L'attitude à adopter pour les dix dernières nuits du mois de Ramadan

nourrir sa relation avec dieu et apprendre à lui parler ramadan vivre en harmonie avec le divin Apr 20, 2020

Nous voici déjà parvenus aux dix dernières nuits du mois de Ramadan… Ce qui signifie que le mois de Ramadan est sur le pojt de nous quitter. Mais que représentent réellement ces dix dernières nuits ? Et comment pouvons-nous, de nos jours, les investir pour en tirer le plus grand bénéfice ? 

 

 

Que représentent les dix dernières nuits du mois de Ramadan ?

 

Chaque décade du mois de Ramadan amène vers une montée en puissance

Le Grand Sage Mohammed (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui), lui qui était la personne la plus synchronisée avec les momentum de Dieu, a dit que :

 

“Les dix premiers jours du mois de Ramadan sont des jours d’expression de l’Amour Inconditionnel Divin et d’invitation au bonheur (Rahma), les dix suivants sont des jours de Grâce et de Pardon où Dieu est très Enclin à porter secours à Ses Serviteurs (maghrifa), alors que les dix derniers sont des jours de libération de l’enfer”. 

 

Ce que notre Bien-aimé met en avant dans cette description, c’est le fait qu’il y a une évolution, une progression, un changement au fur et à mesure que l’on parcourt le chemin du mois de Ramadan. Et cette évolution va se voir sur le type de personnes qui sera touché par cette énergie spirituelle : 

  • l’effet des dix premiers jours du mois est ressenti par les personnes qui sont bien ancrées dans leur relation à Dieu et dans leur religiosité, les personnes qui font plus de bonnes actions que de péchés. 
  • l’effet des dix jours suivants est ressenti par les personnes qui font des péchés graves certes, mais qui n’ignorent pas Dieu et qui ont une conscience, même si elle reste partielle, de Sa Présence dans leur vie. 
  • l’effet des dix derniers jours est ressenti par les “gens de l’enfer” : des personnes qui vivent déjà la réalité de l’enfer intérieurement qui vont en être extirpées, sorties, sauvées. Qui sont ces personnes ? Ce sont ceux qui commettent les plus grands péchés, dont le plus grand est de refuser de voir la Présence de leur Créateur dans leur vie, et de se fermer à Son Appel d’Amour. 

 

Pour vous accompagner durant cette période, nous vous offrons cette prière du mois de Ramadan

 

Les dix dernières nuits du mois de Ramadan sont les meilleures nuits de l'année

Dieu évoque dans le Qor’an, dans la sourate al-Fajr, des dix nuits du mois de Dhoul Hijja, les nuits de la période du voyage du Pèlerinage, cet exercice qui vise à faire de nous des Témoins de la Grâce Divine. Et bien, ces nuits que nous nous apprêtons à vivre sont encore plus vertueuses que ces nuits par lesquelles Dieu a juré. Car en réalité, si le jour de ‘Arafat, le jour de célébration du témoignage originel de toute l’humanité avant cette création terrestre leur confère cette qualité de jours les plus vertueux de toute l’année, les nuits du mois de Ramadan sont encore plus vertueuses, car s’y trouve La Nuit de la Puissance et de la Destinée, cette nuit-anniversaire de la Révélation (Laylat oul-Qadr). 

En effet, une énergie spirituelle très forte descend en ces nuits car Dieu y envoie Ses Anges, notamment les Anges qui maintiennent tout le cosmos (‘arch), et même l’Ange Gabriel avec ses 360 ailes… Et ceux qui auront la grâce d’être touchés par cet Ange verront leurs vies transformées à tout jamais car ils auront été touchés par le Saint Esprit, celui que Dieu envoie pour donner vie et redonner l’envie. 

De manière générale, il est courant de voir le niveau d’énergie des gens chuter au fur et à mesure du mois de Ramadan. Mes chers frères et sœurs, au contraire, ce n’est pas le moment de faiblir ni de laisser l’énergie chuter. C’est le moment plutôt de faire preuve de constance, de patience, d’abnégation (sabr), le moment de vraiment cultiver cette qualité de “sabr” que nous avons déjà mentionnée précédemment, afin de pouvoir s’ouvrir à cette énergie spirituelle qui descend à ce moment-là. 

 

 

Pour aller plus loin et vivre de manière profonde votre expérience de développement de conscience, Retrouvez l'explication de la prière du mois de Ramadan en podcast et en version écrite.

 

La retraite spirituelle des dix derniers jours du mois de Ramadan

Il est dit que, durant la dernière décade du mois de Ramadan, le Prophète (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) pliait sa natte, se “serrait la ceinture”, observait la retraite spirituelle (i’tikaf) à la mosquée et encourageait sa famille à faire de même. 

