Le mois de Ramadan, un maître spirituel

développement spirituel ramadan Apr 14, 2023

Nous disons souvent que le mois de Ramadan est un invité. Ce qui est vrai, certes, mais nous allons voir que ce n’est pas un invité comme les autres. Le mois de Ramadan est un vrai maître spirituel, une présence emplie d’enseignements qui peut nous porter à de plus hauts niveaux d’existence, à condition que l’on adopte envers lui la bonne posture… Pourtant, force est de constater que nous sommes souvent très occupés par la forme de notre accueil de cet invité béni (les actions que nous entreprenons : jeûne, prières, récitations, etc). A tel point que nous passons à côté du travail intérieur qui est pourtant la raison principale pour laquelle il nous a été envoyé…



Le mois de Ramadan, un invité pas comme les autres

 

Le maître Ramadan

Le mois de Ramadan est un être, un être vivant, un esprit. Il n’y a qu’à lire ce qui est dit de lui dans le Qor’an et dans les narrations prophétiques pour le comprendre. Ou encore, il nous suffit d’observer la tradition de nos ancêtres qui l’ont appelé “Sidna Ramadan”, ce qui signifie “Maître Ramadan”, chose qu’ils n’ont pas faite de manière anodine ! 

Ils l’ont nommé ainsi, car c’est bien ce qu’il est : un maître, un maître spirituel même, un guide. C’est en cette vertu que nos ancêtres le recevaient, et c’est pour cela qu’ils ont pu recevoir et bénéficier des cadeaux de ce maître. 

Le mois de Ramadan est une présence, une présence à laquelle nous devons nous-même être présents. Si le mot “présence” vous dérange, permettez-moi d’expliquer ce terme. Nous savons que lors du mois de Ramadan, de nombreux Anges, et même le Saint Esprit, se rendent sur terre pour célébrer ce mois béni d'anniversaire de la Révélation. 

Or, que sont les Anges ? Ce sont des êtres doués d’intelligence spirituelle. Leur présence est palpable, tangible… Le mois de Ramadan est donc une présence angélique supérieure aux autres mois de l’année, présence à laquelle il faut nous ouvrir si on veut en apprendre quelque chose.



Pour aller plus loin, lire notre article Libérez le pouvoir du mois de Ramadan !

 

L’objectif ultime du maître spirituel Ramadan

L’objectif du mois de Ramadan est de nous mettre en quête de la Vérité, de faire de nous des chercheurs de Vérité. Or, chercher la vérité, c’est chercher la Présence. Cela revient à être présent avec Dieu. Il est coutume de penser la “présence” comme étant la lutte mentale pour faire le vide, c’est-à-dire faire abstraction du passé et du futur pour se concentrer sur l’instant présent. Mais en réalité, c’est plus que cela. Être présent avec Dieu, c’est s’investir et se plonger dans une réelle et profonde introspection. Il s’agit de regarder en soi-même, de se concentrer pour scruter son for intérieur. 

C’est ainsi que Dieu présente le mois de Ramadan dans le Qor’an. Il dit que son premier objectif est “la’alakoum tataqoune” (S.2 - V.183), ce qui a plusieurs niveaux de significations et que l’on peut traduire de plusieurs manières : 

  • pour que vous puissiez avoir une prise de conscience, une “ouverture” spirituelle, 
  • pour que vous puissiez expérimenter la présence avec Dieu, 
  • pour que vous puissiez parvenir à faire tomber les voiles qui vous séparent de vous-mêmes, et que vous puissiez vous voir de l’intérieur, voir s’il se trouve quelque part au fond des traces d'hypocrisie, de fausseté, et reconnaître vos torts,
  • pour que vous puissiez réellement voir qui vous êtes, et observer où vous en êtes…

On observe que Dieu n’a pas dit : “la’alakoum tasoumoun” par exemple, ce qui aurait signifié “pour que vous soyez en état de consécration” ou “pour que vous vous exerciez à vous détacher des besoins physiques et matériels”. Non, ce que dit le verset, c’est que le sawm (qui est dans les faits un exercice de détachement des besoins physiques et de consécration à Dieu) est le moyen pour que l’on parvienne à “la’alakoum tataqoune”... 



Les cadeaux du maître spirituel Ramadan

Le but du Ramadan n’est donc pas de te faire jeûner, ni pour te faire réciter le Qor’an….  Ce ne sont là que des moyens, alors que le but est de te donner une vision intérieure claire au sujet de toi-même…

Pour ce faire, lorsque le Maître spirituel Ramadan vient dans nos maisons, dans nos cœurs, dans notre existence, dans notre réalité cosmique, il ne vient pas les mains vides. Il vient les bras chargés de cadeaux pour ses hôtes, cadeaux qui sont ceux de tout maître spirituel : une présence, et les meilleurs des enseignements… Ces enseignements qui viennent nous apprendre des choses sur nous-même, sur qui l’on est. Il vient nous offrir des aperçus de notre réalité intérieure, des prises de conscience qui peuvent devenir des déclics.   

