Le 8ème jour de Dhoul Hijja : Journée de l’étanchement de la soif

prières/méditations pèlerinage/hajj vivre en harmonie avec le divin Jun 26, 2023

Nous sommes au huitième jour du mois sacré de Dhoul Hijja, jour du commencement officiel du Hajj. En ce jour, les pèlerins quittent le sanctuaire sacré de la Ka’ba pour se rendre dans la vallée de Mina où ils vont passer quatre jours. Ils vont passer la nuit dans les tentes spécialement montées à cet effet. Demain matin, aux premières lueurs du jour, juste après la prière du matin, ils vont partir pour passer la journée sur la montagne Arafat, le rite le plus important du Pèlerinage, celui qui est le Hajj par essence. En ce jour très spécial, nous lisons chaque année une très belle prière nommée Prière de demande d'étanchement de la soif qui consiste à demander à Dieu d’assouvir la soif de différentes dimensions de notre être. En cette veille du jour le plus important de l’année, et le plus important de la vie d’un Pèlerin, il s’agit de reconnaître les différentes soifs auxquelles nos dimensions sont exposées, et de demander à Dieu de nous abreuver en conséquence. 

 

La prière de demande de l'étanchement de la soif 

 

Voici la traduction méditative de cette prière :

 

Ô Seigneur, 

Étanche la soif de nos cœurs à travers les lumières de Ta Connaissance ! 

Étanche la soif de nos âmes spirituelles par les lumières de Ton Amour ! 

Étanche la soif de nos pensées profondes, le cœur de notre cœur, par les lumières de Tes Manifestations ! 

Étanche la soif de nos raisons par les lumières de la méditation ! 

Étanche la soif de nos âmes immatures par les lumières de la purification ! 

Étanche la soif de nos corps par les lumières de la droiture, de l'alignement, et de la constance dans l'effort ! 

Étanche la soif de nos êtres par les lumières de notre appartenance à Toi et de notre identification par Toi ! 

Ô Toi, le Possesseur de la plus parfaite des grandeurs et de la pure générosité !

 

Pour aller plus loin sur la notion de prière, lire notre article Qu'est-ce que la prière (dou'a) ? 

 

Le parallèle entre l’eau et la lumière

On remarque dans cette prière que chaque dimension a sa propre demande, et que partout, on demande à Dieu d’abreuver la soif par une lumière spécifique. Le parallèle est ainsi fait entre l’eau et la lumière : ce sont différentes lumières qui peuvent abreuver nos soifs.  

Deux éléments peuvent nous rappeler l’élément noble de la lumière : le feu (car il faut une flamme pour éclairer), et l’eau (par sa clarté et sa pureté). On voit que c’est l’eau qui a été choisie pour rappeler la lumière dans les rituels, et notamment dans “al-woudhou”. Communément traduit par “les ablutions”, il s’agit plutôt si on prend le sens littéral du mot woudhou d’un exercice méditatif d’illumination ou de développement de lumière, d’éclaircissement. 

Or, on effectue ce rituel avec de l’eau, et ce de manière très forte sur le plan symbolique. Dans les gestes physiques, ce rituel consiste à laver ou mouiller certaines parties de notre corps physique. Mais ce que l’on demande à Dieu ce faisant, ce que l’on cherche vraiment, c’est de laver nos cœurs avec sa Lumière ! De nous préparer pour pouvoir nous tourner vers Lui en prière et recherche de connexion lors de la salat.  

Comme tous les rituels, il s’agit d’une pratique physique qui sert à rappeler et nourrir une vérité métaphysique. Cette pratique permet également de donner au corps, à l’élément terre cette fois-ci, sa part dans cette expérience spirituelle. C’est pour cette raison que les rituels sont toujours hautement symboliques, et qu’il ne faut surtout pas les réduire à de simples exercices physiques. Il s’agit plutôt de ramener le sens dans la matière et d’utiliser la matière dans le retour à l’essence, dans le développement du sens.

 


Pour aller plus loin sur le rituel de l'illumination, visionnez notre vidéo dédiée à ce sujet : 

 

 

Une lumière pour chaque soif

Cette prière énumère certaines soifs qu’il nous faut reconnaître. Méditons ensemble sur certaines de ces soifs. 

Tout d’abord, la soif du cœur. Car oui, les cœurs sont assoiffés, et la seule boisson qui peut étancher leur soif est celle de la lumière de la connaissance de Dieu. Cette connaissance ne vient qu’après avoir entrepris un chemin de développement de croissance spirituelle, qui est jalonné de différentes étapes : prise de conscience, développement de conscience, développement de reconnaissance puis enfin, la croissance. Une fois parvenu à l’aboutissement de ce chemin, on devient des âmes matures pour qui le fruit, le trésor de la connaissance de Dieu devient tangible. 

En deuxième position vient la soif de l’esprit. Les esprits, eux, ont besoin d’amour… L’esprit, le cœur du cœur, est amoureux par définition. C’est pourquoi on demande à Dieu d’étancher leur soif par la lumière de Son Amour. 

Vient ensuite la soif du corps, qui n’est pas à ignorer ! Il ne s’agit pas de la soif matérielle, de la demande d’eau et de nourriture, mais d’une soif de droiture, d’alignement et de constance dans l’effort. Le corps est ainsi fait : il sera misérable tant qu’il ne sera pas investi. D’ailleurs, la majorité de nos maladies proviennent aujourd'hui du manque d’effort physique. Le corps ne sera satisfait que lorsqu’il sera engagé et investi. 

Nous notons enfin que nous demandons l’étanchement de la soif de nos êtres par les lumières de l’appartenance à Dieu et de l’identification par Dieu. Car l’être profond en chacun d’entre nous est assoiffé d’Union et d’Unicité (Tawhid). Cet être ne verra sa soif étanchée que lorsqu’il épousera la vraie identité de l’être, lorsqu’il se définira comme étant un Abdoullah : l’être qui a réalisé sa pleine appartenance à Dieu. 




 

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