En effet, il adaptait son rythme de vie à l’évolution du mois de Ramadan. Lors des dix premiers jours, il se permettait un peu de repos la nuit et une petite sieste après la prière de l’après-midi mais dans les dix derniers jours, il ne dormait et ne mangeait que très peu et ne laissait aucun moment passer sans qu’il soit en train de se consacrer à Dieu d’une manière ou d’une autre. Par cette attitude, il souhaitait nous enseigner qu'il est possible de discipliner notre corps et ses besoins jusqu’à un point très poussé. 

 Bien sûr, nous ne pouvons réellement nous comparer au Prophète (que Dieu nous abreuve de sa lumière), car il vivait dans une dimension d’existence que nous ne pouvons pas atteindre, ni même comprendre. En effet, lui ne mangeait presque pas durant le mois de Ramadan, il pouvait se contenter d’une gorgée d’eau et d’une moitié de dattes. Lorsque ses compagnons ont remarqué qu’il agissait ainsi, ils ont voulu l’imiter, et lui ont dit. Il leur a répondu, comme nous l'avons déjà vu précédemment :

 

“Non, vous ne pourrez pas faire comme moi. Je ne suis pas comme vous. Moi, je passe la nuit chez mon Seigneur, Il me nourrit et me donne à boire”... 

 

 la lumière de lune brille par la fenêtre dans l’intérieur islamique de mosquée. ramadan kareem fond islamique. illustration 3d de rendu - nuit ramadan photos et images de collection

 

 

 

De nos jours, comment vivre ces dix derniers jours du mois de Ramadan ? 

 

Comment nous pouvons marcher dans les pas prophétiques en ces dix derniers jours

Même si nous ne pouvons pas viser cet état prophétique, nous pouvons nous inspirer de notre Bien-aimé. Car la personne qui a vraiment goûté au mois de Ramadan est censée devenir tel un ange lorsqu’arrivent les dix derniers jours. Elle est censée être touchée par l’énergie angélique d’où elle va puiser sa force plutôt que dans l’énergie de la nourriture matérielle. 

Un mois de jeûne, de consécration, de développement de patience, de renoncement, de persévérance et de constance doit permettre une diminution des besoins physiques : on réduit progressivement la nourriture pour finir par se suffire de peu. Quelques dattes ou autres fruits, un peu de pain, des olives et de l’eau peuvent nettement suffire. Surtout, il faut refuser de s’abandonner à la paresse et là, vous verrez, vous irez puiser votre force dans l’énergie subtile et cachée et vous découvrirez en vous un être bien plus cher que votre chair, bien plus élevé que l’animal en vous qui a besoin de manger, de dormir et de s’accoupler.  

Lorsque cette période se présentait, les Compagnons et les Hommes de Dieu après eux ont eu pour habitude de ne pas trop parler ni socialiser. Ils échangeaient seulement quelques paroles, juste le strict minimum. Ils ont su à travers cette attitude et cette énergie créer une culture qui attirait même ceux qui étaient éloignés de la religion : il suffisait d’entrer dans une mosquée pour trouver les gens en prière, en méditation, en train de s’exercer à développer leur conscience, ce qui encourageait tous et toutes à plonger dans ce bain béni et à faire de même. 

Ce n’est que récemment qu’est née une sous-culture qui a fait de cette période les jours et les nuits des cafés chantants, des festivals et du temps passé au marché pour acheter les vêtements et les cadeaux de l'Aïd. Et comme toujours, la sous-culture a fini par étouffer la culture, que Dieu nous protège. 

Dieu nous invite à montrer à cette occasion un changement et une synchronisation d'attitude ainsi que plus de sérieux. Il faut donc s'exposer à cette énergie en nous “serrant” la ceinture, comme le Prophète le faisait, la serrant non pas physiquement, mais de manière imagée : en prenant les choses avec grand sérieux et détermination. 

 

 

Pas de vie monastique en islam ?  

De nos jours, nous voyons des gens qui prétendent faire une retraite spirituelle à la mosquée ou même chez eux, mais qui passent leur temps à manger, à bavarder et à blaguer même pendant la nuit, finissant par somnoler au lieu de prier. Ce genre d'attitude est incompatible avec l'énergie et l'enthousiasme qui devrait nous habiter lors de ces jours et nuits bénis, ces opportunités que Dieu nous donne de nous rapprocher de Lui.

On attribue au Prophète (que Dieu nourrisse son être, sa lumière et notre connexion à lui) un enseignement qui affirme qu’il n’existe pas de vie monastique en islam, enseignement qui est parfois utilisé comme prétexte par certains d’entre nous pour refuser ce travail de renoncement aux besoins (voire envies) matériels et physiques. 