A nous de chercher cette opportunité et de chercher la Présence durant ce mois. Puissions- nous le ressentir, le comprendre…



Pour vous accompagner dans vos méditations, retrouvez la prière du mois de Ramadan en vidéo

 

 

 

L’art de recevoir le mois de Ramadan en tant que maître spirituel

 

Recevoir un maître chez soi 

Qu’est-il de coutume de faire lorsqu’on reçoit un maître ? 

Tout d'abord, il faut se munir de ce que l’on appelle “adab” en arabe. Ce terme est souvent traduit par “étiquette”, ou même “protocole”, alors qu’en réalité, il s’agit d’un art de faire les choses. 

Ici, l’art de recevoir un maître, c’est l’art de vivre à ses côtés et en sa présence. C’est l'art de se montrer réceptif à ses enseignements et de recevoir ses cadeaux. C’est là tout ce  dont le maître a besoin : que l’on se tienne prêt à recevoir et à tirer quelque chose de sa présence. 

 

Ne pas résumer l’accueil du maître Ramadan aux actions humaines

Ainsi, je vous invite à voir plus loin que les actions que vous faites pour accueillir cet invité. Le jeûne, la préparation de la nourriture, du petit thé du soir que vous prenez peut-être avec quelques gâteaux faits maison, tout comme les prières, récitations, tarawih, et autres veillées nocturnes ne sont ni plus ni moins que la manière dont vous accueillez cet invité. 

Toutes ces actions sont des preuves de votre belle qualité d’hôte, certes, mais ce n’est pas là ce à que le mois de Ramadan vous invite dans le fond ! Il ne faut pas réduire nos objectifs aux actions humaines que l’on effectue pour accueillir l’invité… Rappelez-vous que même si tous les êtres humains arrêtaient de jeûner, le mois de Ramadan, lui, serait toujours le mois de Ramadan, avec sa présence et ses cadeaux… 

Puisque le mois de Ramadan nous expose à nous-mêmes, afin que l’on puisse savoir qui l’on est, à nous de jouer le jeu. De ne pas chercher à jouer les “bons musulmans” en multipliant les actions, en se suroccupant avec mille et une tâches… 

 

 

 

 

Se rendre réceptif à la présence du maître

Plutôt, accorde-toi du temps pour méditer, pour réfléchir, pour regarder en toi-même avec authenticité. 

Continuer de se mentir à soi-même et essayer de mentir au maître en se cachant derrière un service extravagant, ce n’est pas un bon “adab”. Gesticuler dans tous les sens, s’affoler, mettre les petits plats dans les grands, ce n’est pas la solution… 

Plutôt, ralentis. Attends une minute, et laisse-le opérer en toi. Laisse-le te voir tel que tu es, ou plutôt, laisse-le te montrer qui tu es, comment tu es. Et lorsque tu verras ce qui se cache au fond de toi, n’aie pas peur... 

Si l’on commence à méditer ainsi, cela nous mènera à des ouvertures spirituelles  : l’accès à de nouvelles façons de comprendre et de voir son monde intérieur comme le monde extérieur. 

Nous devons être réceptifs et conscients. Voilà le type de questionnement qui devrait nous occuper de façon quotidienne en cette période : quel est cet enseignement qui vient à moi ? Quelles sont ces pensées qui naissent dans ma tête, que me montrent-elles ? De quoi parlent-elles ? Qu’est-ce qu’elles m’enseignent à mon sujet que je n’avais pas vu auparavant ? Que me disent-elles de mes limites, de mes forces, de mes erreurs ?  

D’autres civilisations savent honorer cet art de recevoir les maîtres

C’est une honte si en tant que “mouslimine”, en tant que personnes censées cheminer en toute harmonie avec la Volonté et les Enseignements Divins on ne parvient pas à cela pendant que d’autres civilisations, comme les civilisations chamaniques par exemple, ont compris ceci à propos de choses beaucoup plus terre à terre.  

J’ai rencontré des chamanes guérisseurs qui utilisaient des plantes médicinales dans leurs soins. Je les ai entendus parler d’elles comme si elles étaient des enseignantes, comme des maîtres. Avant de donner la plante comme traitement pour telle ou telle maladie, ils expliquent au malade qu’avec ce genre de plante, ce n’est pas la substance qui compte. Il s’agit d’un médicament, mais ce n’est pas quelque chose qui agit de l'extérieur en réalité. 

