Les cinq "piliers" : la part obligatoire de l'héritage mohammadien

connaître dieu pour mieux l'aimer marcher dans les pas des maîtres de la conscience prophète mohammed Apr 27, 2021

 

Les cinq piliers de l’Islam sont les cinq racines, les cinq cordes qui nous relient à Dieu. Ce sont les cinq expressions prophétiques les plus aimées de toutes les expressions. Car Dieu a dit : "Mon serviteur, celui qui M’appartient, celui qui cherche à développer et exprimer ce sens d’appartenance à Moi ('abd) ne pourra pas trouver d’actes plus puissants, plus expressifs, plus efficaces que ces actes que J’ai rendus obligatoires, cette part de l’héritage mohammadien que J’ai rendue obligatoire pour chacune et chacun d’entre vous”.

L’héritage de notre Bien-aimé Mohammed (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) dépasse les cinq piliers de l’islam en tant qu’actes, tout comme l’héritage islamique ne se limite pas aux dômes et aux minarets. Nous avons avant toute chose hérité des cinq piliers en tant que part obligatoire de chacune et de chacun de la Rahma, de l’Amour Inconditionnel Divin. Notre part obligatoire dans l’héritage mohammadien, notre part obligatoire de la conscience universelle symbolisée par la lettre "mim"/"ﻣ". Encore faut-il désirer faire partie de ce cercle de conscience.

 

"Les cinq piliers de l’Islam sont les cinq racines, les cinq cordes qui nous relient à Dieu. Ce sont les cinq expressions prophétiques les plus aimées de toutes les expressions."



Les cinq piliers sont donc les obligations ("al-fara’id"), au sens de parts obligatoires. D’ailleurs, la science de l’héritage, le droit des successions islamiques, s’appelle également "‘ilm al fara’id".

Laissez-moi vous raconter une anecdote à ce sujet. Un jour, j’ai trouvé un livre dans la bibliothèque qui s’intitulait "loubab al-fara’id". C’était une période de ma vie où je voulais en apprendre plus sur le droit islamique (fiqh). Je n’ai pas ouvert le livre, je l’ai jugé par la couverture et l’ai apporté avec moi en voyage. Littéralement, "loubab al-fara’id" veut dire “l’essence des obligations”, j’ai donc pensé qu’il s’agirait d’un ouvrage portant sur les dimensions intérieures et spirituelles des "actes obligatoires". Une fois arrivé à destination, j’ouvre le livre et j’y trouve des maths, des calculs, des problèmes ! “Si quelqu’un a tant de chèvres et qu’il a tant d’enfants, et que sur ce nombre d’enfants, il y a tel nombre de filles, combien de chèvres aura chaque enfant ?” C’est là que j’ai compris que “‘ilm al fara’id" signifie les "parts obligatoires de l’héritage", lorsque quelqu’un décède.

Et ce n’est pas anodin comme parallèle. Car il faut comprendre que la religion n’est qu’une succession. L’islam est l’héritage de Mohammed (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui), et dans ce patrimoine mohammadien, dans ce patrimoine universel de conscience, dans cette conscience globale, cette paix universelle et cet Amour Inconditionnel, chacune et chacun a sa part obligatoire que notre Seigneur a concrétisé, manifesté, auquel Il a donné corps et formé dans ce qu’on appelle les cinq piliers de l’islam.

 

CINQ VERSETS, CINQ COUPES VERSÉES

C’est en introduction de Sa Sainte Parole, juste après la sourate de l’Ouverture, dans la sourate 2, que Dieu nous dévoile ces cinq piliers, cet héritage qu’il nous faut venir chercher :

 

1) Alif ا - Lam ل  - Mim م

2) Voilà la religion, la mission, une mission au sujet de laquelle il n’y a pas de doute, C’est une guidance et une guidée pour ceux qui cherchent à développer leur conscience du Divin, pour ceux qui cherchent à être guidés (al-mouttaqqine),

3) Ceux qui croient (you’minouna) et qui sont perméables à l’invisible (ghayb), qui établissent la connexion (salât) et qui dépensent de ce qu’on leur donne,

4) Et ceux qui croient en ce qui t’a été descendu et ce qui a été révélé avant toi et qui ont la certitude (yaqin) quant à l’au-delà, 

5) Ceux-là sont dans la guidance de leur Seigneur Éducateur, et ils sont ceux qui réussissent. (S.2 – V.1 à 5)

 

1) : Alif ا Lam ل Mim م

1) "Alif -ا " : est le symbole de l’infini, de haut en bas et de bas en haut. C’est cette ligne, cette droite, qui n’a ni début, ni fin, comme en géométrie. Cela symbolise la connexion, la corde qui nous vient du Divin, la Source de la vie.

