L’histoire des chama’il du Prophète Mohammed : apprendre à le connaître pour apprendre à l’aimer

amour prophète mohammed Jun 09, 2023
chama'il Prophète mohammed

Le terme “chama’il” renvoie à celui de “kama’il”, ou de “kamalat”, c'est-à-dire “les perfections”, ou “les qualités”ou encore “le summum des qualités”. Il s’agit d’un art dont l’objet d'étude n’est autre que les qualités et le bon caractère du Prophète Mohammed (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière, la force de son âge, son héritage spirituel et notre connexion à lui et à ses héritiers), ou en d’autres termes, l’étude de sa personnalité. Dans cet article, nous allons nous intéresser à la genèse de cet art : comment est-il né ? Qu’est-il venu nourrir chez ceux qui l’ont initié ? 



Les chama’il sont nés du désir de la deuxième génération de connaître le Prophète 

 

Cet art de chama’il est tout d’abord né du désir de la deuxième génération (dite at-tabi’ine) de connaître la personnalité du Prophète (que Dieu nous fasse grandir par sa lumière). 

Définition de cette génération de tabi’ine 

Il s’agissait de personnes qui n'ont pas vécu avec le Messager, qui ne l’ont ni vu, ni entendu parler. Elles n’ont pas entendu l’appel prononcé de sa bouche, et n’ont pas eu l’occasion de prier derrière lui, ceci alors que son départ du monde terrestre a précédé leur venue de très peu ! Car entre le départ du Prophète et le moment où ils ont embrassé l’islam se trouvait peut-être un, deux voire trois ans seulement…

On peut imaginer leur état, et leur désir intérieur… “Si seulement j’étais arrivé ne serait-ce qu’un an auparavant, j’aurais pu le rencontrer et l’écouter parler ! J’aurais pu le voir, le toucher…” 

Cette génération a certes assisté à la continuité de la marche mohammadienne, mais pas forcément à celle de la démarche ou de la vie mohammadiennes, qui sont une toute autre chose. Ils ont vu devant leurs yeux la continuité historique de cette marche qu'on appelle l'histoire islamique, et qui comprend de bonnes choses, mais aussi de mauvaises… 

On peut les imaginer, assistant aux événements de leur époque, vivant avec leurs contemporains, sans pouvoir aller voir le Bien-aimé Messager (que Dieu continue de nourrir son être et nous connecte à lui, à son héritage et à sa force d’âme) et lui demander directement : “ya RasoulAllah, est-ce vraiment cela que tu voulais ?”, “Est-ce que tu es d'accord avec ceci ? Est-ce que c'est cela que Dieu t'a révélé ?” 

 

 

 

Les tabi’ines ont observé les compagnons

Cette génération a également vécu au contact des compagnons du Messager, à qui elle a posé des questions sur le Bien-aimé. 

Ils ont côtoyé ces compagnons qui, loin d'être des héros mythologiques comme on veut nous les présenter parfois, étaient des êtres humains… Des êtres humains qui commettaient parfois des erreurs certes, mais le dénominateur commun était la sincérité, et aussi leur état lorsque le nom de leur Bien-aimé (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière, la force de son âge, son héritage spirituel et notre connexion à lui et à ses héritiers) était mentionné en leur présence. 

Lorsque l’un parmi eux évoquait l’Envoyé de Dieu, chacun devenait comme le bambin qui entend le nom de sa mère qui, récemment décédée, l’a laissé orphelin… Le manque et la nostalgie qu’ils exprimaient était tels que leur état venait soulever et réveiller des choses chez cette deuxième génération qui témoignait de tout cela. 



 

Vous cherchez à mieux connaître le Prophète ? Visionnez notre vidéo "Une Rahma pour les univers"

 

 

L’art des chama’il répond également au besoin des compagnons et de sa famille de se rappeler le Prophète, pour encore mieux l’aimer

La science de l’étude de la personnalité du Prophète est ainsi née de ce besoin de la deuxième génération de connaître le Prophète et de l'aimer, mais aussi, de ce besoin de renforcer l’amour pour le Prophète. Car en réalité, les tabi’ine n’ont pas été les seuls à poser des questions… Les compagnons eux-mêmes s'interpellaient les uns les autres pour se remémorer leurs souvenirs du Bien-aimé (que Dieu nous nourrisse et nous renforce par son amour). 

