Qui est le Prophète Issa : ses fonctions et son nom (1/4)

jésus marcher dans les pas des maîtres de la conscience mawlid paix vivre en harmonie avec le divin Dec 25, 2022

 

Qui est celui que l’on nomme Issa en arabe ? Quel est sa place et sa fonction en islam ? Notre Bien-aimé Prophète Issa ou Jésus est un Prophète particulier, unique même, pour lequel, comme beaucoup d’entre nous, j’éprouve un amour spécial. Souvent, je plaisante au sujet de mon nom de famille qui remonte au moins à une dizaine de générations. "Ben Aissa" signifie en effet "fils de Jésus", et c'est une filiation symbolique et spirituelle que ma famille affectionne tout particulièrement. Chaque année, j’aime profiter de la période de festivités quasi mondiale de fin d’année solaire pour célébrer moi aussi la naissance de Jésus, pour célébrer ce que l’on appelle son “Mawlid”. C’est ainsi que, le 23 Décembre 2021, j’ai eu l’immense joie d’animer une conférence intitulée “Jésus, l’Homme et Prophète : la Vie, la Voie, la Vérité”. De cette conférence est né le présent article, présenté sur ce blog en quatre parties. Nous allons voir dans cette première partie comment Dieu présente Issa dans Sa Parole Sacrée : comme un signe manifeste pour les êtres humains et une grâce, un lien d'amour entre les hommes et leur Seigneur. Nous allons également nous pencher sur la signification du noms Jésus et du nom Issa et voir que ces noms ne lui ont pas été donnés par hasard.  

 

 Image extraite de la merveille série "Maryam" disponible sur YouTube

 

 

Le Prophète Issa, un "aya", un signe, un miracle pour tous les hommes

 

Il n'y a que la Vierge qui puisse accueillir Jésus. Voilà une réalité qu’il nous faut méditer et transposer à nous-mêmes : si l’on veut prendre et vraiment retirer quelque chose de ces histoires, si on veut être effleuré par l’esprit de la vie, il nous faut apprendre à redevenir vierges. Cela signifie qu'en s'informant et en méditant la vie de quelqu'un comme Jésus, il faut être prêt à recevoir et vivre quelque chose de transformateur, et non de purement informatif. A l’image de la Vierge Marie, qui était la seule à pouvoir accueillir et porter Jésus, à l’image aussi de la coupe qui doit être vidée pour pouvoir être remplie, il nous faut devenir vides de nos attentes, de nos certitudes et de nos préjugés afin que l’aigle de l’esprit puisse trouver en nous une branche sur laquelle se percher… 

Le Prophète Mohammed (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) nous enseigne que : “en mentionnant les êtres bénis, vous allez être bénis à votre tour.” Dans un autre enseignement, il dit que “la mention des êtres bénis est comme la pluie qui vient arroser les terres arides”. Et nous savons combien les terres de nos cœurs sont devenues arides et combien nous avons besoin de mentionner les gens de bien. Que dire alors de mentionner un Prophète de Dieu, un esprit que Dieu en le décrivant a dit qu’Il l’avait envoyé sur terre :

 

“Afin que l’on fasse de lui un signe, une théophanie, une manifestation (aya) pour tout le monde, pour la masse inconsciente (an-nass) et un Signe d’amour, une Bénédiction, une Grâce venant de Nous (rahmatan minna)” (S.19 - V....)

 

On remarque que Dieu dit "pour les hommes" (an-nass), et non pour les porteurs de foi (al-mou'minine) ou pour les personnes qui cherchent à vivre en harmonie avec DIeu "al-mouslimine)... Ceci car la première fonction de notre Maître Issa sur terre consiste à être un signe pour tout le monde : pour tous les hommes, quels qu'ils soient. Dieu a choisi de faire de lui (que Dieu continue de nourrir son être et notre connexion à lui) un miracle frappant qui attire l’attention de tous, même de ceux qui ne prêtent pas attention, même des oublieurs, de ceux qui font partie de ce que j'appelle “la masse inconsciente''.

Je dis un "miracle frappant", oui, car qu’est-ce qu’un miracle ? Ce que nous avons traduit par “signe”, “manifestation”, ou encore “théophanie” est tout simplement une Manifestation de la Présence Divine qui vient frapper les consciences d’un coup de fouet, et rendre la réalité plus tangible et plus accessible.

