L’Emir AbdelQader : le modèle du Khalifa ou l‘homme du huitième jour

marcher dans les pas des maîtres de la conscience se développer en tant qu'être humain Nov 21, 2023
Emir abdel

Le 28 octobre dernier, j'ai eu l'honneur et le plaisir d'être invité à la Grande Mosquée de Paris pour évoquer la vie, la mission et la personnalité de l'Emir AbdelQader. De cette rencontre est née le présent article. 

 

La mission de l’Emir AbdelQader 

 

Redonner vie 

L'Emir AbdelQader était, comme tous les Hommes et Amis de Dieu, plus qu’un simple être humain… Il est une expérience, un patrimoine universel. 

J’ai toujours été interpellé par ce personnage, par sa mission à lui, le “fils de Mohieddine”, et élève spirituel de Ibn Arabi, qui portait lui aussi le titre de Mohieddine (littéralement “celui qui ravive ou redonne vie à la religion”). C’était là sa mission : rendre la religion vivante, nous ramener un Dieu Vivant, un Prophète vivant, un Qor’an vivant, une tradition vivante ! Il désirait voir se développer un islam vivant, ainsi qu’un être humain vivant…

Force est de constater que le poids de la mort a pris le dessus sur toutes ces dimensions-là... L'humanité de l’être humain se voit écrasée par ce poids de la mort, tout comme l’est l'islam aujourd’hui, qui est en souffrance, en quête d’un souffle de vie qui pourrait lui redonner vie…  

Le passage de l'Emir AbdelQader sur Terre a constitué un élan qui nous a laissés sur une voie claire et lumineuse. Si on l’avait suivi, nous serions aujourd'hui comme lui-même l’avait souhaité et formulé : 

“Si les musulmans et les chrétiens m’avaient prêté une oreille attentive, j'aurais fait d’eux des frères à l'extérieur comme à l'intérieur”... 

Il faut entendre ici “des frères à l'extérieur”, dans le sens de: êtres qui peuvent collaborer, qui peuvent échanger des expériences et s'enrichir mutuellement… Et “des frères à l'intérieur”, c'est-à-dire des êtres qui peuvent fusionner les uns avec les autres, qui peuvent s'aimer et semer ensemble. 

Même si cet élan n'a malheureusement pas été suivi, je pense qu’il est de notre devoir aujourd'hui de chercher à retrouver ce souffle. Pour ma part, c’est tout ce que je cherche… C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai nommé ma toute première visite en France de 2016 ”Sur les pas d’AbdelQader”. 


Pour aller plus loin sur la notion de poids de la mort VS force de vie, lire notre article Les petits gestes de bonté

 

Harmoniser et réconcilier

Notre monde ne cesse de se polariser, devient chaque jour plus binaire, nous interpellant :  “choisis ton camp et choisis ton clan !”... Mais en réalité, le combat est toujours le même. Il prend peut-être une image plus effrayante de nos jours que dans le passé, mais il s’agit toujours du même combat en réalité… 

Quel est ce combat ? Qui oppose-t-il ? 

Certains insistent à y voir un combat entre orient et occident, entre islam et modernité. ou encore, un combat entre palestinien et israëlien… Mais dans tout cela, se trouve en réalité le combat de l'homme contre lui-même… Le combat de cet être humain qui est en train de se dépouiller d'un élan magnifique, d'un héritage magnifique, dont l’Emir AbdelQader a été témoin. Un élan d'humanisme, de dialogue, d’amitié ! Un élan qui poussait à aller à la rencontre de l’autre, à chercher à le connaître et qui était indéniablement inspiré du Qor’an qui nous dit : 

 

“La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse le mal par ce qui est meilleur, et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami intime.” (Traduction du Saint Qor’an, Editions al-Bouraq - S.41 - V.34)

 

Si l'être humain est aujourd'hui en train de perdre et d'écraser cet élan avec des actions stupides, nous avons la chance de trouver en l’Emir AbdelQader un exemple et un messager. Je prie pour que la force spirituelle soit avec lui, que la paix divine l'embrasse de tous côtés, et pour que sa lumière puisse continuer de briller, que son élan puisse être préservé et investi, et que notre connexion à lui puisse être renforcée…

Oui un messager. Un messager qui offre au monde le message qu’il est possible de réconcilier les idées, les cultures, les religions, les spiritualités. Voilà un véritable homme d'harmonisation et de réconciliation.  