Le traitement se fait plutôt de l’intérieur, car cette plante a le potentiel d’ouvrir un nouveau canal intérieur qui permet à la personne qui la boit de recevoir des enseignements qu’elle est dans l’incapacité de recevoir pour l'instant. Il lui faut en premier lieu parvenir à cet état de conscience modifié, plus élevé…

Si eux comprennent ceci par rapport à des choses terrestres, ne pouvons-nous pas, nous, les élèves de Mohammed, parvenir à le comprendre au sujet du mois de Ramadan ? Alors que c’est bien cela, le véritable enjeu de ce mois béni ? Pouvons-nous comprendre que c’est également l’enjeu de la salat, la prière méditative, et même du Qor’an… Que chacun  peut nous faire monter à ces hauts niveaux de conscience…. A condition qu’on les laisse jouer leur rôle, qui est de nous enseigner quelque chose. 

 

 

Ce que nous devons changer pour bénéficier de la présence du maître Ramadan

 

Ne plus brader la présence de nos maîtres

Si l’on choisit d’être suroccupé à “recevoir l’invité”, sans même lui laisser la possibilité de parler au final… Cela revient à le brader, à sous-estimer sa présence et à se priver du potentiel de transformation qu’il apporte avec lui. 

On voit ce phénomène se produire souvent lorsque tel ou tel groupe ou famille invite tel Shaykh ou tel Habib à venir les visiter. Ils passent tout le mois avant sa venue à préparer un accueil digne d’un hôtel/restaurant trois étoiles ! Les jours précédant sa venue sont passés à cuisiner, nettoyer, faire les courses… Ils se fatiguent par trop d’exigences matérielles, jusqu’à finir irritables et se fâcher les uns contre les autres au sujet de tel détail, de telle petite chose… Quand le Shaykh arrive, ils sont tous fatigués, fauchés et ennemis les uns des autres ! Et bien sûr, pas du tout réceptifs… 

Alors que ce n’est pas là l’objectif de cette visite, bien au contraire… Quel gâchis pour l’enseignant de voir que tout le monde est très occupé sur des questions de nourriture et de boisson, alors que personne n’est disposé à écouter ce qu’il a à partager !

Et que dire d’un maître spirituel, qui, lui, n’a même pas besoin de parler ? Car avant toute chose, au-delà des mots et paroles qu’il peut prononcer, un maître spirituel, c’est une présence. Une présence que l’on a besoin d’embrasser, une présence qui, à elle seule, peut ouvrir un nouveau canal de réceptivité chez l’autre, une ouverture, une prise de conscience. En sa présence, quelque chose d'intérieur peut se produire en vous qui permet de voir les choses différemment, de mieux voir et comprendre le monde extérieur tout comme votre monde intérieur. 

Voilà ce que nous devons chercher durant ce mois de Ramadan… Mais nous sommes si occupés à jeûner la journée ! Et si occupés à festoyer le soir ! Si concentrés à tourner les pages, à compter les jouz et les hizb la nuit… Alors qu’un seul verset bien médité et investi serait suffisant… Car ce n’est pas la quantité qui compte, mais bien la qualité. 

 


Pour vous aider à vivre vos moments de développement de connexion avec Dieu, lire notre article La salat est l'ascension de l'âme

 

Lever les blocages que l'on met entre nous et l’enseignant

Mes chers frères et sœurs, laissons donc l’enseignant jouer son rôle d’enseignant. Permettons au guide de nous guider. Laissons-le et laissons-nous la possibilité d’apprendre des choses sur nous-mêmes, ne créons pas de blocage… 

Tourner le dos à l’invité ou à l’enseignant est un blocage. Ecouter tout sauf ce que l’enseignant essaie de nous transmettre, est une autre forme de blocage. Se cacher de l’enseignant, essayant de prétendre que l’on est ce qu’on n’est pas, est encore pire…

A bas toute prétention ! Que le maître Ramadan voie nos faiblesses, nos frustrations ! Que le maître Ramadan nous permette de voir qui nous sommes vraiment ! Afin que nous puissions courir vers Celui qui nous a créés afin d’implorer Son Aide !

Un autre blocage réside dans le fait de faire du mois de Ramadan une zone de confort... Alors que lui est venu vers nous pour nous donner un renfort ! On s'attend à ce qu'il nous conforte, ce qui l'empêche de venir nous donner plus de force...

 

 

Répondre à l’invitation du Maître

 

  • Dans la lecture du Qor’an

Chaque année, le maître Ramadan vient tel un “rafraîchissement” de la descente du Qor’an. Cela se manifeste par des ouvertures en termes de compréhension de la Parole Sacrée. Quelque chose se produit en sa présence à ce niveau-là, quelque chose qui ne se produit à aucun autre moment, ce qui est normal et s’explique totalement par cette notion de Ramadan en tant que maître spirituel. Être en présence du maître spirituel améliore la compréhension et augmente le nombre de prise de conscience et d’ouvertures. 

Sa présence permet de comprendre et d’améliorer notre vision de certaines choses en quelques instants, alors qu’il aurait fallu des heures et des heures de travail seul pour parvenir au même résultat en étant seul… .

