Il m'a été posé cette question : "Je tombe régulièrement dans une profonde dépression, et je commets encore et toujours les mêmes péchés... Que puis-je faire ?". Voici ici ma réponse à cette question, réponse qui, je l'espère, sera bénéfique au plus grand nombre. En effet, ce genre de blocage génère beaucoup de souffrance, alors que nous devons toujours nous considérer comme étant les élèves de Dieu, cherchant à cheminer et à apprendre, et ce quel que soit notre état. Car l'objectif est bien de parvenir à goûter et expérimenter la Réalité de l'Unicité Divine, qui se trouve au-delà de toute dualité.
Être un Elève de Dieu
Quelle est ton identité
Avant toute chose, il faut se poser la question : qui suis-je ?
Vous êtes un élève de Dieu. Dites-vous : "J'apprends et je progresse sur le chemin. Tout le reste fait partie du paysage.”
Que vous priiez beaucoup, ou très peu… Que vous ayez un temps de méditation quotidienne, ou non… Que vous puissiez vous engager dans le service ou que vous vous sentiez trop paresseux… Que vous vous sentiez très en forme ou au contraire si déprimé… Tout cela ne définit pas qui vous êtes au final et ne constitue pas l'essence du cheminement spirituel. Cela fait partie du paysage, qui, par définition, est censé changer au fur et à mesure de votre progression sur le chemin.
Votre véritable identité est le voyageur en vous, le cheminant, le pèlerin, le Don Divin de la lumière de l'âme (rouh) en vous qui ne connaît pas la dualité. Identifiez-vous donc à cette identité-là !
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La porte de la relation n'est jamais fermée
En réalité, nous pouvons bien plus apprendre de l'échec et de la perte d'énergie que ce que nous pouvons apprendre du succès et de la constance.
Tant que vous êtes conscient que vous êtes un élève de Dieu, ne vous inquiétez pas. Comme l’a dit Ibn `Ata Allah as-Sakandari : "Si la porte de l'obéissance est fermée, la porte de la relation et de la Connexion à Dieu n'est jamais fermée."
Prenons un exemple : si je ne me réveille pas pour la prière de l’aube (Fajr) parce que j'ai fait quelque chose la nuit précédente qui m’a fatigué, que dois-je faire ? Dois-je :
- tomber dans un nouveau trou de tristesse et de culpabilisation ?
- commettre de nouveaux péchés ?
- devenir dépressif ?
- ou ne devrais-je pas tout simplement être conscient du fait que je suis un élève de Dieu et considérer ce fait comme une opportunité d'apprentissage à partir de laquelle je peux grandir, évoluer et m’élever ?
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Vivre avec Dieu : chercher la réalité du Tawhid (Unicité) au-delà de toute dualité
Votre relation avec Dieu doit dépasser la dualité obéissance/désobéissance, pour se vivre dans la réalité de L’Unicité. Vous pouvez obéir et désobéir, prier et ne pas prier, vous êtes pour autant toujours l'Amoureux et l'Alève de Dieu. Il est toujours votre Enseignant et votre “Rabb” : Le Nourricier de votre âme et de tout votre être qui prend constamment soin de votre croissance vers votre plein potentiel.
C'est l'une des compréhensions que nous pouvons tirer du verset 18 de la sourate 18 où Dieu dit : وَنُقَلِّبُهُمْ ذَاتَ الْيَمِينِ وَذَاتَ الشِّمَالِ ce qui littéralement signifie :
“Et Nous les retournons sur le côté droit et sur le côté gauche”
Le côté droit étant le symbole de l’obéissance et le gauche celui de la désobéissance, on peut comprendre cette signification dans ce passage du verset :
"Nous les travaillons, Nous leur enseignons à travers l'obéissance comme la désobéissance."
L'obéissance est une chose, l'amitié avec Dieu en est une autre. Alors, que votre objectif soit de rester en compagnie de Dieu (الصّحبة - sohba) et non de faire les choses correctement (الصّحّة - Sihha) ! Si l’on y pense, cette règle devrait même s’appliquer à toutes les relations d’amour, car offrir une bonne compagnie ne signifie pas être parfait ni faire les choses tout le temps comme il faut…
Stresser à cause de ses erreurs ne fonctionne pas. La pression malsaine que l’on s’inflige parfois à soi-même ne fonctionne pas. La culpabilité ne fonctionne pas.
Laissez ce nouveau point de vue s'ancrer dans votre conscience afin de pouvoir dépasser le stress, la mauvaise pression et la culpabilité. Continuez à répéter cette phrase comme un mantra, et laissez-la transformer votre paradigme. Cela pourrait vous libérer et vous ouvrir une toute nouvelle perspective dans votre relation avec Dieu.