 

Visionner mon intervention lors de la rencontre du 28 octobre à la Grande Mosquée de Paris ici :

 



 

Décrypter la personnalité de l’Emir AbdelQader grâce au verset de la Lumière 

Je vois dans ce modèle de AbdelQader une illustration, une incarnation du verset dit de la Lumière, le 35ème verset de la sourate La Lumière (24ème sourate du Qor’an). Ce verset est traduit de cette façon dans la même traduction précédemment citée : 

 

“Dieu est la Lumière des cieux et de la terre. L'exemple de Sa Lumière est celle d’une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un cristal qui ressemble à un astre de grand éclat. Son combustible vient d’un arbre béni : un olivier qui ne vient ni d'orient ni d’occident dont l’huile semble éclairer sans même que le feu ne la touche. Lumière sur lumière ! Dieu guide vers Sa Lumière qui Il veut. Dieu propose aux hommes des paraboles et Dieu sait tout.” (Traduction du Saint Qor’an, Editions al-Bouraq - S.24 - V.35)

 

L’Emir AbdelQader est lui-même cet exemple de cette Lumière de Dieu sur Terre. Il est cet olivier qui ne vient ni d'Orient ni d’Occident, un être vivant qui ne peut être possédé ! D’un côté, l'Orient, et précisément l'Algérie, ne peut avoir des droits d'auteur sur lui, même s'il était le chef de la libération nationale algérienne. Il est bien plus grand que ce rôle temporaire et temporel dans lequel on aimerait le figer. D’un autre côté, l'Occident ne peut pas le réduire à ses cendres, et le présenter comme l’homme arabe musulman qui aurait “quitté son fanatisme religieux” grâce à sa rencontre avec l'occident, comme on peut le lire ci et là... 

Bien sûr, ce genre de lecture binaire et simpliste existe. C’est le même genre de version biaisée de l’histoire qui est faite au sujet de Abderrahmane sur le site de Poitiers, soit dit en passant… Le genre d’histoire qui sous-entend que “nous” (les français) sommes le clan de la lumière tandis que “l'autre” (l'arabo-musulman), représente les ténèbres, et que seuls quelques enfants des ténèbres ont réussi à se sauver des ténèbres en venant s'immerger, fusionner, s'oublier totalement dans notre lumière…

AbdelQader est bien au-dessus de tout cela… Afin d’illustrer mon propos, je vous propose de me suivre dans une explication de ce verset qui ne sera ni exhaustive ni exclusive. 

 

Pour en apprendre plus sur la vie de l'Emir AbdelQader et son histoire, visionner la première partie de la rencontre du 28 octobre 2023

 

  1. Première partie du verset : Dieu est la Lumière des cieux et de la Terre

Dieu nous dit : “Dieu (Allah) est la Lumière des cieux et de la terre.” On peut trouver ici au moins deux pistes de significations. 

 

  • Première interprétation : 

Comme le dit le Prophète Issa (que Dieu continue de nourrir son être et notre connexion à lui) dans une prière de guérison : 

“Que Ta Paix règne sur Terre comme elle règne dans les cieux”. 

Dieu est la Lumière des cieux et de la terre… Autrement dit : toi, être humain, bien que tu aies été créé de terre, réclame ta part dans cette Lumière, dans cette dimension “angélique” si l’on peut dire, ou plutôt dans cette dimension “spirituelle d'existence”.



  • Deuxième interprétation 

“Les cieux” peuvent être le symbole du monde des idées, tandis que “la terre” peut se référer au monde des projets, à la concrétisation de ces idées dans le monde physique et matériel.

Lu à travers ce prisme symbolique, le verset nous  dirait : “Vois comment Dieu est la Lumière des idées, comme Il peut vous inspirer de belles idées, mais aussi comment Il peut illuminer ta voie, t’aider à forger ta personnalité et te permettre de démarrer ton projet !”.

Dieu nous montre qu’Il ne nous a pas seulement présenté un idéal inatteignable qui nous aurait rendu malheureux et nous aurait poussé à passer le restant de notre vie à nous questionner : “où en sommes-nous de cet idéal ?” !