Ne bradons donc pas le maître spirituel Ramadan et sa présence. Lorsque nous lisons le Qor’an, cherchons à le connecter à ces premiers moments, au moment où le Saint Esprit (Rouh) est descendu sur terre pour offrir le Qor’an au Bien-aimé Mohammed (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière, la force de son âme, son héritage spirituel ainsi que notre connexion à lui)… Car à l’occasion du mois de Ramadan, ce même Saint-Esprit revient sur terre, ce qui a de fortes conséquences : quelque chose se passe, quelque chose que nous devons recevoir et accueillir. 



  • Dans les prières nocturnes (tarawih)

Les prières qu’il est coutume de célébrer les soirs du mois de Ramadan (salat tarawih) sont censées être une méditation. Cependant, on peut voir que c’est souvent devenu une routine dont il est devenu difficile de tirer quelque chose…

Pourtant, beaucoup sont dans l’attente et se fâchent lorsqu’on ne fait pas les “20 raka’ates” (20 unités de prières) par soir ! On les trouve prompts à critiquer l'imam, la mosquée, les frères et sœurs autour d’eux, et à changer de mosquée pour les soirs suivants. 

Cela est très surprenant, surtout lorsqu’on constate que cette même personne ne comprend pas un mot d’arabe… Il y a pire encore pourtant… Parfois, on constate que certains imams, forcés de répondre à cette demande de performance, récitent bien le jouz du Qor’an chaque soir, alors que eux-mêmes, ne comprennent pas un mot de ce qui est dit… Leur récitation devient alors monotone. Les versets sont tous chantés  avec la même mélodie, sur le même ton, que ce soient des versets parlants du paradis ou de l’enfer !  

Sincèrement, il est temps pour nous de nous poser les bonnes questions. Que sommes-nous en train de faire ? Quel est notre objectif ? A quoi bon s’installer dans une routine vide de sens, et passer à côté de l’invitation qui est faite par le mois de Ramadan : vivre des soirées méditatives autour de la Parole Sacrée, des soirées spirituelles qui favorisent l’introspection, le développement de conscience et de connexion à Dieu…

Mes chers frères et sœurs, je vous invite à prendre un moment seul… Parlez au maître Ramadan, et demandez-lui : “que veux-tu m'apprendre aujourd'hui ? Dis-moi quelque chose à mon sujet, je veux en apprendre davantage et me connaître un peu plus afin d’évoluer, de m'améliorer...

Voilà qui serait plus bénéfique pour nous…

 


Pour vous accompagner dans la célébration de la Nuit du Pourvoir et de la Destinée, voici notre méditation guidée spécialement dédiée en vidéo : 

 

 

  • En ce qui concerne les mosquées

Le mois de Ramadan nous invite à passer plus de temps à la mosquée. Ce qui est intéressant, car la mosquée aussi, en elle-même, est un maître spirituel, tout spécialement si elle est fondée sur une vision et sur de hautes intentions. 

La mosquée (masjid) est un endroit spirituel, un espace de grâce qui est au-delà de l’espace. Elle est également bien au-delà du nombre de personnes qui y prient. Au-delà des murs, des portes et de la structure, c’est un espace sacré, un lieu saint où la Présence de Dieu est plus palpable. 

C’est pour cette raison que lorsque l’on vient prier dans la mosquée, la prière est meilleure. Dieu nous dit que la prière est meilleure en “ajr” de 27 degrés. Or, cette notion de “ajr”, qui est souvent traduit par “récompense”, ne doit pas être comprise sur le plan quantitatif. Là encore, il s’agit de qualité, et non pas de quantité. 

Lorsqu’on entend cette phrase “meilleure de 27 degrés”, nous devrions comprendre “27 degrés de présence supplémentaire”. Ainsi, nous avons vingt-sept fois plus de chance d’apprendre et de recevoir des prises de conscience lorsque l’on est en présence du maître spirituel “espace saint/sacré nommé masjid” que lorsque l’on est seul chez soi…  

Si l’on se trouve dans une mosquée qui, en plus, a été fondée par des maîtres spirituels, alors on pourra apprendre de chaque petit tapis, de chaque petit décor, de chaque détail. C’est pour cela d’ailleurs, que lorsque l’on se rend dans les mosquées de Turquie par exemple, on apprend beaucoup, on reçoit. Quelque chose de cet ordre là se produit, qui est bien au-delà de l’esthétique, au-delà des dorures… Il y a quelque chose, une communication, une énergie, une présence, une présence spirituelle appelée le masjid qui vient nous donner ses enseignements. 

Ainsi, lorsque nous nous rendons dans une Maison de Dieu, soyons dans une démarche de présence et d’ouverture. C’est de cette façon que l’on pourra recevoir plus de Présence.



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