Cet enseignement prophétique mérite d’être étudié, pour que des nuances dans l’interprétation qu’on lui donne puissent être apportées. Il est vrai qu’il n’existe pas en islam une élite spirituelle qui vivrait coupée de la société en adorant Dieu pour le compte des autres. Il n'y a pas d'un côté des catégories de la population qui s'occupent de la vie religieuse et spirituelle et de l'autre des personnes qui seraient cantonnées aux affaires matérielles et commerciales. Mais cela signifie-t-il qu’il est bon de répondre à tous les besoins physiques en toute occasion ? Cela implique-t-il qu’il serait interdit à toute personne qui embrasse la Voie de Mohammed (que Dieu continue de renforcer sa lumière et nous accorde de marcher dans ses pas) d’expérimenter un peu de cette vie monastique, ne serait-ce que quelques jours dans l’année ?  

Certes, il n’y a pas de monachisme en islam mais pourtant la discipline de la vie monastique (c’est-à-dire un minimum de discipline quant à ses besoins et de travail sur le plan du développement personnel et spirituel, ce que l’on nomme “tarbiya” en arabe) est absolument nécessaire pour qui veut cheminer vers Dieu. 

Notre Bien-aimé, le Messager de Dieu (que Dieu nourrisse son être, sa lumière, la force de son âme, son héritage spirituel et notre connexion à lui), vivait une vie que l'on pourrait qualifier de monastique durant les dix derniers jours du mois béni de Ramadan. Il cherchait par cette démarche à augmenter sa perméabilité déjà parfaite à la descente des Anges et du Saint-Esprit qui se déroule lors de la Nuit du Pouvoir et de la Valeur. Après lui, les compagnons, les saints et les maîtres spirituels ont toujours eu la particularité d’observer une discipline saine, sans pour autant tomber dans l’obsession. Et cette discipline ne visait pas à se construire une image et à nourrir le poids de la mort en soi. Il ne s'agit pas de tout réduire aux cérémonies et aux protocoles jusqu'à en perdre l'âme des rituels; mais plutôt de faire taire la voix du corps, pour que puisse s'épanouir la voix de l'esprit.. 

L’excès de nourriture, la dureté du cœur, la médisance, le bavardage excessif à la mosquée, les sonneries du téléphone et l’insouciance, toutes ces mauvaises qualités et mauvaises attitudes affaiblissent autant le corps que le cœur en réalité. Elles brûlent toutes les bonnes œuvres et empêchent de bénéficier de la présence des Anges qui descendent pendant cette nuit bénie. Que ce soit chez soi ou à la mosquée, toutes ces attitudes déplacées dérangent et gâchent la sacralité du lieu et du moment.

  

Vous ou un de vos proches êtes souffrant durant cette période bénie ? Lisez notre article Être malade durant le mois de Ramadan pour vous aider à vivre le mois de Ramadan dans n'importe quelles circonstances !

 

Prenons conscience que les dix derniers jours sont une opportunité qui est en train de s'en aller...

Que Dieu nous protège de l’endurcissement des cœurs. Car c’est cela le virus, la peste et le problème de notre époque. Nous ne dressons pas ce constat pour condamner ou culpabiliser mais plutôt pour briser vos cœurs. Car si on ne peut pas avoir des cœurs tendres, adoucis et perméables, alors la seule solution, c’est de briser nos cœurs pour Dieu. Car Dieu Seul peut les réparer, les attendrir, et même les recréer, les ramener à leur état initial, leur état de nature saine (fitra). 

Le fait de voir qu’il ne reste plus que quelques jours à vivre en compagnie du mois de Ramadan doit devenir un brise-cœur pour nous. Car oui, prends conscience en lisant ces lignes que ce mois-Ami, cette opportunité sans pareille, est en train de te quitter. Chaque instant qui passe est un instant qui ne reviendra pas, un livre fermé sur lequel tu ne peux plus rien écrire…  

Que tu passes ces jours chez toi ou en retraite spirituelle dans une Maison de Dieu, quel que soit ton contexte, tu dois écrire ton texte en refusant catégoriquement d’en faire un temps de relâchement et de frivolités. Ce n’est pas le moment de perdre ton temps sur ton téléphone ou dans des conversations inutiles ! Investis pleinement ces moments qui ont le potentiel de te transformer à tout jamais ! Lutte contre le poids de la mort en demandant à Dieu de te renforcer et de nourrir ta force de vie !

 

Expose-toi à cette énergie car si elle touche de façon “accidentelle” ceux qui ne la cherchent pas, que dire de ceux qui la cherchent et qui s’exposent à elle ?

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