Méditation sur le “dhikr” - Se souvenir de son âme

dhikr développement de conscience Dec 18, 2024

L’Intelligence Divine nous dit : “Cherchez les réponses auprès des gens du “dhikr” lorsque vous ne savez pas” (S.16 - V.43). Elle dit bien aux gens du « dhikr »,  et non aux gens du « Ilm », de la science, du savoir ou de la connaissance.... Mais qu’est-ce que le « dhikr » ? 

Pour comprendre ce qu’est le “dhikr”, il faut avant tout comprendre que le Langage utilisé par l’Intelligence Divine et par l’intelligence prophétique nomme les pratiques spirituelles en fonction du but qui est recherché à travers elles, et non dans l’objectif de décrire la forme du rituel en elle-même. 

Par exemple, la “salât” traduite communément par “prière” est appelée “salât” parce que le but recherché à travers les mouvements de la prière rituelle est “as-salât” qui signifie “connexion”, “lien”. La “zakat”, souvent traduite par “aumône”, est nommée ainsi car le but recherché dans cet exercice est la “zakat” qui signifie “purification” mais aussi “développement” : on cherche à se purifier pour mieux se développer, et on contribue également à développer la société par une meilleure répartition des richesses… La “sadaqa”, qui elle est traduite par “aumône/don volontaire” est désignée par ce terme car ce que l’on cherche à travailler en soi à travers ce don est la “sadaqa”, qui signifie “la sincérité”. 

Le terme “sawm” quant à lui, traduit par “jeûne” vient de la racine “sama”, pour laquelle on trouve trois définitions différentes : “purification de l’eau” (lorsque les impuretés sont séparées de l’eau pure), le fait qu’une flèche atteigne le centre de sa cible et aussi ce moment de la journée où l’ombre s’anéantit, vers l’heure de midi…. Le “sawm” est donc appelé “sawm” car il vise, en tant qu’exercice, à nous faire parvenir à l’équilibre par ce travail de purification des impuretés et de nos attachements aux besoins physiques et matériels, de recherche d’anéantissement de nos ombres intérieures exposées à la Lumière Divine, et de quête de notre Cible, qui n’est autre que l’Être Suprême, le Tout-et-Un….  

Enfin, il en va de même pour le “Hajj”, qui vient du terme “Hajja” qui veut dire “atteindre la vérité absolue et suprême”, ou en d’autres termes, parvenir au plus haut degré de maturité spirituelle… Maturité qui est recherchée à travers l’exercice physique du pèlerinage… 

 

Pour aller plus loin, lire notre article Le pèlerinage, cinquième "pilier" de l'islam

 

Nous voyons bien dans tous ces exemples que, selon la Parole Divine et selon l’art prophétique de nommer les choses, les actions ne sont pas nommées en fonction d’une description de ce en quoi elles consistent dans les faits (comme prier, jeûner ou partir en Pèlerinage), mais plutôt par rapport à ce que qu’elles visent, par rapport au but qui est recherché à travers leur mise en oeuvre. 

Voyons ce qu’il en est du terme “dhikr”, qui signifie “rappel”, “souvenir”. Dans les faits, nous disons que nous faisons du “dhikr” lorsque nous nous engageons, seul ou à plusieurs, dans l’exercice qui consiste à répéter un certain nombre de formules de développement de conscience, comme par exemple répéter dix fois ou onze fois “la ilaha illa Allah”, ou un Nom Divin, etc… Cela peut aussi prendre la forme de la célébration de chants de développement de conscience qui visent à générer en soi à travers l'harmonisation des voix, le rythme du tambour ou la mélodie d’autres instruments un certain état, une certaine intensité d’être…  On appelle tout cela “dhikr”, car le but visé, c'est le “dhikr” : le fait de se souvenir. 

 

Pour aller plus loin et vivre un moment de "dhikr", visionner notre série de vidéo Méditation des quatre éléments 

 

Mais de quoi cherchons-nous à nous souvenir ? 