"Lam -ل " représente l'intermédiaire (wassila), du monde angélique ou prophétique, le vertical qui devient horizontal, ou même davantage, c’est le vertical qui descend jusqu’au fond, qui descend même en-dessous de notre niveau pour venir nous porter. D’ailleurs, le Lam a la forme d’une louche que tu peux plonger et avec laquelle tu peux servir. Il représente le Prophète et l’Ange qui plongent pour nous servir.

"Mim م ou ﻣ" est la lettre en forme de cercle. C’est le Mim de Mohammed, symbole de l’ouverture, de l’éclosion, de la floraison, du début de la manifestation car toute chose naturelle se manifeste, s’élève et émerge en cercle. Le Mim évoque les yeux ouverts, l’ouïe, la vue, le cœur. Tout est cercle. Tout.

De la même manière, si l’on jette un caillou dans un lac, cela va créer des ronds d’eau, des ondes circulaires concentriques qui se propageront tout autour. Car c’est cela la nature, c’est la vie : tout est énergie. Une énergie vivante, et non statique ! D’ailleurs à travers ces cercles, tu peux communiquer la vie, tu peux créer quelque chose. Les ondulations ne sont pas juste des phénomènes, c’est une vie qui se crée, une vie qui dépasse la vie biologique, une autre sorte de vie qui ne concerne pas le monde des objets, mais le monde des vibrations.

D’ailleurs, on sait qu’une chose est vivante lorsqu’il y a des hauts et des bas, lorsque c’est ondulatoire. L’objet, le statique, lui, est toujours linéaire. Le linéaire, c’est la mort. S’il y a des hauts et des bas, cela signifie que la chose est vivante. Donc si vous avez des hauts et des bas dans votre cheminement, c’est que vous êtes vivants, par la grâce de Dieu, votre cœur bat, c’est une bonne nouvelle ! Entre vallées et montagnes, c’est comme cela que le voyage organique du pèlerinage s’effectue.

Ces lettres nous indiquent que pour être servi de notre part de Connexion Divine par le biais de l'intermédiaire, il faut que l’on soit connecté au Mim ﻣ de Mohammed, il faut être soi-même un mim ﻣ. Il faut que nos yeux, nos oreilles, notre cœur et tout notre être soient grands ouverts. Il faut aussi que nous fassions partie du Mim, que nous fassions partie du cercle de la conscience.

2) Voilà la religion, la mission (kitab) au sujet de laquelle il n’y a pas de doute, une guidance et une guidée pour ceux qui cherchent à développer leur conscience du Divin, pour ceux qui cherchent à être guidés (al-mouttaqqine),

3) Ceux qui sont perméables et qui croient (you’minouna) en l’invisible (ghayb), qui célèbrent leur connexion (salât) et qui dépensent de ce qu’on leur donne,

Ceux qui croient en l’invisible sont ceux qui disent et vivent la Réalité du témoignage "je témoigne qu'il n'y a de Dieu que Dieu, et je témoigne que Mohammed est le Messager de Dieu", ce qui correspond au premier pilier de l’islam. Ce sont ceux qui croient en quelque chose qui dépasse la matière et dont la foi ne dépend pas du visible et du monde matériel. Ceux qui croient au seul invisble (ghayb) absolu, qui est Dieu Lui-même, l’Invisible et l’Indivisible absolu. Toute autre chose que Lui fait partie du monde de la création et par conséquent est visible, ne serait-ce que par une création qui lui est similaire.

Par exemple, les Anges relèvent de l’invisible pour toi et moi, mais ne sont pas invisibles ni les uns pour les autres, ni pour les prophètes. Aussi, même si ce n’est pas une chose à chercher pour elle-même, Dieu peut, par Sa Grâce et Sa générosité, permettre à Ses amis et Ses alliés de voir les Anges. De même, les jinns font partie du monde invisible pour toi et moi, mais sont visibles les uns pour les autres, ainsi que pour certaines personnes de bonne foi comme les amis de Dieu ou de mauvaise foi comme les magiciens. Aussi, les bactéries ont fait partie du monde de l’invisible et en font toujours partie pour toi et moi, mais avec un microscope, elles deviennent bel et bien visibles.

Voilà pourquoi nous pouvons affirmer que l’Invisible Absolu est Dieu, car dans la Réalité Absolue, toute invisibilité en dehors de La Sienne est une invisibilité relative. Aussi, il est le Seul Indivisible, donc au final le Seul Individu dans la Réalité. Et par conséquent, tout autre indivisible, tout autre individu ou tout autre identité en dehors de Lui n’est que relative, et sous une identité prêtée. Donc pourquoi ne pas directement s’attribuer l’Identité Suprême et devenir un serviteur du Divin (abdullah) ?

 

"Développe ce sentiment d’appartenance inébranlable, adopte cette identité insecouable qui n’a pas de comparable !"

 

C’est la seule identité que personne ne peut te prendre, l’identité que notre maître Jésus (que Dieu continue de nourrir son être et notre connexion à lui) a revendiquée dès la naissance, lui qui est venu en ce monde sans crise identitaire. Si on te pose la question : “qui es-tu ?” Réponds comme lui : “Je suis ‘Abdullah !” Développe ce sentiment d’appartenance inébranlable, adopte cette identité insecouable qui n’a pas de comparable !

