La Révélation est une lumière. Et pour pouvoir voir cette lumière, nous avons besoin d’une autre lumière, ce qui signifie que pour comprendre la Révélation, nous avons besoin d’une autre révélation.
"Le message est une Révélation, et répondre au message est une autre révélation. Le message est une lumière, pour la voir et y répondre, il nous faut une autre lumière."
Le Qor’an nous dit que lorsque Dieu, dans Sa Grande Générosité, a révélé Son Message de Paix et d’Amour à notre Maître Jésus, fils de Marie (que Dieu continue de nourrir leur être et notre connexion à eux), Il a dit : “J’ai révélé aux apôtres de croire en Moi et en Mon Prophète”. Dieu emploie le mot “révéler” pour parler des apôtres…
Ils n’étaient pas Prophètes, alors de quelle révélation s’agit-il ? En réalité, le message est une Révélation, et répondre au message est une autre révélation. Le message est une lumière, pour la voir et y répondre, il nous faut une autre lumière.
CHAQUE CROYANT REÇOIT UNE RÉVÉLATION
En tout temps, la Révélation spécifique aux Prophètes leur est parvenue via l’Ange Gabriel (que Dieu continue de nourrir son être et nous connecte à lui). Cette Révélation est complétée du vivant de chaque Messager, parachevée et transmise avant qu’il ne quitte ce monde physique.
L’autre révélation, celle qui nous concerne ici, continue en permanence de se produire. Car le récipient, le récepteur et le réceptacle de cette révélation, c’est toi et moi. Dieu continue sans cesse de nous révéler : “Croyez en Moi et en Mon Messager !”. C’est cette même révélation que Dieu a donnée aux apôtres de Jésus et aussi à tous les compagnons du Prophète Mohammed (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui), à tous ceux qui ont su répondre au Message.
"La Révélation de chaque Prophète et Messager est complétée de son vivant, parachevée et transmise avant qu’il ne quitte ce monde physique."
Certes, chaque être humain possède une lumière intérieure que l’on appelle fitra, cette capacité, cet œil intérieur que l’on doit réveiller et qui est naturellement capable de voir, si on lui permet de s’ouvrir et d’arrêter de souffrir. Cette lumière intérieure a besoin d’une lumière extérieure afin de lui montrer cette vérité intérieure et antérieure, cette connaissance endormie au fond de nous, le souvenir de notre Rencontre avec Dieu.
Le Prophète lui-même a vu son œil intérieur se réveiller grâce à une lumière extérieure qui fut l’intervention et le rappel de l’Ange Gabriel. Et dans le cas des gens comme toi et moi, cette lumière extérieure prend une autre forme de révélation.
Ainsi, chaque croyant reçoit une révélation. C’est pour cela que le verset va plus loin : "Croyez en Moi, en Mon Messager et en cette lumière que j’ai descendue avec lui”. Bien que cette traduction ne soit ni satisfaisante ni juste, car l’unicité de Dieu (tawhid) ne nécessite pas une croyance, ce n’est pas un dogme. C’est la Réalité Absolue qui contente et satisfait à la fois le rationnel, l’émotionnel et l’esprit de l’être humain. Les gens du Tawhid n’ont pas besoin de croire, ils ont juste besoin de voir.
"Chacun et chacune de vous a droit à sa part de lumière."
Nous proposons donc une autre traduction : “Recevez-moi, recevez mon Prophète et recevez la lumière que j’ai descendue avec lui. “. Ou bien “Embrassez-Moi”, ou encore “Accueillez-Moi, accueillez mon Prophète et accueillez la lumière que j’ai descendue avec lui.”
Et sachez que chacun et chacune de vous a droit à sa part de lumière. C’est dans cette lumière-là que vous pourrez découvrir votre œil intérieur, que vous pourrez également lire la lumière qu’est le Qor’an et voir la lumière de la beauté de notre Bien-aimé Mohammed (que Dieu nous connecte à sa lumière).
Dieu évoque cette lumière au moins à trois reprises dans le Qor’an, cette lumière qu'Il a fait descendre avec le Prophète. Non pas "en" le Prophète mais bien avec le Prophète. De même que la lumière qui est descendue avec le Qor’an, n’est ni le Qor’an en lui-même, ni les récits prophétiques (sunna), il s'agit de la lumière par laquelle on peut lire et accéder au Qor’an.
C’est la lumière dont les vrais soufis authentiques parlent lorsqu’ils nous invitent à répéter les formules de développement de conscience (dhikr) dans l’objectif de finir par être capable de la voir. Ce n’est pas une sorte de flash ou de néon. C’est la lumière dans laquelle vous pouvez lire le Nom de Dieu. La lumière dans laquelle l’illettré en vous pourra lire les lettres. La lumière que l’on peut appeler engagement émotionnel, courage et énergie spirituels, la lumière que l’on peut aussi appeler culture.
CULTURE SAINE
Car oui, la culture, si elle est saine, est une lumière. Ce n’est pas un simple folklore. Une culture est un milieu éducatif dans lequel on peut cultiver des personnalités, des cœurs sains, des âmes sereines, des observateurs et des perspectives.
Une culture est un conservatoire.
