nous avons aujourd’hui : une crise de goût, une crise de vie. 



L’EXEMPLE DU MOIS DE RAJAB : CREATION D’UN FESTIVAL DE L’ESPOIR

Prenons l’exemple du mois de Rajab. 

Notre Bien-aimé Prophète, le Guide de toute l’humanité (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) nous a dit que l’on ne pourrait pas bénéficier pleinement du mois de Ramadan, sans avoir cultivé auparavant deux choses : une vraie réconciliation avec Dieu durant le mois de Rajab ainsi qu’une connexion avec lui durant le mois de Cha’ban. 

Mais comment permettre au plus grand nombre de suivre cette directive ? Comment encourager son application auprès de gens qui vivent plus de 1400 après que cette recommandation a été donnée ? Ou auprès d’autres qui sont issus d’un peuple qui parle une toute autre langue sur un tout autre continent ? Et surtout, comment en conserver l’esprit, et non en faire une application robotique, littéraliste, dénuée de vie et de compréhension de cette démarche ? 

 

Peut être une image de une personne ou plus, personnes debout et intérieur

 

Nos ancêtres spirituels ont répondu à toutes ces interrogations en bâtissant des festivités qui ont permis aux gens de leur époque de vivre et de s’ouvrir à cette opportunité de répondre à l’appel prophétique de façon naturelle et non de façon robotique. Nombre de chants et poèmes ont été écrits sur le thème du retour vers Dieu en paix (tawba), œuvres qui étaient récitées et célébrées en boucle dans les villes et les villages du monde musulman durant tout le mois. 

La bonne innovation, la création culturelle humaine saine a pu donner un cadre de vie et de survie à cette tradition prophétique dont chacun a pu se saisir. Voilà à quel point la culture humaine est importante.

 

Peut être une image de enfant, debout et assis

 

On voit comment l'inconscience collective qui a remplacé la conscience presque partout rend les choses difficiles, et on sait combien l’être humain devient paresseux et difficile à mobiliser lorsqu’il est seul et isolé. Mais placez-le au sein d’un festival qui anime toute sa localité, et vous le trouverez au milieu des assemblées, embarqué par l’ambiance et le mouvement collectif, en train de réciter les formules de développement de conscience, en train de s’approprier le mode de vie prophétique qui n’a d’autres objectifs que de nous reconnecter à Dieu. 



CHAQUE PEUPLE, CHAQUE ÉPOQUE  

La culture s’adapte, alors que les recommandations prophétiques restent toujours les mêmes : que ce soit le fait de se rappeler de Dieu (tadhkir), de demander pardon (Istighfar) à Dieu ou encore multiplier les demandes de connexion pour et au Prophète (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui), etc... Toutes ces habitudes prophétiques restent les mêmes à travers les âges. Ces recommandations sont valides en tout temps et en tout lieu mais elles auront besoin d’un cadre propice, d’une culture humaine, d’une innovation particulière à chaque contexte, d’une conscience collective pour se léguer de génération en génération.

 

Peut être une image de une personne ou plus, personnes debout et intérieur

 

Par la Grâce de Dieu, c’est de cette façon que le mois de Rajab est devenu un festival de demande de pardon (istighfar) et de retour à Dieu (tawba) au fil des siècles. Du Maroc au Yémen en passant par la Chine, partout des festivités permettaient à cette tradition de s’ancrer et de prendre corps dans la vie des croyants, et ce jusqu’à ce que cette pratique soit remise en question par le courant littéraliste et réductionniste que nous connaissons tous. 



LE PROBLÈME DU LITTÉRALISME

Le littéralisme peut très vite basculer dans une trahison de l'esprit du message prophétique. Beaucoup ont écrit sur ces festivités, les ont critiquées et ont poussé les gens à les abandonner en leur faisant peur : peur de mettre leur religion en danger, peur de sortir de ce qui est possible de faire ou non…

Mais quel est le but de remettre en cause tout cela ? S'agit-il de dire aux gens de ne plus développer leur conscience ? Et que propose-t-on à la place ? 

Finalement, qui est sorti gagnant de cette entreprise de déstabilisation et de remise en question culturelle, si ce n’est hégémonie moderne et matérialiste ? La créativité de l’être humain est toujours là, c’est un Don de Dieu. mais si on ne l’oriente pas vers la conscience, vers le Beau, le Grand et le Vrai, elle s’investira par défaut dans le trou de l’inconscience. Et nous voyons les conséquences de cet abandon chaque jour, même au sein des pays de tradition musulmane. 

Nos ancêtres n’avaient même pas besoin d’appuyer leur pratique sur une seule narration pour justifier la pratique du bien. Là où ils voyaient une opportunité de se rapprocher de leur Seigneur, ils s'investissaient. Nul besoin de narration prophétique pour prouver les vertus de Rajab. Ils savaient la nécessité de créer un festival de l’espoir, un festival de retour vers Dieu, un festival de la réconciliation et par conséquent, ils ont créé une énergie qui permettait à tout le monde de pratiquer le développement de sa conscience et l’exercice de remise en question et demande de pardon à Dieu (istighfar). 

 

Peut être une image de une personne ou plus, personnes debout, cymbale et intérieur

 

Avec cette énergie, même celui qui est désespéré et affaibli se sent encouragé. Il lui suffit de rentrer dans une mosquée ou dans une de ces assemblées, et il se trouve happé par ces chants, ces poèmes et ces prières. Voilà pourquoi nous encourageons l’écriture de chants et de poèmes en français et dans toutes les langues que peuvent parler les musulmans sur terre. Nous connaissons la situation de nos frères et sœurs de nos jours, qui se trouvent vite fatigué et découragés. Il faut que ces chants vous parlent, qu'ils interpellent chacune de vos dimensions intérieures afin de produire l'effet escompté. Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir des chants d’espoir qui ont changé plus d’une vie ! 

Nous avons besoin de festivités d’espoir parce que les voix et les bruits de satan (que Dieu nous protège) sont tellement audibles de nos jours, que Dieu nous protège ! Tellement de messages à l’opposé de l’esprit de notre religion, des messages de condamnation et de désespoir sont diffusés... N’y a t il pas au sein même de notre communauté des gens qui vont jusqu'à se suicider, et ce en plein mois de Ramadan ? 

Plus que jamais, nous avons besoin de faire des festivals de chants et d’espoir, des festivals qui font bouger les cœurs dans les poitrines. Là où les autres veulent faire bouger les corps de nos enfants par leurs instincts primaires et leur plus bas niveau d’existence, nous voulons faire bouger leurs cœurs avec l’espoir et l’amour de Dieu.  

 

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