Enfanté par une mère sans être engendré par un père, l’existence de Issa est toute particulière. Son lien avec les causes n’est pas totalement nul, mais il reste bien amoindri et atténué par rapport aux autres êtres humains, ce qui a eu des conséquences dans son rapport à l’existence humaine. En toute chose, son lien avec les causes et avec le monde de la matière se trouvait aminci, amoindri. Il était extrême dans sa manière de vivre, dans sa façon de parler, de manger, de marcher…

Les narrations issues de la tradition islamique relatant son lien au monde physique et matériel sur lesquelles nous allons nous appuyer pour ce présent article nous apprennent beaucoup à ce sujet. Elles peuvent sembler parfois un peu exagérées, mais en réalité elles ne font qu'exprimer la perception générée par cette présence miraculeuse dans l’esprit des gens, la manière dont elle les a frappés. 

Ces histoires populaires relatent qu’il n'avait pas les mêmes besoins que les autres humains, qu’il était dans un état de consécration à Dieu et de recherche du détachement de ce monde (sawm) quasi-permanent. Par exemple, il jeûnait et ne mangeait que très rarement, que lorsqu’il s’agissait de partager un repas avec d'autres personnes. Ou encore, il dormait à même le sol, refusait le confort d’un lit, d’un drap, et même d’un simple oreiller...

 


Retrouvez la conférence dont est issu cet article dans notre Podcast Co-naissance : Issa, l'Homme et Prophète

 

Le Prophète Issa : une "Rahma" venant de Dieu, comme un lien d'amour entre les hommes et leur Créateur 

 

Comprenons que lorsque l'on s’intéresse aux histoires des Prophètes, et tout particulièrement à celle de Issa, les lois naturelles que nous connaissons ne s’appliquent plus. Ce n’est donc pas le moment d’essayer d’actionner une logique rationnelle matérialiste basée sur des liens de cause à effet, alors que Dieu nous présente Ses Miracles pour ouvrir nos cœurs et nous embraser d’Amour pour Lui et Ses Bien-aimés ! Si l’on approche ces moments de célébration et de mention des Bien-aimés avec cette intention-là, si on ne vient pas seulement avec nos têtes, mais que l’on vient avec nos cœurs, de toute notre âme, si l’on vient mendiants et pauvres, l’on en retirera forcément  quelque chose, et quelque chose se passera en nous également. On doit venir amoureux, parce que, dans ce marché, il n’y a que la devise de l’Amour qui est acceptée. Même si nous avons ou pensons avoir quelques connaissances historiques ou académiques, elles doivent être convertie dans la devise de l’Amour, ou être mises dans l'enveloppe de l'Amour, parce qu'il n'y a que l'Amour qui puisse être accepté dans ce Royaume béni. 

Les Prophètes sont des êtres que Dieu a créés afin qu'on puisse trouver l'Amour en eux et à travers eux, et aussi afin qu'on puisse L'aimer Lui à travers eux, et en eux. Ce sont des médiums d'amour, des êtres aimés de Dieu, bien-aimés de Dieu, fils de bien-aimés de Dieu… Il s'agit d'une lignée de bien-aimés. 

C’est également cela que signifie le verset précédemment cité : “afin qu’on fasse de lui une “rahma” venant de Nous". Il s’agit de faire de Issa un lien d'amour entre Nous (Dieu) et ce pauvre humain. Car Issa va partager, exprimer, et manifester L’Amour DIvin, il va embrasser le monde avec Son Amour à Lui, et non pas avec son amour à lui. Il va aussi partager et embrasser avec la Paix Divine, une paix, nous dit Issa, “qui n’est pas comme celle de ce monde” : une Paix Divine et Éternelle. 

Les Prophètes nous sont envoyés pour embrasser ce monde de l'Amour Divin, mais aussi pour être aimés par le même amour que celui que l’on porte à Dieu, et non pas par un deuxième ou troisième degré de cet amour. Nos enseignants nous ont toujours dit qu’il est faux de dire "j'aime Dieu PUIS le Prophète”. C’est une erreur dans la conception que l’on a des choses (‘aqida). Ce qu’on doit dire, et vivre, c’est : “J’aime Dieu ET le Prophète”. En d‘autres termes, “J’aime le Prophète en Dieu”. Car il n’y a pas deux amours, il n’y en a qu'un seul.

C’est pour cela que lorsque nous ressentons de l’amour les uns pour les autres, nous sommes invités à dire que nous nous aimons “en Dieu”, c'est-à-dire que nous nous embrassons dans l’Amour. Nous nous accueillons et nous invitons mutuellement dans ce jardin, dans ce paradis, dans cet espace de grâce qui s’appelle l’Amour. Il n'y a qu’un seul Amour, c’est l’Amour de Dieu. En réalité, nul besoin d’ajouter “de Dieu”, c’est l’Amour tout court ! C’est ce lien qui nous lie à notre Origine, à notre Source Eternelle. Ce lien qui nous lie au vrai nous-même.