Non, Dieu est aussi là dans le monde concret pour illuminer chacun de nos pas, Il est Présent dans les plus infimes détails de nos chemins. Dieu nous rappelle qu’Il nous faut L’inviter sur Terre, et non pas juste Le "renvoyer au ciel"…

C’est également ce que nous récitons dans la sourate de l’Ouverture (al-Fatiha), dans le verset “yaka na’boudou wa iyaka nasta’ine”, que nous avons déjà traduit par :

“C’est vers Toi que nous cheminons, et c’est en Toi que nous trouvons assistance et soutien. Tu es à la fois le Chemin et la Destination…”

Autrement dit, Dieu nous demande d’être conscients de Sa Présence et de Son Rôle dans nos vies ! Car au final, n’est-ce pas cela le rôle de l'être humain, de ramener Dieu dans notre conscience quotidienne, ou pourrions-nous dire, de “ramener Dieu sur Terre” ?

 

 

  • Méditation : être un calife sur terre

D’ailleurs, si AbdelQader a reçu le titre d’Emir, je pense qu’il mériterait plus celui de Khalifa. C’est en tout cas là le titre spirituel que le Qor’an donne à ceux qui, comme lui, marchent sur Terre dans cette voie de réalisation des Attributs Divins. Il s’agit de ceux que Dieu appelle Lui-même “Ibaad ar-Rahman” dans le verset 63 de la sourate al-Fourqane. On trouve ce verset traduit de cette façon par Maurice Gloton : 

“Les serviteurs du Tout Rayonnant d’Amour sont ceux qui marchent humblement sur terre, et lorsque les ignorants les interpellent, disent “Paix !” (S.25 - V.63 - Le Qor’an - Essai de traduction de Maurice Gloton)

Je propose pour ma part cette traduction méditative : 

Ceux qui appartiennent à “ar-Rahman”, au Dieu Proche et Familier, au Dieu qui est plus Proche de vous que vous-mêmes, qui vous aime plus qu’une mère peut aimer son enfant, le Dieu Aimant qui vous a créés par amour, sont ceux qui marchent sur Terre avec cette présence qui leur inspire une humilité, une finesse, une gentillesse, une douceur. Et lorsque les orgueilleux, les gens qui se laissent embraser par le feu de leur colère, de leur instinct ou penchant démoniaque, leur adressent des parole injurieuses, ils répondent par “salam”, ils leur offrent une parole qui va chercher à rétablir la paix”. (Traduction méditative du verset 63 de la sourate 25 pour l’Institut Ha-Mim)

Ainsi, ceux qui appartiennent à ar-Rahman n'appartiennent qu’à Lui… Ils n’appartiennent à aucun pays, ni à l'Algérie, ni à la Syrie, ni à la France… Leur seule patrie, c’est la conscience. Leur seul droit d'attache, c'est l'instant. Et l'instant, c’est Dieu ! C'est pour ça que partout où ils vont, ils vont trouver des frères et sœurs de conscience, et que là où se trouvent des frères et sœurs de conscience, ils sont chez eux. Là où ils trouvent des personnes qui veulent travailler sur elles-mêmes, ils sont chez eux…

Le Messager de Dieu (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière, la force de son âme, son héritage spirituel et notre connexion à lui et à ses héritiers bénis aux coeurs sanctifiés) a enseigné : “Ne soyez pas comme ces gens qui, lorsqu’ils voient les gens en train de s'engager dans une bonne voie, vont les suivre, et lorsqu'ils voient les gens (incluant leurs ennemis) en train de faire des mauvaises actions, vont les suivre aussi.” 

Voilà ce que nous enseigne le Sage et Enseignant Mohammed : “Ne soyez pas des suiveurs, créez votre propre élan, soyez maître de votre propre décision !” Et il nous enseigne aussi : “Que votre patrie, votre point de référence, votre pilier, soit le Bien !”

Si vous voyez les gens faire du bien, faites du bien comme eux et avec eux, non pas pour se mettre en compétition ou pouvoir se vanter “c’est nous qui avons fait ceci ou cela, ce n'est pas vous !”. Faites-le avec l’intention d’être ensemble dans le bien. En revanche, si vous voyez les gens commencer à dévier du chemin d'évolution, ne les suivez-pas dans leur déviance ! 