Il existe plusieurs niveaux, plusieurs degrés de souvenirs. Pour certains, pratiquer cet exercice de dhikr va leur permettre se rappeler de leur grand-père, ou de l’un de leurs ancêtres, de toute belle personne qui célébrait ces mêmes formules de développement de conscience ou ces mêmes chants… Certains vont se rappeler directement du Prophète Mohammed (que la Force Divine continue à nourrir son être et à nous connecter à sa lumière), des membres de sa famille bien-aimée, ou encore de sa ville, Médine l'illuminée... D’autres encore vont peut-être se rappeler de tous les prophètes… Et tout cela est positif. 

Cependant, certains vont s’élancer loin dans ce souvenir, allant toujours plus loin, jusqu'à parvenir au souvenir de ce moment où ils n'étaient pas… Ce moment évoqué dans ce verset de la Parole Sacrée, qui nous dit : “S'est-il écoulé pour l'homme un laps de temps durant lequel il n'était même pas une chose mentionnable ?” (S.76 - V.1)... Dans cette quête, ils vont plonger à chaque fois de plus en plus profondément dans cet exercice et voyager de plus en plus loin dans ce souvenir qui ne relève pas du passé mais qui relève plutôt d’une autre dimension d’existence, de ce Présent Éternel qui se trouve en dehors de l’espace et du temps… Il vont continuer le voyage et parvenir à ce moment-maman décrit par les Amis de Dieu et relaté dans le Qor'an… Ce moment où le Maître Cultivateur (Rabb) réunit les âmes des êtres humains dans une sorte de constellation de lumière, et leur demande : "Est-ce que vous me reconnaissez ? Ne suis-Je pas votre Seigneur Maître, Éducateur et Cultivateur de vos consciences ?”... Ce à quoi toutes les âmes répondent : "Si, Nous Te reconnaissons, nous sommes des témoins…" (S.7 - V.172)

Alors oui, la pratique du dhikr va permettre à certains de se rappeler qu’ils ont un cerveau qui pense et médite, à d’autres qu’ils ont un cœur qui contemple et qui s’émeut, ou à d’autres encore qu’ils ressentent des sentiments profonds qu’ils doivent accueillir et sublimer… Et tout cela est positif… Car le but, c'est de se souvenir de son âme, contrairement à ceux qui, selon un autre verset du Qor’an : “ont oublié Allah, le Tout-et-Un, l’Infini Divin Absolu, alors, ils se sont oubliés eux-mêmes” (S.59 -V.19)... 

Si oublier le Divin revient à s'oublier soi-même, alors se souvenir du Divin permet à l’être humain de se souvenir de lui-même, ou autrement dit, de son âme… C'est-à-dire de retrouver sa vraie nature en allant le plus loin possible dans le souvenir de son âme, jusqu’à peut-être parvenir à ce moment-maman décrit ci-dessus, le moment de la Rencontre… Ou peut-être jusqu’à cet autre moment où la Conscience Divine nous a mentionnés pour la première fois, chacun d’entre nous… Ce moment hors du temps où Elle nous a “reconnus”, où elle s’est adressée à chacun de nous, individuellement, et qu’Elle nous a dit : “Sois !”… Cette Commande de nous manifester et d’exister est chargée de la Reconnaissance Divine de ce que nous sommes…

 

➡ Pour aller plus loin, lire notre article Cherche le témoin en toi

 

Se souvenir de son âme, voilà le but ultime du “dhikrAllah”... Car le Divin nous dit “Souvenez-vous de Moi, et Je me souviendrai de vous !” (S.2 - V.152), ou en d’autres termes :  “Mentionnez-Moi, et Je vous mentionnerai”… “Rappelez-Moi et Je vous rappelle”, “Souvenez-vous de qui Je suis, et Je vous dirai qui vous êtes”… Car vous n’avez ni existence ni identité en dehors de Moi…

 

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