D’ailleurs, le meilleur de tous les récits de chama’il nous vient de ses petit-fils Hassan et Houssein, les enfants de Fatima qui ont été élevés par le Prophète lui-même (que Dieu nous connecte à eux et à leur héritage de lumière). 

Pourtant, Hassan n’était pas un bébé lorsque le Prophète a été choisi pour rejoindre la compagnie du Compagnon Suprême… Il était âgé de 7 ou 8 ans, âge auquel l’être humain a déjà des souvenirs. Hassan a bel et bien connu son grand-père durant ses huit premières années d’existence, tout comme son frère Houssein qui était pour sa part âgé de 6 ou 7 ans au départ du Bien-aimé. 

En effet, les deux frères avaient moins d’un an d’écart, Fatima s’étant “élevée enceinte” (permettez-moi cette liberté, je préfère dire s’élever enceinte que tomber enceinte !) juste après son accouchement. Il est même dit qu’ils n’avaient que 6 mois d’écart, la gestation de Houssein n’ayant duré que six mois, le minimum pour un bébé viable. D’ailleurs son nom, donné par le Prophète, venait de sa toute petite taille, celle d’un bébé prématuré, ou en tout cas né de façon précoce. 

Ainsi, Hassan et Hussein ont connu leur grand-père. Ce dernier les a portés, aimés, élevés… La première chose qui est entrée dans leur gorge n'était autre que la salive du Prophète lui-même, suivi du lait de Fatima - qui est une partie du Prophète lui-même (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière, la force de son âge, son héritage spirituel et notre connexion à lui et à ses héritiers) selon une parole prophétique bien connue : 

“Fatima fait partie de moi et je fais partie d’elle.” 

 

 

Pour aller plus loin sur la relation de Fatima et du Messager Mohammed, lire notre article La rose de son père

 

Pourtant, ils n’ont pas croisé un compagnon à Médine sans lui demander de leur parler de lui… On peut les imaginer, posant des questions : “Est-ce que tu as connu notre grand-père ? Est-ce que tu te rappelles de lui ? Est-ce que tu peux nous raconter des histoires sur lui ? Dis-nous… Comment mangeait-il ? Comment buvait-il ? Comment se comportait-il à la maison, comment était-il à l'extérieur, au marché, à la mosquée ? Comment était son allure lorsqu’il marchait ?...” . De même, ils ont également fait le tour de toutes les épouses du Messager pour leur demander comment le Prophète était dans l’intimité de son foyer…

Certes, il s’agissait pour eux de se préparer à être des leaders, les imams qui allaient prendre la relève de leur grand-père et qui avaient besoin de comprendre et d'apprendre, mais ce n'était pas seulement cela. C’était plus que cela… C’était des demandes motivées par l’amour, car lorsque l'âme devient passionnée de quelqu'un, elle ne veut plus rien entendre d’autre que des histoires concernant cette personne… Et même quitte à écouter la même histoire chaque jour ! 

D’ailleurs, on ne peut que les comprendre, car dans chacune des descriptions que les compagnons leur donnaient de leur Bien-aimé (que Dieu continue de renforcer la force de son âme et sa lumière et qu’Il nous renforce à travers notre connexion à lui) , se trouvait une épice particulière qui variait selon la perspective que ce compagnon-là avait du Prophète. Et Dieu sait qu'ils n'avaient pas tous la même perspective ! 

Tout simplement car l'islam est une religion fertile, et non pas une idéologie de formatage de cerveau qui interdit la différence de perspective et la divergence d'opinion. Chacun avait son opinion et sa perspective : chacun avait quelque chose à dire qui différait de ce que disaient les autres, et ce que ce soit sur un plan spirituel, émotionnel, rationnel ou sentimental, mais aussi qui différait dans les degrés et dans l’éventail des expériences vécues.  



 

 

Nous voyons donc que les contractions qui ont provoqué la naissance de cet art de ach-chama’il ou de l’étude de la personnalité du Prophète Mohammed (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière, la force de son âge, son héritage spirituel et notre connexion à lui et à ses héritiers) était ce désir ardent des compagnons et de leurs successeurs de le connaître afin de l'aimer. 

Dans un prochain article, nous nous poserons la question : que peut nous apporter cette étude à nous, aujourd'hui, plus de quatorze siècles plus tard ? 

 


 

Cet article est extrait de notre formation en ligne Etude de la personnalité prophétique. Vous désirez aller plus loin et vous lancer dans cette étude ? Retrouvez toutes les informations ici : https://www.hamdibenaissa.fr/fel-etude-de-la-personnalite-prophetique

 

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