Ceux qui croient en cet Invisible croient également en un Sens qui dépasse leurs cinq sens. Nos cinq sens nous donnent accès au monde relatif, ils font partie de ce qu’on appelle le monde des témoignages relatifs (shahada). Car si l’on réfléchit, de quoi peut-on témoigner avec notre œil physique qui se révèle totalement inutile une fois la nuit tombée ? Sa lumière ne se suffit pas à elle-même, elle est relative donc puisqu’elle a besoin d’une autre lumière venant de l’extérieur pour permettre la vision et le témoignage. Et c’est pour dépasser le monde relatif et parvenir au monde absolu que Dieu nous a offert cinq piliers, et cinq prières méditatives (salât).

Seul l’œil du cœur est lumière sur lumière. Cet œil que l’on appelle aussi œil de l’esprit, ou qutb. Le pôle en nous, le cercle du "mim - ﻣ", l’œil ouvert du cœur. C’est le ghayb en toi, al-moughayb, le Youssouf en toi que les onze frères, représentés par tes onze membres, ont placé dans l’invisible du puits, puis qui sera aussi confiné à l’invisible de la prison par le Roi pendant plusieurs années. Il s’agit de l’esprit en nous, voilà le Sens dont nous parlons.

Ainsi, toute métaphysique en dehors du Métaphysique n’est que relativement métaphysique. Elle reste physique en réalité, même les Anges, les jinns, tout. La seule Métaphysique absolue c’est la Métaphysique Divine. Ceux qui croient dans la vraie métaphysique sont donc ceux qui sont prêts à entrer dans une expérience métaphysique : une expérience qui n’est pas physique et qui ne dépend pas de leurs cinq sens. Voilà exactement ce que sont les cinq piliers et aussi les cinq prières rituelles dont Dieu parle dans la suite du verset.

Il nous dit que ceux qui, après avoir cru, touché et senti l’existence de cet Invisible à travers eux, en eux et en toute chose autour d’eux vont être ceux qui s'inscrivent dans une recherche de connexion avec le Divin (salât). Il s’agit là du second pilier de l’islam. Puis, ces personnes sont aussi celles qui dépensent de ceux qu’on leur donne, en d’autres termes, qui s’acquittent de l'aumône purificatrice (zakât). Et nous voici avec le troisième pilier.

4) Et ceux qui croient en ce qui t’a été descendu et ce qui a été révélé avant toi (Mohammed) et qui ont la certitude (yaqin) quant à l’au-delà,
La chose dont il est question ici, celle qui a été révélée au Prophète et qui a aussi été révélé avant lui est le jeûne. Dieu le dit dans le Qor’an : “Ô croyants ! On vous a prescrit le jeûne comme on l’a prescrit pour ceux qui sont venus avant vous". Il s’agit du seul acte de dévotion qui n’a pas changé, qui est restée le même au fil du temps.

Enfin, ceux qui ont la certitude quant à l’au-delà sont ceux qui accomplissent le pèlerinage, ceux qui témoignent et deviennent des preuves eux-mêmes par leur ancrage dans cette certitude. Nous avons donc dans ce verset les quatrième et cinquième pilier de l’islam : le jeûne et le pèlerinage.

5) Ceux-là sont dans la bonne direction, sur la bonne voie de leur Seigneur Éducateur, et ils sont ceux qui réussissent, ceux qui prospèrent ("al-mouflihoune")
La présentation, l’introduction des cinq piliers nous indique que les personnes qui les mettent en pratique et les vivent sont sur la bonne voie. Ils sont en train de planter leur semence sur le bon terrain, dans le bon champ, et ils pourront bientôt récolter les fruits de leur investissement ("mouflihoune" contient la racine "falah", qui signifie cultivateur, agriculteur).



DE L’ATTESTATION AU TEMOIGNAGE

Ainsi, si l’on regarde l’enchaînement des versets, on réalise que Dieu nous donne les étapes du cheminement. On commence le chemin par Alif ا - Lam ل  - Mim م : on commence par croire (you’minoune) en quelque chose que l’on ne voit pas, pour finir par avoir la certitude complète (youqinoune). Le cheminement commence par "j’atteste" et nous mène à "je témoigne" après avoir réussi le test des cinq "piliers", des cinq stages, des cinq horizons, des cinq niveaux, ou des cinq exercices de développement de conscience.

 

"On commence le cheminement par croire (you’minoune) en quelque chose que l’on ne voit pas, pour finir par avoir la certitude complète (youqinoune)."

 


Gloire à notre Créateur dans sa Majesté et Sa toute Puissance ! Tout est là, dans cette manifestation du Merveilleux Qor’an : cinq versets, cinq coupes versées.

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