Quel est ce chemin d’évolution ? Il s’agit du chemin du développement de l’être humain (al-insaniya), du chemin de al-khilafa, et non pas au sens politique qu'on lui a donné au fil des siècles. Il ne s’agit pas de s’opposer aux musulmans qui ont “oublié le projet de califat”. Non, le projet d’être un calife sur terre n’est pas un projet politique, c’est un projet pour toute l'humanité ! Nous sommes tous censés devenir des califes sur Terre comme Dieu nous dit : 

“La raison d'être de l'être humain, c'est de devenir un calife sur terre”

Le khalife, c'est le porteur des qualités divines sur Terre, le transmetteur et le canal de la Rahma, de l’Amour Divin Inconditionnel sur terre. Son rôle est d’être un Wali, un Ami de Dieu dont le rôle a été présenté ainsi par le Messager de Dieu (que Dieu nous connecte à lui et à sa lumière sans cesse renforcée) :

“Des personnes qui, lorsque tu les vois, ils te rappellent Dieu.”

Encore faut-il enlever les voiles qui se placent volontairement ou involontairement entre eux et nous…

Pour résumer, l’invitation est claire : si vous voyez que les êtres humains autour de vous, que ce soit votre frère ou votre sœur en humanité, un de vos proches, votre époux, votre épouse, votre frère, votre ami… Si vous voyez que l'être humain est en train d'oublier son projet de khilafa… alors ne le suivez pas. Rappelez-vous de Dieu, et soyez des gens qui, lorsque les autres les voient, les font se rappeler de Dieu. Soyez donc la Lumière de Dieu qui marche sur Terre ! 


Pour aller plus loin, lire notre article Quelle est ta quête ? 

 

Deuxième partie du verset : l’exemple de cette Lumière

Rappelons la suite du verset : 

“L'exemple de Sa Lumière est celle d’une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un cristal qui ressemble à un astre de grand éclat. Son combustible vient d’un arbre béni : un olivier qui ne vient ni d'orient ni d’occident dont l’huile semble éclairer sans même que le feu ne la touche.” (Traduction du Saint Qor’an, Editions al-Bouraq - S.24 - V.35)

Après nous avoir parlé de cette Lumière de Dieu sur terre, Dieu nous en donne un exemple. Il s’agit de nous permettre de comprendre comment, en tant qu’êtres terrestres constitués d’un corps et de quatre éléments, nous pouvons quand même être habités par le Divin. De voir comment nous pouvons abriter et préserver la Flamme du Divin, faire resplendir et transmettre cette Flamme...

L’exemple se déroule : cette lumière-là est comme une lampe… Le projet auquel Dieu nous invite consiste donc à placer cette flamme dans la lampe de notre personnalité. 

Fais donc de toi-même une lampe, fais en sorte que ton rythme de vie, ton hygiène de vie, mais aussi les mots que tu prononces, les actions dans lesquelles tu t’engages, les formes que tu crées, les structures que tu forges… Que chacune de ces choses soient des lampes prêtes, fin prêtes à recevoir le feu de la Révélation.

Au niveau des dimensions intérieures qui nous composent, faire de notre personnalité une lampe consiste à bâtir en soi un sentimental illuminé, un mental éclairé, un rationnel lucide et un émotionnel engagé. C’est ainsi que se forme un être humain sain, une personnalité saine qui pourra servir de lampe pour cette flamme.

D’ailleurs, de quelle flamme parle-t-on ? Il s’agit de la flamme de la Révélation (wahi). Dans le Qor’an, la Révélation est toujours symbolisée par le feu, comme dans l’histoire de notre Maître Moussa qui a rencontré le Divin dans le feu du buisson ardent.



 

Troisième partie du verset : une huile qui provient d’un arbre béni

Le verset de la Lumière nous décrit cette lampe en insistant sur son effet miroir, sa translucidité et la pureté de son verre. Mais surtout, il met l’accent sur ce que cette lampe porte en son sein :  une huile qui elle-même est issue d’un arbre. 

Peut-être que cette huile-là, est celle de l’enracinement dans notre vraie identité d'être vivant, dans la fitra. En tout cas, elle nous vient d’un arbre généreux, un olivier qui n'est ni d'Orient, ni d'Occident : un arbre qui a choisi son camp, et qui s'est enraciné au bon moment. Un arbre qui nous dit : “Là où la Main du Divin te plante, fleuris ! Voilà ta patrie. Laisse pousser tes racines et pousse ! Sois porteur de la Lumière du Divin.

