Chers amis, je vous souhaite de très belles célébrations de l’Aïd al-Kebir. Je prie pour que ces moments soient pour vous tous emplis de joie, de gratitude et de reconnaissance…
En ces journées de célébration, nous sommes invités à répéter la parole “Allahou akbar ! Allahou akbar ! Wa lillahi l-hamd”, qui signifie que Allah, le Tout-et-Un, la Source Divine à l’origine de toute chose, l’Être Suprême, est “plus Grand”... Sous entendu plus Grand que tous les obstacles que nous pouvons trouver sur notre chemin, et plus Grand aussi que nos limites… Plus Grand que nos pensées, que nos croyances limitantes, et aussi que les identités factices que l’on adopte au cours de notre existence terrestre… Et aussi que le chemin de retour de toute chose se fait vers ce même Être, vers le Tout, vers la Source. Il est à la fois Source et Destination, mais aussi le Moyen Ultime qui nous fait avancer sur le chemin…
Ce que nous essayons de faire en réalité en proclamant cette affirmation à voix haute, c’est de donner voix au sans voix en nous, d’aligner notre voix avec la voix de notre esprit. Car ce chant n’est autre que le chant de l’esprit en nous… Et l’esprit est sans voix, c’est à nous de lui prêter notre voix pour qu’il puisse s’exprimer, et se faire entendre.
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Nous avons tous un témoin (“al-chahid” en arabe) au fond de nous. Un témoin qui ne dort pas lorsque l’on est endormi. Un témoin qui continue de voir la Vérité, même lorsqu’on décide de s’égarer… Un témoin qui peut entendre la Vérité et l’identifier comme telle, même si l’on devient sourd à son appel. Un témoin qui peut voir la Beauté même lorsque l’on décide de garder nos yeux fermés… Un témoin qui ne tombe pas malade lorsqu’on tombe malade, que ce soit sur le plan mental, moral ou physique.
Il y a en nous cette Flamme venant du Divin qui est toujours là, en permanence… et la seule chose dont on a besoin, c‘est de donner notre voix à cette voix, de nous aligner avec ce témoin. C’est ce témoin qui était là, au tout début de notre manifestation, le jour de “Alastou”... Et c’est le seul dont le récit sera enregistré, conservé.
Il y a un témoin en nous, et c’est là toute l’idée de la religion. Chaque mot que l’on prononce, chaque prière que l’on récite, chaque geste que l’on fait visent à nous élever à ce niveau, à nous permettre de trouver ce témoin en nous.
Pour aller plus loin, visionner notre vidéo Le souvenir gardé dans la Pierre Noire
Les rituels sont là pour que l’on s’exerce à aligner notre mental, notre âme, notre énergie, chacune de nos dimensions avec ce témoin pour que notre voix puisse résonner et vibrer avec le chant de ce témoin intérieur, et que l’on parvienne finalement à dire pour de vrai “achhadou an la ilaha illa Allah” : Je témoigne qu’il n’y a que l’Essence Divine, l’Être, la Source, le Tout-et-Un qui existe vraiment, qui mérite notre amour, notre attention, notre intérêt…
Il est tout à fait possible de prononcer ces mots chaque jour, sans jamais vraiment “témoigner”... Par exemple, si l’on dit cela en parlant avec la voix de notre mental, le témoin en nous va nous renvoyer : “tu mens” ! Car le mental n’est pas capable de témoigner. Si on le dit avec notre rationnel, peut-être est-on en train d’exprimer une croyance, un “je crois”, oui… Mais pas un vrai “je témoigne” !
Là est la question que l’on doit se poser : est-ce que je témoigne vraiment ? Seul le témoin en nous peut témoigner de la Vérité.
-> Pour aller plus loin, lire notre article, La création comme miroir de l'être - les couches terrestres et nos dimensions intérieures
Alors, mes chers amis, ne nous laissons pas leurrer par nous-mêmes… N’accordons pas une trop grande confiance à notre mental, à notre cerveau, à cette dimension en nous qui, au lieu de chercher ce qui est bon, cherche plutôt… à avoir tout le temps raison.
Le témoin quant à lui ne cherche pas à avoir raison, ce qu’il cherche, c’est la Vérité en toute chose.
Le but de notre religion n’est pas de savoir qui a tort ou raison. Et je suis désolé de vous le dire ainsi, mais il ne s’agit pas non plus de “choisir le droit chemin” pour ensuite s'auto congratuler d’être sur “la bonne voie”, tandis que les autres n’y sont pas ! Le but n’est pas de se sentir spécial, élu, ou privilégié… Ce qui compte, c’est de désirer travailler sur soi en vue de devenir une bonne personne, une meilleure personne…
Nous voyons que deux paradigmes se font face ici, et ils sont totalement différents : avoir raison ou être bon. Si tu veux être bon, sache qu’il y a ce témoin en toi qui n’est qu’amour et bonté. Tu dois donc le chercher en toi, et t’aligner avec lui…
Si ton but est d’avoir raison… Sache que l’homme sage te dira : tu as raison, je suis désolé, j’ai tort. Pardonne moi de t’avoir dérangé…
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