Qu'est-ce qu'un conservatoire ? Les conservatoires de musique, par exemple, ont été nommés ainsi parce qu’ils permettent de conserver une chose déjà existante : la faculté avec laquelle naît chaque enfant d'être musicien, synchronisé et accordé par nature.
Une culture est donc un conservatoire dans lequel on peut conserver et préserver notre lumière et vision intérieures en plus de pouvoir y développer des aptitudes pour pouvoir aller plus loin et voir plus loin, pour pouvoir entraîner les autres et les prendre par la main.
Une culture est aussi un observatoire.
Un observatoire car elle nous permet d’observer les lumières, les planètes et les étoiles. Les vraies étoiles, pas les personnes que l’on appelle “stars” de nos jours alors qu’elles sont éteintes comme des trous noirs, sans aucune lumière.
Un grand savant a dit un jour que les étoiles du ciel pouvaient paraître belles, et pourtant, les étoiles de la terre sont encore plus lumineuses et merveilleuses. Ces étoiles sont les héritiers du Prophète Mohammed (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui). Et la culture saine nous permet d'observer ce qu'il est possible d'accomplir, ce qu'il est possible de devenir.
La culture saine, c’est le bateau de Noé qui nous empêche de nous noyer.
Ce n’est pas une chose qui s’hérite simplement, c’est une chose qui s’acquiert, qui se construit, et il nous faut bâtir cette culture dans la lumière qui fut descendue avec le Prophète le jour de sa naissance afin d’en faire une culture qui permet aux gens d’accueillir le message prophétique.
Il ne s’agit pas de réduire la culture au fait de répéter sans y donner de sens des chants et des rythmes ancestraux. Ces chants doivent être accompagnés par une conscience et une volonté consciente du fait que l’on vient pour forger et construire un milieu dans lequel tous pourront continuer de fleurir, de grandir, de s’épanouir et de s’élever. Avec intention et attention.
LA LUMIÈRE ACCOMPAGNATRICE
C’est à cela qu’a servi la lumière accompagnatrice qui est descendue avant la lumière du Prophète. Le noble Omar ibn al-Khattab (que Dieu nous connecte à son héritage) a dit que lorsqu’il était enfant, bien avant la Révélation, il a assisté à l’abattage d’un animal dont une voie est sortie qui disait : “un Prophète va être envoyé sur cette terre, ne soyez pas de ceux qui le rejettent !”
Nous voyons qu’une préparation mentale, émotionnelle, linguistique, artistique et morale s’est mise en place juste avant que la venue du Prophète et du message. Une préparation physiologique également : le puits de Zem Zem a été redécouvert 40 ou 60 ans avant la naissance du Prophète. Les savants nous expliquent que Dieu a permis cela afin que les gens commencent à se guérir et à se purifier avec cette eau miraculeuse afin de les rendre plus perméables au message prophétique lorsqu’il se présenterait à eux.
Voilà une culture saine.
Voilà la lumière que Dieu nous demande d’accueillir.
Une lumière facilitatrice, accompagnatrice.
Une lumière dans laquelle tu peux voir la beauté et le bien où ils se trouvent.
Une lumière qui donne sens et raison d’existence à la lumière intérieure qui est en toi et qui ne t’a jamais quitté, cette lumière qui a besoin d’une autre lumière avec laquelle dialoguer.
PERMETTEZ LE DIALOGUE
Car la vision est un dialogue, une communication. Si l’on voit, c’est grâce au dialogue entre la lumière de notre œil et la lumière extérieure. S’il y a un court-circuit, que la lumière s’éteint, la lumière des yeux ne voit plus rien. Ou encore, si l’on ferme les yeux, on ne voit rien alors que la lumière extérieure est toujours là. C’est à double sens.
Ainsi, accueillir la Vérité tout comme témoigner sont des dialogues. Permettez ce dialogue, permettez à vos yeux de voir dans cette lumière et après cela, enracinez vous dans ce moment de témoignage afin de ne jamais l’oublier… et de continuer, pour toujours, lumière sur lumière. Et si un jour vous vous perdez, vous pourrez toujours revenir vous réconcilier à cet endroit, ce moment d’ancrage qui vous permettra de reconnaître, de réadmettre et de témoigner à nouveau.
"Il nous faut frapper aux portes de nos ancêtres et leur demander de nous donner ne serait-ce qu’un peu de l’eau dans laquelle ils ont baigné et de laquelle ils se sont abreuvés."
Les célébrations du Mawlid sont une lumière. Cette culture que nous développons au sein du Mouvement Floraison est une lumière. Cet héritage spirituel s’acquiert, il ne s’hérite pas par défaut.
Aujourd’hui, c’est l’urgence dans laquelle nous sommes. Il nous faut frapper aux portes de nos ancêtres et leur demander de nous donner ne serait-ce qu’un peu de l’eau dans laquelle ils ont baigné et de laquelle ils se sont abreuvés. On ne demande pas toute l’eau, un peu suffira et nous servira de rappel. Car, par la grâce de Dieu, au fond de chacun d’entre nous se trouve le Prophète. Ainsi, lorsque cette petite quantité d’eau nous parviendra, cela sera suffisant, car le Prophète est celui qui transforme le peu en abondance !