D'ailleurs, les enseignements prophétiques se rejoignent complètement sur cette notion d'Amour. Il est dit que notre maître Issa (que Dieu continue de nourrir son être et nous connecte à lui) a dit : 

 

“Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement”.

 

Alors que notre Bien-aimé Mohammed (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) a dit lors de son tout premier sermon à Médine :

 

“Aimez Dieu de tout votre cœur. Aimez ceux que Dieu aime, et aimez ce que Dieu aime”

 

 

Pour aller plus loin, visionner notre vidéo "L'amour est le fondement et la fondation du cheminement spirituel" ici :

 

 

Un même enseignement, pour un même Amour... Dans cet Amour, les Prophètes et les Bien-aimés de Dieu jouent le rôle de médium, comme le fait la corde entre le seau et l’eau du puits. En toi, comme en chacun d’entre nous, se trouve un puits rempli de cette Eau éternelle, cette Eau de vie qui est l’Amour, la Connaissance, le Secret de Dieu. C’est donc en soi que l’on doit chercher, et nulle part ailleurs. Et le réceptacle dans lequel nous allons pouvoir puiser et recevoir cet amour, cette connaissance, cette vie, sont nos propres “bonnes actions” : il s’agit de notre seau. 

Alors comment se fait-il que des gens qui “font” des bonnes actions et qui ont cette connaissance de Dieu en eux puissent mourir de soif malgré tout ? Tout simplement, car ils n’ont pas plongé leur seau dans le puits. Leur a manqué ce lien, cette corde qu’est l’amour des Bien-aimés de Dieu, et celui des Prophètes en tout premier lieu.

Je m'invite et je vous invite à ce royaume et à cet espace d’Amour. Plutôt que de spéculer sur la nature de Jésus, profitons de ce moment pour apprendre et prendre de lui, pour le recevoir et développer une nostalgie de le voir. 

Car nous sommes tous dans l’attente de le voir, dans ce monde ou dans l’autre… Et en réalité, la religion de quelqu’un se mesure par rapport à ce degré de nostalgie, ce degré d’intensité d’amour, pour la Rencontre de Dieu et de ceux que Dieu aime. Nous sommes donc là pour retrouver cet amour en nous et le développer. Pour y souffler un souffle de vie et l’embraser !




Les significations du nom Issa 


Le nom “Jésus” est un nom qui vient de l’hébreu ou de l’araméen. Or, il se trouve que l’araméen et l’arabe partagent les mêmes racines. En arabe, nous appelons Jésus “Issa”, venant du mot “‘assa” , qui renvoie à la notion d’imminence. 

Ainsi, Issa peut signifier “il est imminent”. En effet, il est le Prophète venu pour annoncer l'imminence de la fin des temps, l’imminence du Jour de l'Éternité et des Révélations des Réalités au grand jour. C'est lui, également, qui doit revenir sur terre pour combattre l'antéchrist.

C'est d'ailleurs pour ces deux raisons qu'il est considéré comme le Prophète de la Fin des Temps. Il est dit qu’il viendra pour réparer le chaos qui aura été provoqué par les armées du mal (que Dieu nous protège), et qu’après cela, il emmènera avec lui toutes les âmes saines et saintes... À ce moment-là, le test qu'est cette existence, sera terminé. Il n’y a donc rien entre lui et la fin des temps : il sera le sceau de la sainteté de l'esprit humain.

Nous pouvons trouver d’autres significations autour du nom “Jésus” qui renvoie selon une autre terminologie à la notion de caché, d’intérieur et de secret. Et en effet, il est un nectar cacheté, plus caché (batil) qu’apparent (dhahr). Ce nom peut aussi tout simplement renvoyer à l'esprit, car en effet, l'esprit est caché en nous, il n'est pas manifeste et visible comme le corps. 

Enfin, si l’on pousse plus loin, dans une langue encore plus ancienne de la région, on trouve le nom “Yessu’a” qui veut dire “le soleil” mais aussi “ce qui brille”.  

Et effectivement, Jésus s’est lui-même présenté et introduit de manière très humble, sans aucune prétention ni arrogance, en disant : "Je suis la Lumière de ce monde.” Une autre fois il s'est présenté avec ce que j’appelle “les 3 V” en disant : “Je suis la Vérité je suis la Vie, je suis la Voie”. 

En effet, il est la Voie, il est la Vérité, il est la Vie. Je vois dans cette affirmation la trilogie de Jésus, une trilogie par laquelle il nous invite à la victoire, à l’ouverture. Comme s’il ouvrait ses deux bras vers le ciel, en forme de V, et qu’il nous enseignait comment vivre, comment cueillir et accueillir la vie cœur et bras ouverts. 



Dans la prochaine partie de cet article, nous allons nous intéresser à la première notion de cette trilogie : Issa en tant que Vérité. 





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