C’est ainsi qu’a toujours vécu l’Emir AbdelQader. Que ce soit en tant que chef de l’armée, en tant que prisonnier, en tant qu’ancien prisonnier… En tant qu’invité du roi comme en tant “qu’ennemi de la République”... Dans tous ces états, et à travers tous ces moments, il a su trouver en lui l’art de laisser ses racines pousser en Dieu, en l’Un, en l’Être. 


Pour aller plus loin, écouter notre podcast : L'islam, voie de la spiritualité intégrale

 

Quatrième partie du verset : Lumière sur lumière ! 

Après avoir décrit cet arbre béni, Dieu nous dit : 

“Lumière sur lumière ! Dieu guide vers Sa Lumière qui Il veut.” (Traduction du Saint Qor’an, Editions al-Bouraq - S.24 - V.35)

On peut interpréter cette notion de lumière sur lumière comme la rencontre de la lumière prophétique qui vient s'entrelacer avec la lumière de la nature humaine saine et sacrée (fitra). Comme l’a dit le Messager et Guide de l’humanité Mohammed : 

 “Ceux d’entre vous qui sont les meilleurs du temps de la jahiliya (le temps préislamique marqué par une domination de l’immaturité et du sentimentalisme) sont ceux qui seront les meilleurs durant le temps de l’islam”. 

C'est-à-dire ceux qui avaient déjà une belle personnalité vont savoir honorer cette amana, ce dépôt qu’est le feu de Révélation. Ceux qui ont cette lumière, cette humanité, cette personnalité humaine, sauront mieux que quiconque honorer le dépôt de la Révélation. Comme je le répète souvent : ceux qui ont un cœur sacré vont savoir lire un texte sacré. Les autres vont tomber dans un délire du type : “je suis plus sacré que toi, je suis mieux que toi, ma religion est plus sacrée que la tienne…”.

Le projet d'être un être humain, c'est d’être lumière sur lumière… C'est ainsi que le vrai être humain doit marcher sur terre... C'est de cette façon que Dieu est la Lumière sur Terre. D’ailleurs, les versets qui suivent le verset de la Lumière nous parlent de ces êtres humains concentrés sur la voie : 

“Dans des maisons où Dieu a permis que l'on élève Son Nom, et où sont pratiqués en abondance des exercices de développement de conscience par le rappel de Son Nom, où on s'exclame face à Sa Gloire et où sont célébrées les prises de consciences qu’Il accorde à qui il veut, matin et après-midi, 

se trouvent des Hommes (rijal), des êtres humains hommes et femmes, que ni le commerce, ni le troc ne distraient du travail de développement de leur conscience, de la recherche de la connexion avec le Divin (Salât) et de la recherche de purification et de la sincérité par l'acquittement de la Zakât, et qui redoutent le Jour où les cœurs ainsi que les regards seront bousculés et secoués.” (Traduction méditative pour l’Institut Ha-Mim - S.24 - V.36 et 37) 

La réponse à la prière de Jésus que nous avons précédemment évoquée se trouve donc dans des êtres humains, dans ce que le Qor’an appelle “ar-rijal” : les hommes et les femmes qui restent toujours concentrés sur le Projet Divin.

Ce sont ces hommes et ces femmes dont l’Emir AbdelQader fait partie que je considère comme étant les hommes d'aujourd'hui, les hommes du jour “numéro huit”... C'est-à-dire les figures de l'homme du huitième jour. 

J’aime cette image de l’homme du huitième jour, sur laquelle je reviendrai plus en profondeur dans de prochains articles, si Dieu le permet. La Bible comme le Qor’an nous enseignent que Dieu a créé le cosmos en six jours, puis qu’Il s’est établi sur Son Trône au septième jour. Il s’agit là, bien entendu, d’une description très ésotérique, et nous avons besoin de clés pour comprendre ce que cela signifie. 

Si le septième jour est celui où Dieu s’établit dans Son Règne, on peut en déduire que le huitième jour est celui où l’être humain s’érige en tant que khalifa, en tant que représentant de Dieu sur terre. L'homme du huitième jour est donc ce khalifa. C’est l'homme de la Présence, c'est l'Homme de Dieu. 



Merci d'avoir pris le temps de lire cet article. N'hésitez pas à le partager autour de vous et à me laisser vos remarques, pensées ou questionnements en commentaires. Que Dieu vous bénisse, et à bientôt !

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